Retrouvez nous sur GreenUnivers, la référence du Green Business

Etudes, analyses, statistiques et avis d'experts internationaux sur les marchés de l'environnement
et des technologies vertes, ou "greentech"

lundi 30 juin 2008

La plus grosse éolienne du monde : 7,5 MW

C'est la Couronne d'Angleterre qui vient d'acquérir le prototype de la plus grosse éolienne du monde, la "Britannia Project" du groupe Clipper, capable de générer 7,5 MegaWatts et destinée à des centrales offshore. Une initiative logique, puisque la Couronne possède la quasi-totalité des eaux terrotoriales britanniques jusqu'à 12 miles nautiques, et le droit de louer les eaux territoriales pour des projets d'énergies renouvelables dans une zone qui va jusqu'à 200 miles nautiques au large.


Le précédent record était détenu par la E-126 du groupe allemand Enercon, capable de générer 7 Mégawatts -- sept fois la puissance d'une éolienne classique -- et d'alimenter en énergie 5.000 logements. L'E-126 possède des pales d'un diamètre de 126 mètres, la tour est haute de 138 mètres et ses parois ont 45 cm d'épaisseur. Elle vise une production terrestre et son prototype (photo ci-contre) a été installé à Emdem, en Allemagne.

Sur le même sujet: La Terre se couvre d'éoliennes, les mers aussi

>Lire la suite>

samedi 28 juin 2008

Les "super-riches" investissent leur argent dans le "green"

De plus en plus de "super-riches" (ces 10 millions de personnes sur Terre qui possèdent plus d'un million de dollars à placer) et d'"ultra-riches" (les 100.000 qui ont plus de 30 millions) financent des entreprises des secteurs de l'environnement, séduits tant par l'idée d'investir utile que par la perspective de gros profits, selon l'étude annuelle de Merrill Lynch et Cap Gemini sur les comportements des plus riches du monde, qui ensemble détiennent 40.000 milliards de dollars.

(cliquer pour agrandir)

Début 2008, le milliardaire Richard Branson réunissait sur son île des Caraïbes, Necker Island, des dizaines de grands patrons et leaders mondiaux pour discuter d'opportunités d'investissements dans les greentech, qui seraient à la fois rentables et utiles pour l'environnement.Un signe de la popularité du secteur auprès des grandes fortunes.

Grosso modo, 12% des "super-riches" et 14% des "ultra-riches" ont placé une partie de leurs fonds dans le secteur du "green". Leur proportion est plus importante encore (17%) au Moyen-Orient (où l'émirat d'Abou Dhabi a lancé le projet colossal de construire la toute première métropole à émissions zéro), ainsi qu'en Europe, où le taux de participation va de 17% à 21%.

En revanche, le taux est nettement plus bas en Amérique du Nord (5% à 7%), la région qui héberge le plus grand nombre de très riches.

A noter que près de la moitié des riches citent comme première raison de miser sur le "green" non pas des préoccupations environnementales, mais d'abord les profits espérés.

Globalement, le secteur des greentech a attiré 117 milliards de dollars d'investissements en 2007, toutes origines confondues (+41% en un an), dont l'immense majorité dans le solaire et l'éolien. Deux secteurs où se sont multipliées les introductions en Bourse, certaines géantes comme celle du groupe espagnol Iberdrola Renovables, qui a levé 6,5 milliards de dollars.

Sur ce total, les venture capitalists ont investi 5,2 milliards (+44%), dont 3,9 milliards en Amérique du Nord et 1,8 milliard dans la seule Californie. Une bonne partie des capitaux des VC viennent de riches individus, qui ont aussi acheté beaucoup plus d'actions d'entreprises "vertes" l'an dernier que les années précédentes.

Les riches restent cependant fidèles à leurs passions: les yachts, Ferrari, tableaux de prix, bijoux et autres objets de grand luxe gardent pour eux tout leur charme, surtout auprès des nouveaux milliardaires qui fleurissent en Russie et dans les autres pays émergents.

L'intégralité du World Wealth Report 2008 (en anglais) est ici

>Lire la suite>

Gagner 500 milliards d’euros par an en énergie grâce aux nouvelles technologies

Les technologies de l'information et de la commmunication pourraient réduire les émissions mondiales de CO2 de 15% en 2020 et permettre d'économiser plus de 500 milliards d’euros par an en efficacité énergétique. Un scénario décrit dans un rapport publié par l'institut britannique The Climate group.

(cliquer pour agrandir)

Les technologies de l’information et de la communication sont aujourd’hui responsables de 2% des émissions globales de CO2, selon McKinsey. Ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2020. Mais tout peut encore changer : si on améliore leur efficacité énergétique et si on les utilise pour réduire les dépenses d’énergie dans d’autres secteurs, notamment l’industrie et le bâtiment, elles peuvent générer d’importantes économies.

