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et des technologies vertes, ou "greentech"

mercredi 4 juin 2008

Avis d'expert : Chine + Green = le jackpot du siècle


Le milliardaire Warren Buffett (à gauche), oracle boursier aux Etats-Unis, a prédit que le 21e siècle serait celui de la Chine. Et le capital risqueur John Doerr, star des venture-capitalists américains, a qualifié le secteur des cleantech de "plus grande opportunité économique du siècle."

"Réunissez ces deux déclarations et vous avez la plus grosse opportunité du 21e siècle", explique Tim Hanson, analyste du site boursier américain Motley Fool (ci-dessous), qui liste quelques-unes des plus prometteuses entreprises occidentales et chinoises pouvant profiter de cette occasion historique.

"Le miracle économique chinois a son prix. L'un des plus élevés a été payé par l'environnement. Les usines, centrales électriques chinoises, ainsi que sa demande en ressources naturelles ont prélevé un lourd tribut sur le pays, en polluant l'air, l'eau et la terre.

La Chine est le plus gros émetteur de dioxyde de carbone du monde. La pollution de l'air est un souci pour les athlètes qui préparent les JO et National Geographic a récemment montré des "villages du cancer" le long du Fleuve Jaune, maintenant pollué.

La bonne nouvelle est que le gouvernement chinois ne se voile plus la face sur ce problème. Le 11ème (et plus récent) plan quinquennal a fait de la "stratégie verte" une priorité nationale. Cela signifie des pénalités pour les entreprises qui nuisent à l'environnement, des efforts pour stabiliser et réduire les émissions, et un accent mis sur le développement durable plutôt que sur le développement le plus rapide et à tout prix.

Commencer à assainir la Chine et y parvenir sont deux choses très différentes. Mais certaines pénalités contre les entreprises qui violent les lois environnementales sont très lourdes. Par exemple, elles sont bannies de la Foire de Canton, l'un des plus importants canaux pour accéder aux marchés étrangers, et la Commission de régulation bancaire (China Banking Regulatory Commission) interdit les prêts aux entreprises mises sur liste noire.

Ainsi, une entreprise qui nuit à l'environnement se voit barrer la route du commerce international et du crédit -- ce qui signifie une rapide faillite pour n'importe quelle petite entreprise en croissance en Chine.

Rien d'étonnant : quand le gouvernement chinois place un programme dans son plan quinquennal, cela n'est pas une plaisanterie. Pour un investisseur, le choix le plus avisé pour investir en Chine est de se focaliser sur les tendances défendues par le gouvernement: les technologies "vertes", les énergies alternatives. Autrement dit, les cleantech.

L'agence chinoise de protection de l'environnement estime que les investissements dans ce secteur dépasseront 160 milliards de dollars pendant les 5 ans du plan (2006-2010). Avec son énorme surplus commercial, ses vastes projets immobiliers et l'accent mis sur les initiatives "vertes", la Chine peut devenir le plus gros marché mondial pour les cleantech.

Non seulement cela profitera à l'environnement mais, meilleure nouvelle encore pour les investisseurs, la Chine n'a pas d'entreprises publiques dans ce secteur. Donc, contrairement à la plupart des marchés chinois, qui sont dominés par des géants publics protégés comme PetroChina ou China Mobile, le gouvernement sera très accueillant pour les entreprises étrangères dans ce secteur en croissance rapide.

L'une des entreprises privées déjà dans la course pour le marché de l'environnement en Chine est General Electric. GE pousse son initiative "Ecomagination" dans le pays et GE China pèse maintenant plus de 5 milliards de dollars. Son PDG Steve Bertamini a récemment déclaré au magazine Fortune que "les Chinois seront leaders dans ces secteurs, parce qu'ils le doivent".

Mais même si la Chine et ses opportunités dans les cleantech représentent un gros débouché pour GE, cela ne lui suffira pas pour doubler son cours de Bourse, ni pour les autres groupes qui se lancent sur le secteur, comme BP .

En revanche, cela pourrait bien s'avérer possible pour des petites sociétés innovantes.

Deux petites sociétés chinoises émergent

L'un d'entre elles est Fuel Tech, qui fabrique des systèmes de réduction de la pollution destinés entre autres aux centrales à charbon. La Chine risque de faire face à un manque d'électricité de 10-gigawatts cette année et prévoit déjà de construire l'équivalent d'une centrale à charbon par semaine pendant les 10 prochaines années : c'est une opportunité énorme pour Fuel Tech, dont les produits commencent à y être adoptés. La société ne réalise pour l'instant que 85 millions de dollars de chiffre d'affaires et pèse 550 millions de capitalisation boursière.

L'énergie éolienne est également candidate à une adoption à grande échelle en Chine. Selon un récent article du Shanghai Daily, le gouvernement envisage des subventions pour les parcs d'éoliennes afin de faire passer les capacités de 5,6 Gigawatts à 100 GW d'ici 2020. L'expérience de GE dans ce secteur lui permettra sûrement d'y participer, mais la petite société chinoise A-Power Energy Generation Systems devient "un producteur à grande échelle d'éoliennes de haute qualité", selon son PDG Jinxiang Lu.

Déjà, les cours de ces deux entreprises intègrent un bonne partie d'optimisme, à juste titre. Fuel Tech pèse 75 fois son chiffre d'affaires et le cours d'A-Power a plus que triplé depuis l'an dernier. En d'autres termes, il faut plutôt les surveiller qu'acheter pour l'instant.

Et il y en a d'autres de ce type en Chine", conclut l'analyste. Des analystes de Motley Fool sont en mission dans le pays pour repérer les plus prometteuses sociétés locales, dont beaucoup dans le secteur des greentech.
Lire l'avis en anglais

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