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mardi 3 juin 2008

Après la crise alimentaire, la crise de l’eau ?

Le gaspillage de l'eau tout au long du circuit alimentaire - des champs à la cuisine des consommateurs - fait planer le risque d'une pénurie dans les prochaines décennies. L’agriculture mondiale utilise plus de 70% des ressources disponibles en eau douce, selon la FAO. Mais la moitié de l’eau nécessaire à la fabrication de produits alimentaires est en fait perdue ou jetée, d’après un rapport publié par le Stockholm International Water Institute.

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Principale cause : le gaspillage de nourriture. Aux Etats-Unis, 30% des produits alimentaires finissent à la poubelle. Ce qui revient à jeter 40 trillions de litres d’eau ! Un volume suffisant pour satisfaire les besoins ménagers de 500 millions de personnes…

La situation risque de devenir catastrophique, avertit le rapport. 1,2 milliard de personnes vivent déjà dans des zones où l’eau est insuffisante et en 2050, c’est la moitié de la population mondiale qui pourrait connaître des restrictions (en Chine, Inde…) en raison notamment du réchauffement climatique.

Dans le même temps, les besoins en eau pourraient doubler ! La hausse de la population mondiale et la croissance économique font grimper la demande en produits alimentaires utilisant beaucoup d’eau, comme la viande. Pour produire 1 kilo de blé, il faut en effet entre 500 et 4 000 litres d’eau, en fonction du climat, de la variété de plante, des pratiques agricoles... Mais pour 1 kilo de viande, entre 5 000 et 20 000 litres sont nécessaires, essentiellement pour nourrir le bétail. Parallèlement, l’utilisation de produits agricoles pour la bioénergie (biomasse) ou les biocarburants va accroître les besoins. Dans ce contexte, les prix alimentaires risquent de flamber encore davantage qu'aujourd'hui, provoquant de graves crises.

Dans les pays émergents, les pertes de nourriture sont surtout importantes en amont. En fonction des cultures, entre 15 et 35% sont perdus avant même la moisson. Et entre 10 et 15% lors de leur transformation, du transport et du stockage. A l’inverse, dans les pays industrialisés, c’est dans les derniers stades que le gaspillage est le plus fort : les consommateurs jettent une partie des denrées alimentaires qu’ils achètent, et avec, toutes les ressources nécessaires pour les produire et les transporter.

Si on évitait ce gaspillage, le volume d’eau économisé serait beaucoup plus important que celui réalisé grâce à des machines à laver moins gourmandes en eau. Le rapport fixe un objectif : réduire de moitié la part de nourriture jetée d’ici à 2025.

Comment faire ? Une mobilisation de tous les acteurs (agriculteurs, industriels, consommateurs…) est nécessaire. Plusieurs leviers d’action sont indiqués : une meilleure récupération de l’eau de pluie (aujourd’hui 30% seulement est récupérée et convertie pour les récoltes et la production de nourriture), une amélioration des conditions de stockage et de transport… Mais aussi des opérations pour éduquer les consommateurs, comme des campagnes de communication ou un système d’étiquetage avec une indication du volume d’eau nécessaire pour les produits alimentaires…

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