Premier objectif : réduire leur propre empreinte carbone. Il y a urgence : la demande en nouvelles technologies continue à exploser, et avec leurs émissions de CO2. Entre 2007 et 2020, le nombre de PC va quadrupler à 4 milliards de postes dans le monde et les émissions de CO2 afférentes vont doubler dans la période, avec les portables comme première source d’émissions (22% du total). Le nombre de téléphones portables en circulation devrait lui grimper à 5 milliards en 2020, avec une hausse des émissions de CO2 limitée à 4%.

Le secteur est au pied du mur : il doit réduire ses émissions de CO2 à tous les niveaux, dans les data centers (très gros consommateurs d’électricité), les réseaux à large bande pour les télécoms et lors de la fabrication des produits. Le rapport préconise plusieurs solutions : recours aux énergies renouvelables, allongement de la durée de vie des produits, virtualisation des data centers…

Mais si les nouvelles technologies doivent revoir leurs propres process, elles ont aussi un formidable rôle à jouer pour réduire les émissions de CO2 d’autres activités, et générer ainsi d’importantes économies d’énergie. Avec d’abord, la dématérialisation pour se substituer à des produits ou services physiques. Vidéo-conférence, e-commerce, télétravail ou encore e-paper sont déjà largement utilisés mais il est possible d’aller plus loin.

L'intérêt énergétique des nouvelles technologies va bien au-delà. Elles peuvent aider à diminuer les émissions globales de CO2 de 15% d’ici à 2020. Soit une économie de 7,8 gigatonnes d’équivalent CO2, plus que le niveau actuel d’émissions d’un pays comme la Chine ou les Etats-Unis.

Dans quatre secteurs (voir graphique ci-dessous), leur rôle pour accroître l’efficacité énergétique est capital : l’industrie (monitoring de la consommation d’énergie, optimisation des systèmes à moteur, automatisation…), la logistique (tracking via la RFID, systèmes de communication entre les fournisseurs et les clients…), le bâtiment (adaptation des conditions de chauffage et de lumière en fonction du comportement des occupants…) et enfin la gestion des réseaux et la distribution électrique.

(cliquer pour agrandir)

C’est dans ce dernier domaine que les bénéfices pourraient être les plus importants. En Inde, par exemple, plus de 30% de l’électricité produite est perdue en raison de problèmes techniques ou commerciaux. Une perte qui pourrait être réduite grâce au déploiement des nouvelles technologies. Globalement,la réduction globale d’émissions de CO2 des réseaux d'énergie pourrait atteindre 2,03 GtCO2e en 2020, soit une valeur de 79 milliards d’euros.

>Lire la suite>

jeudi 26 juin 2008

Avis d'expert : CO2, les entreprises doivent vite se préparer à payer

Dès 2013, les entreprises européennes risquent de devoir payer leurs quotas d’émissions de CO2. Il faut impérativement qu'elles soient fixées au plus vite pour pouvoir s'y préparer, avertit Vincent Brenot, avocat au cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer, spécialiste du droit de l’environnement et des secteurs de l’énergie et des infrastructures.

Cette tarification est prévue dans le paquet Climat Energie de la Commission européenne, qui pourrait être adopté sous la Présidence française.

En France, les quotas sont actuellement alloués gratuitement dans le cadre du Plan national d’allocation de quotas (PNAQ). Connaître les conditions d'attribution futures devient une urgence, car certaines entreprises suspendent leurs investissements en attendant d’y voir plus clair, tandis que d’autres ignorent le risque. Interview.

G.U.: Les entreprises anticipent-elles le risque de quotas d’émissions de CO2 payants à partir de 2013 ?

Certaines l’anticipent totalement, par exemple les grands groupes pétroliers. Ils font de la prospective sur l’après 2012 : quelles seront les modalités d’achat des quotas s'ils ne sont plus attribués gratuitement ? A quel tarif ? Comment intégrer ce coût supplémentaire dans le prix de revient de leurs produits ? Beaucoup d’entreprises redoutent une perte de compétitivité qui entraînerait des délocalisations. Elles font un lobbying intensif à Bruxelles pour faire passer le message. Certaines mettent aussi en place des directions carbone dans leur organisation, signe de l’enjeu du dossier dans leur stratégie.

A l’opposé, d’autres vivent la situation au fil de l’eau et anticipent peu ce risque. Elles gèrent le problème des quotas, mesurent leurs émissions de CO2 une fois par an. Mais elles ne perçoivent pas la contrainte carbone comme un élément majeur. La différence tient bien sûr à l’activité et au volume de CO2 émis, mais aussi à l’image : les industriels gros consommateurs de ressources ou d’énergie ont d'abord intégré la donnée environnementale en termes de communication puis sur le plan financier.


Les secteurs non concernés aujourd’hui par les permis à polluer mais qui le seront dans les prochaines années sont-ils prêts ?

Les plus gros émetteurs de CO2 anticipent cette évolution dans leurs projections financières. C’est le cas du secteur des transports, notamment l’aérien, responsable de 2 à 4% des émissions globales de CO2 de l’Union européenne. Il devrait être concerné par le système des permis de polluer en 2012, voire dès 2010. L’enjeu est donc majeur. Dans le BTP également, les entreprises sont déjà incitées à réduire la consommation d’énergie et même à construire des bâtiments à énergie positive. Il est vraisemblable qu'à court ou moyen terme, elles se verront assigner des objectifs plus ambitieux en matière de réduction de consommation énergétique des bâtiments .


G.U: Par rapport à ses voisins, la France a-t-elle bien intégré la contrainte carbone ?

L’Allemagne ou la Grande-Bretagne s’en préoccupent davantage et depuis plus longtemps. Chez nous, c’est un sujet émergent, qui a certes beaucoup progressé depuis le Grenelle de l’environnement et va encore évoluer avec l’adoption des lois qui le mettront en œuvre ainsi que celle sur la responsabilité environnementale. Le retard se voit dans les entreprises. Outre-Rhin par exemple, les industriels ont déposé plusieurs centaines de recours contre les décisions d'allocations de quotas car ils trouvaient les volumes attribués insuffisants. Cela témoigne d’une perception du risque carbone très forte. En France, les contentieux sont beaucoup moins développés. Seuls 44 recours ont été déposés en 2007. C’est assez peu. Et seulement la moitié émanent d’industriels, les autres sont le fait d’établissements hospitaliers ou de centrales thermiques des Dom-Tom.

Au niveau national, l’Etat a sous-évalué les réserves nécessaires pour l’attribution de permis aux nouveaux entrants ou dans le cadre des extensions d’activité. Résultat : il est aujourd’hui déficitaire ! Potentiellement, il pourrait devoir acquérir 100 millions d’euros de quotas supplémentaires sur le marché pour répondre aux nouvelles demandes des industriels… L’idée défendue par le ministère chargé de l’environnement est de mettre aux enchères une partie des quotas attribués aux électriciens (EDF et SNET) afin de financer l’achat de quotas supplémentaires sur le marché européen sans préjudice pour les nouveaux entrants afin de ne pas freiner l'investissement industriel en France. Cette piste n’a pas été retenue par la commission des affaires économique de l'Assemblée nationale qui propose d’étudier un nouveau mécanisme au sein du projet de loi de finances pour 2009.


G.U.: Que peuvent faire les entreprises pour se préparer à l’évolution de la réglementation sur les permis à polluer ?

Pas grand-chose, si ce n’est de la veille et du lobbying. Car le gros problème actuellement, c’est le manque de visibilité. On ne sait pas ce qui se passera après 2012. Or en termes d’investissement, c’est aujourd’hui qu’il faut prendre les décisions. Ce brouillard est clairement un frein. Les entreprises peuvent certes acheter des crédits carbone via les mécanismes de développement propre (MDP) initiés par le protocole de Kyoto. Mais personne ne peut dire quel sera le cours du carbone, ce qui fragilise la démarche ! Il est urgent de trouver une solution au niveau international pour apporter de la visibilité sur l’après 2012.

Propos recueillis par PL
(Photo : DR)


>Lire la suite>

mercredi 25 juin 2008

Sony Ericsson et Sony en tête du huitième palmarès high-tech de Greenpeace

Sur les dix-huit entreprises de high-tech évaluées par Greenpeace pour son huitième classement trimestriel "Pour une high-tech responsable", Sony Ericsson et Sony sont les seules à obtenir la moyenne. Et encore, leur note est juste passable : 5,1 sur 10 ! Nintendo finit encore une fois en dernière position avec 0,8 point.

(cliquer pour agrandir)

Pour cette nouvelle édition, l’ONG a introduit une nouvelle dimension : la prise en compte des économies d’énergie et de l’enjeu climatique (réduction des émissions de CO2 des sites de fabrication, soutien aux objectifs les plus contraignants post-Kyoto...). Elle s’ajoute à l’évaluation de la gestion des substances chimiques toxiques et à la gestion des déchets électroniques. Cette évolution bouleverse le palmarès : Samsung et Toshiba, numéros un ex-aequo du précédent classement, se retrouvent respectivement 4ème et 6ème.

L’efficacité énergétique est l’un des aspects privilégiés par les fabricants mondiaux de téléphones mobiles, ordinateurs, téléviseurs et consoles de jeux passés au crible. Un argument qui porte tant auprès des clients institutionnels que des consommateurs, observe Geenpeace.

Sony Ericsson rafle la première place grâce à un assez bon score global sur le barème énergie : tous ses produits dépassent les exigences du standard Energy Star. Sur le plan des substances chimiques, ses produits sont exempts de PVC et l’entreprise a éliminé les composés d’antimoine et de béryllium et les phtalates des modèles commercialisés depuis janvier 2008. En revanche, des traces de retardateurs de flamme bromés ont été observées à un niveau jugé déraisonnable par Greenpeace. En matière de gestion des déchets, la marque obtient un score médiocre de 1 à 13%.

Sony obtient la même note mais avec un score « substances chimiques » plus faible, déterminant pour départager les ex-aequo. Le groupe japonais obtient de bonnes notes sur le critère des déchets, grâce à son soutien à la Responsabilité Individuelle du Producteur (RIP), à la mise en place de programmes volontaires de reprise et de recyclage des déchets issus des produits de sa marque et à ses performances de recyclage de 53% des ventes passées de TV et de PC.

A la dix-huitième et dernière place, Nintendo est plombé par un zéro pointé sur les critères de recyclage des déchets. Le spécialiste des consoles de jeux s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 2% chaque année mais, en 2006, la croissance de ses parts de marché a entraîné une hausse de 6% de ses émissions de CO2.

A noter : deux marques perçues par les décideurs informatiques mondiaux dans une récente enquête parmi les plus écologiques, HP et Microsoft, sont mal notées par Greenpeace : la première arrive en 9ème place, avec 4,3, alors que la seconde est reléguée en 17ème et avant-dernière position, avec 2,15.

>Lire la suite>

mardi 24 juin 2008

Apple, HP et Microsoft : les marques les plus "vertes" pour les décideurs informatiques

Les trois marques high-tech les plus en pointe en matière d'environnement sont Apple, HP et Microsoft, selon 3 500 décideurs informatiques de 11 pays interrogés pour GreenFactor, une étude menée par trois sociétés de marketing et communication (Strategic Oxygen, GCI group, Cohn & Wolfe). Aucune marque n'est reconnue comme un leader incontesté en la matière. En bas de classement, on trouve SAP, Alcatel-Lucent, Nortel et EMC.

Les marques les plus associées à une technologie "verte"
(cliquer pour agrandir)

A noter : les trois marques distinguées par les décideurs informatiques ont été épinglées par Greenpeace qui publie tous les trois mois un classement des entreprises high-tech les plus responsables.

Selon GreenFactor, 70% des décideurs informatiques mondiaux privilégieraient les produits d’une marque verte s’ils en perçoivent les bénéfices pour l’environnement et le business. Et près de 60% sont prêts à payer plus pour des produits verts.

La sensibilité aux produits respectueux de l’environnement varie selon les pays : l’Inde arrive largement en tête, avec un décideur informatique sur cinq prêt à privilégier une high-tech écologique et à payer un surcoût de 5% dans cet objectif. En France, la proportion est de seulement un peu plus de un sur dix.

Les pays les plus demandeurs de produits informatiques écologiques


Les Allemands sont les plus réticents : 24% estiment qu’acheter des produits informatiques verts n’a pas vraiment d’impact sur l’environnement. Une proportion au moins deux fois plus importante que dans les autres pays. En France, elle atteint 11%.

Le prix reste le nerf de la guerre : dans neuf pays sur onze, il est la première barrière à l’adoption d’une attitude plus écologique. Parmi les autres raisons invoquées, la plupart sont d’ordre économique : une efficacité qui ne compense pas le coût supplémentaire, un retour sur investissement insuffisant… En France, 49% des décideurs informatiques s’attendent à devoir payer entre 1 et 9% de plus pour avoir une technologie plus « verte ».

Si le surcoût reste un frein majeur, la grande majorité des décideurs informatiques pensent privilégier les produits écologiques pour le renouvellement de leur matériel dans l’année qui vient : 74% vont probablement ou certainement chercher des versions plus écologiques pour les ordinateurs portables et 72% pour les ordinateurs de bureaux.
L'enquête a été réalisée au premier trimestre 2008. Elle sera renouvelée au 4e trimestre. 26 marques ont été incluses dans l'enquête.


>Lire la suite>

Avis d’expert : le coût réel des éoliennes aux USA

Les hélices des éoliennes, un gouffre pour le contribuable américain ? Au contraire, calcule General Electric : l’éolien rapporte davantage au gouvernement américain qu’il ne lui coûte en déductions fiscales. Un plaidoyer mathématique pour le maintien de ces aides qui expirent fin 2008, que le Sénat américain vient de bloquer. Et un récapitulatif des coûts et recettes des nouveaux parcs éoliens.

(cliquer pour agandir)


Selon Steve Taub, vice-président de GE Energy Financial Services, une division de General Electric (GE), les parcs éoliens installés courant 2007 ont rapporté au Trésor américain 250 millions de dollars nets, une fois déduits les coûts des crédits d’impôts. A noter que GE est l'un des plus gros producteurs mondiaux de turbines d'éoliennes.

Les nouvelles éoliennes installées aux Etats-Unis en 2007 ont accru les capacités installées aux Etats-Unis de 5,2 GigaWatts, rappelle M. Taub. L’actuel crédit d’impôt, dit « PTC » (Production Tax Credit) a été selon lui la clé du développement de l’énergie éolienne aux USA.

"Le PTC offre un crédit d’impôt de 1,5 cent par kilowatt-heure (kWh) (en dollars de 1993) pendant les 10 premières années de fonctionnement du parc d’éoliennes. Comme le PTC est indexé sur l’inflation, en 2008, il est de 2,1 cents par kWh pour l’éolien (ainsi que pour la biomasse et la géothermie) et de 1 cent pour l’énergie tirée des déchets et l’hydro-électrique). Les actifs des parcs d’éoliennes sont dépréciés sur 5 ans, ce qui réduit encore les charges fiscales dans les premières années de production.

Le PTC doit expirer le 31 décembre 2008. Depuis sa mise en place en 1992, il a été interrompu trois fois, en 1999, 2001 et en 2003. A chaque fois, l’augmentation annuelle des capacités éoliennes a chuté considérablement. Depuis 2005, ces capacités ont grimpé, en partie grâce au PTC et à la confiance qu’il serait maintenu. Sans lui, la construction de nouveaux parcs d’éoliennes ralentira nettement. Déjà l’incertitude sur le sort du PTC refroidit promoteurs et investisseurs. Début 2008, la Chambre des représentants a approuvé une prolongation d’un an, mais le Sénat vient de la rejeter en juin.

A long terme, les projets d’éoliennes rapportent aux caisses de l’Etat. Dès qu’arrivera à son terme le dispositif (au bout de 10 ans d’exploitation), les parcs d’éoliennes deviendront des contributeurs fiscaux importants -- environ 400 millions de dollars par an entre 2013 et 2025.

Mais dès 2007, leur première année d'existence, les nouvelles éoliennes, à travers l’impôt sur les bénéfices des entreprises et l’impôt sur le revenu des salariés du secteur (y compris les sous-traitants nécessaires à la construction des parcs), ont rapporté plus à l'Etat que les coûts du PTC.

L’étude prend en compte tous les collaborateurs, des conducteurs de camions aux comptables.

Ainsi pour les nouveaux parcs d’éoliennes installés en 2007, GE calcule qu’ils ont rapporté 1,9 milliard de dollars d’impôts sur les bénéfices, 540 millions d’impôts sur le revenu et 280 millions en impôts sur les recettes des vendeurs, sans oublier les taxes sur les loyers et royalties payés aux propriétaires des terrains.

Au total, ces nouvelles éoliennes ont rapporté 2,75 milliards de dollars en 2007, un montant supérieur aux coûts totaux du PTC qui étaient de 2,50 milliards, d’où une recette nette pour le Trésor américain de 250 millions de dollars.

Autres bénéfices, les parcs d’éoliennes créent des recettes fiscales locales et de l’emploi et réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Selon GE, les nouvelles éoliennes installées en 2007 ont créé 17.200 emplois pendant leur construction et 1.600 emplois permanents (20 ans et plus) pour leur exploitation.

Elle ont aussi évité l’émission de 10 millions de tonnes par an de CO2 (équivalent au retrait de 1,8 million de voitures) ainsi que des émissions d’autres gaz qu’auraient généré les centrales thermiques classiques à leur place. Elles ont par ailleurs économisé l’eau nécessaire au refroidissement des centrales classiques".

Ces calculs se basent sur les hypothèses suivantes:
- Un parc d’éoliennes fonctionnant 8.760 heures par an, avec un rendement de 35%, produira 3.066 kWh par an pour chaque kW de capacité installée.
- Coût moyen d’un projet de parc d’éoliennes : 2.000 dollars par /kW
- Rendement moyen : 35%
- Recette moyenne de vente d’électricité : 7,5 c/kWh
- Coût d’exploitation moyen: 15 dollars par kW et par an
- Coût moyen par éolienne : 20.000 dollars par an
- Achat d’éoliennes : pour moitié hors des Etats-Unis pour les turbines et les hélices, mais pas pour les tours.

Le calcul suppose aussi que les crédits d’impôts ont été financés par le Trésor américain par un emprunt de 4% par an. Autre hypothèse, un taux d’inflation de 2% par an.

L'avis intégral de Steve Taub est ici
A titre de comparaison, le projet d'une centrale dans le Midwest, qui prévoit l'installation de 400 MW de capacités, ce qui générerait des recettes de 80 millions de dollars par an et un bénéfice d'exploitation de 40 à 45 millions.

>Lire la suite>

lundi 23 juin 2008

Floraison d’indices boursiers “verts”

Signe de l'intérêt des grands investisseurs comme des petits porteurs, les indices qui suivent les cours des entreprises des greentech ont fleuri ces derniers mois, alimentant les échanges en plein essor autour des produits financiers qui y sont adossés. Car les retours sur investissement peuvent être spectaculaires, souvent plus de 30% par an.



Cette semaine sont nés deux nouveaux indices : le FTSE – groupe détenu par le Financial Times et la Bourse de Londres, qui gère plusieurs indices dont le FTSE 100 – s’est allié au fonds d’investissement spécialisé dans les greentech Impax pour créer le FTSE Environmental Opportunities All-Share Index.

Il regroupe 450 sociétés dont plus de 20% des revenus viennent de secteurs comme les énergies renouvelables, la gestion des déchets, les économies d’énergie, le traitement des eaux, etc.

Déjà en 1999, Impax et FTSE avaient lancé le FTSE ET50, qui suit les 50 plus grosses valeurs « pure-players » des greentech, et qui a affiché un retour sur investissent de 31,7% sur 5 ans contre 19,7% pour le FTSE Global All Cap Index.

Ces indices comprennent de grosses sociétés comme le danois Vestas, leader mondial des éoliennes, le fabricant chinois de cellules photovoltaïques SunTech Power et son rival américain First Solar, ainsi que les sociétés espagnoles Gamesa et Iberdrola Renovables.

Autres nouveaux venus, les indices lancés par l'opérateur boursier américano-scandinave Nasdaq OMX pour suivre le marché du carbone, un marché né en Europe et qui ne cesse de croître.

Mais d’autres s’efforcent déjà d’occuper le terrain.

En janvier, la banque UBS a elle aussi lancé un indice pour surveiller les prix du carbone, ainsi que Barclays Capital.

Plus ambitieuse, l’agence de notation Standard & Poor’s a lancé début 2008 un indice tourné vers l’environnement, le S&P Eco, qui suit les 30 plus grosses sociétés du secteur de l’environnement, réparties dans une douzaine de pays en Asie, Europe et Amérique.

Il s’ajoute à une série d’indices déjà créés par l’agence, très présente sur le secteur. Fin février 2007, S&P a lancé trois indices spécialisés : le S&P Global Clean Energy Index, qui mesure les 30 plus grosses valeurs mondiales (actuellement la première est MEMC Electronic Materials, fabricant de wafers de silicium), le S&P Global Water Index (composé d’un panier de 50 grandes entreprises, la première étant le français Veolia) et le S&P Global Infrastructure Index (avec 75 grosses sociétés d’infrastructures, la plus importante de la liste étant l’espagnole Abertis).

A citer aussi un pionnier, l’homme d’affaires Robert Wilder, fondateur du groupe WilderShares, qui a lancé un indice « green » dès 2004, et en 2006 un autre plus ciblé, le WilderHill Clean Energy Global Innovation Index (cf graphique ci-dessus), en partenariat avec New Energy Finance.

Autre indice reconnu, celui de la firme de Boston KLD, le KLD Global Climate 100 Index.

Plus pointus, le Ardour Solar Energy Index et le Claymore MAC Global Solar Energy Index suivent les valeurs du solaire, et le Palisade Water Index qui suit le secteur de l’eau. Ou encore le Ludlow Energy SmallCap Index, l’un des rares qui traquent les petites valeurs des greentech.

La banque d’affaires Merrill Lynch a lancé en 2007 un indice original basé sur la demande plutôt que sur l’offre, l’Energy Efficiency Index (EEI) : il couvre 40 grands groupes non pas fournisseurs du secteur, mais qui bénéficieront d’une amélioration de leur efficacité énergétique. La banque possédait déjà divers indices centrés sur les valeurs "vertes" comme le Merrill Lynch Renewable Energy Index.

En Europe, le Renewable Energy Industrial Index, créé en 2006 par le groupe d'information allemand IWR, suit les 30 plus grosses valeurs mondiales du secteur greentech. La Société Générale a elle lancé récemment un certificat, le SGI Global Environment.

De même, plusieurs organisations américaines de recherche et d'informations, comme le groupe Clean Edge ainsi que le groupe Cleantech ont eux aussi lancé leurs propres indices depuis 2 ans: le NASDAQ Clean Edge U.S. Index créé en 2006 en partenariat avec le Nasdaq, regroupe une soixantaine de valeurs du secteur, et le Cleantech Index suit 46 leaders du secteur (à condition qu’ils tirent plus de la moitié de leurs revenus des greentech)

Enfin au Canada l'opérateur boursier TSX a mis en place un indice des 50 plus grosses valeurs du secteur cleantech cotées au Canada. La première en taille est actuellement la firme chinoise Zongshen PEM Power Systems, qui fabrique des vélos électriques, suivie de Questor Technology, fabricant d’incinérateurs de déchets, et de NaiKun Wind Energy, qui va créer une centrale éolienne offshore au large de la Colombie britannique.

>Lire la suite>

samedi 21 juin 2008

2% du PIB français consacré à l'environnement

La France a dépensé 36,2 milliards d’euros dans des actions de lutte contre la dégradation de l’environnement, la prévention et l’élimination des pollutions en 2006, un chiffre en hausse de 4,2%. Soit 2% du PIB, selon le bilan annuel de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement. La gestion des eaux usées représente le plus gros poste (12,1 milliards) devant la gestion des déchets (11,6 milliards).

(cliquer pour agrandir)

La part des dépenses liées à l’environnement dans le PIB est stable depuis 2002, alors qu’elle avait augmenté continuellement entre 1990 et 2002.

Les administrations publiques, les entreprises et les ménages financent environ un tiers chacun de la dépense totale (voir graphique ci-dessous). En revanche, l’initiative des dépenses est moins bien répartie : les administrations publiques sont responsables des deux tiers mais n’en prennent en charge que 34%, alors que les ménages sont responsables de 7% de la dépense mais en payent 31%.



Entre 1990 et 2006, la répartition du financement a évolué : la part des entreprises a baissé de 43 à 34%, alors que celle des ménages a progressé de six points. L’accroissement des dépenses en 2006 est surtout financé par les ménages (42%), et provient essentiellement du coût de la gestion des déchets. Les entreprises financent en grande partie la gestion des déchets radioactifs et près de la moitié des dépenses pour les déchets, l’air et la recherche et développement.

Les activités "vertes" sont très capitalistiques. Le coût des investissements atteint 30% de la dépense en 2006, alors que pour l’ensemble de l’économie, il ne représente que 20% du PIB.

L’emploi environnemental occupe près de 376 000 personnes, soit 1,5% de l’emploi total. Il a crû de seulement 0,6% en 2006 (2100 emplois supplémentaires), en net repli par rapport à un rythme annuel de 2,4% enregistré depuis 1997. Tous les postes ne requièrent pas forcément une formation environnementale, une donnée également présente dans plusieurs rapports sur les perspectives d’emplois verts dans le monde. La gestion des déchets et des eaux usées représentent la moitié des emplois. Les trois quarts des offres d’emploi recensées par l’ANPE concernent des niveaux de qualification inférieurs au Bac. Le métier d’agent d’entretien et d’assainissement représente 59 % des offres.

Le secteur privé génère les deux tiers des postes, dont 140 200 dans les services et 67 800 dans le BTP lié à l’environnement.

>Lire la suite>

vendredi 20 juin 2008

La France, quatrième émetteur de gaz à effet de serre d'Europe

L’Europe des 27 a réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de seulement 0,3% en 2006, selon le bilan officiel (en anglais) de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), soit 14 millions de tonnes en moins. Au total, ses émissions ont dépassé 5,1 milliards de tonnes, un niveau inférieur de 7,7% à celui de 1990.



L’Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui rejettent le plus de GES : un tiers à eux deux. La France arrive en quatrième position, juste derrière l’Italie. Responsable de 11% des émissions européennes en 2006, elle a réduit son niveau de 4% par rapport à 1990, grâce surtout à une baisse des émissions de N2O (le protoxyde d'azote) pour la production d'acide adipique. En revanche, les émissions liées au transport routier y ont beaucoup augmenté.

Les quinze plus anciens Etats membres ont diminué leurs émissions de 2,7% entre 1990 (année de référence) et 2006. C’est encore loin de l’objectif fixé par le protocole de Kyoto, qui consiste à maintenir les émissions moyennes entre 2008 et 2012 à un niveau d’au moins 8% inférieur à celui de l’année de référence. Il reste bien des efforts à fournir, a remarqué le commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas.

Ce bilan mitigé de 2006 est surtout dû au transport routier dont les émissions de CO2 ont crû de 0,7% (+ 6,5 millions de tonnes) dans l’Europe des 27. L’industrie sidérurgique enregistre également une progression de ses émissions de CO2, tout comme la production d’électricité publique et de chaleur.



Trois facteurs ont en revanche joué un rôle positif : une baisse de la consommation d’énergie des ménages et des services (-2,2%, soit un recul de 16,6 millions de tonnes de CO2), une diminution des émissions de CO2 dans l’industrie (hors fer et acier) et un recul des émissions de N20 dans l’Europe des 15.

>Lire la suite>

Exemple d'usine de riz alimentée au solaire

L'usine de traitement de riz Far West Rice Mills de Nelson en Californie, a mis en place une centrale solaire de 1 MW qui lui fournit les trois-quarts de son électricité, rapporte le site CNET.


L'installation solaire de 1 MW de Far West Rice Mills (crédit: Mitsubishi Electric & Electronics)

L'installation réunit 5.500 panneaux solaires, fournis par Mitsubishi Electric & Electronics, qui ont été installés par Pacific Power Management.

Mitsubishi indique qu'il s'agit de la plus grosse usine de riz alimentée au solaire aux Etats-Unis.

Ce type d'installation, comparable apar exemple à celle du quartier général de Google, qui fournit 1,6 MW, s'annonce comme l'un des plus gros créneaux de croissance du solaire dans les entreprises, et intéresse de plus en plus au fur et à mesure qu'augmentent les cours du pétrole.

L'installation de Far West Rice Mills produira 1,4 million de kilowatts-heures par an et offrira au groupe un rabais sur ses coûts d'énergie de 1,8 million de dollars accordé par Pacific Gas & Electric.


>Lire la suite>

La hausse du pétrole rend les énergies alternatives compétitives

Le solaire sera compétitif dès 2015 et la voiture hybride l’est déjà : la hausse vertigineuse du pétrole révolutionne les modèles, et va rendre le coût des énergies alternatives compétitif avec celui des énergies fossiles, selon deux études parues cette semaine aux Etats-Unis.




Un rapport du cabinet Clean Edge et de l’association Co-op America prévoit que l’énergie solaire pourrait représenter 10% de l’électricité consommée aux Etats-Unis d’ici 2025. Et les analystes financiers d’AllianceBernstein estiment que posséder une voiture hybride coûte déjà moins cher qu’une voiture à essence, ce qui pourrait faire exploser leur marché.

L’écart entre le solaire et les énergies fossiles se réduit : dès 2015, le coût du solaire sera comparable à celui de l’électricité la plus chère, et en 2025 concurencera tous les prix de l’électricité tirée des énergies fossiles aux Etats-Unis, selon Clean Edge.

Les auteurs du rapport estiment que les Etats-Unis pourraient porter à 10% la part du solaire dans leur consommation d’électricité, contre 1% actuellement, en combinant les panneaux photovoltaïques sur toiture et les centrales solaires raccordées au réseau électrique, rendues plus efficaces par des concentrateurs photovoltaïques qui devraient apparaître bientôt à l’échelle industrielle.

Evolution prévue du coût des panneaux photovoltaïques (film mince ou silicium)



Sur ces 10%, environ 8% viendraient de panneaux photovoltaïques installés sur toiture (entreprises ou logements), car le prix des panneaux solaires photovoltaïques devrait chuter, en passant de 5,50-7 dollars par watt-crête (15-32 cents par kilowatt-heure) actuellement à 3 dollars par watt-crête (8-18 cents par kWh) en 2015. Et les concentrateurs photovoltaïques, la nouvelle génération de panneaux solaires, pourraient ramener le coût à 1 dollar par Wc (5 cents/kWh) en 2025.

Nous sommes à un tournant : les coûts nécessaires à la construction de centrales classiques augmentent, à cause de la hausse du pétrole, du gaz et du charbon, tandis que les coûts du solaire diminuent. Et une fois installés, les équipements solaires n'ont pas besoin de carburant, contrairement aux centrales classiques.

L’investissement est cependant important : pour parvenir à 10% d’énergie solaire aux Etats-Unis en 2025, il faudra 450 à 560 milliards de dollars, soit en moyenne 26 à 33 milliards par an. Mais l’étude souligne que les producteurs d’énergie aux Etats-Unis ont dépensé 70 milliards de dollars pour la seule année 2007 dans la construction de nouvelles centrales.

L’énergie solaire aux Etats-unis est passée de 600 MW en 2003 à 3.000 MW actuellement. Le pays a renoncé à construire quelque 60 centrales au charbon depuis 2006, sous la pression d'une opinion publique de plus en plus hostile.

Apparaissent maintenant des projets géants : le groupe Southern California Edison installe des panneaux sur toits de 250 MW qui pourraient atteindre un coût de 3,50 dollars par watt-crête dès 2010. Duke Energy prévoit d'installer pour 100 millions de dollars de panneaux sur toiture et Pacific Gas & Electric compte investir pour installer des milliers de MW de concentrateurs photovoltaïques dans les déserts californiens.

Tout dépendra aussi des incitations fiscales : les importants dégrèvements fiscaux en vigueur aux Etats-Unis expirent fin 2008 et leur renouvellement reste encore en discussion.

Une étude récente, réalisée par non par des associations mais par le Département américain de l'Energie, affirmait que les Etats-Unis pourraient dès 2030 tirer 20% de leur électricité des éoliennes.

Par ailleurs, côté automobile, l’intérêt économique est déjà là, selon Bernstein Research : si le prix de l’essence reste à plus de 3,18 dollars/gallon (53 centimes d’euro par litres), une voiture hybride qui roule 24.000 km par an, sur 6 ans, coûtera au final 5.000 dollars de moins qu’une voiture à essence, sachant que la voiture hybride consomme environ 5,2 litres aux 100 km contre 10 l/100 km pour une voiture à essence. La plupart des consommateurs américains n’en ont pas encore tous conscience, mais ils commencent à le réaliser.

Mais si le prix du pétrole se maintient à ce niveau, la part des marchés des voitures hybrides, de seulement 2% aux Etats-Unis actuellement, pourrait bondir. En ce début juin, 4 des 10 voitures les plus vendues aux Etats-Unis sont des hybrides, selon le New York Times, notamment les Prius qui ne restent en moyenne que 4 jours chez les concessionnaires avant de trouver preneur, contre 57 jours en moyenne pour les autres modèles. C'est une véritable révolution.

>Lire la suite>

jeudi 19 juin 2008

Tourisme et réchauffement climatique, la double peine

Le secteur du tourisme est doublement menacé par le réchauffement climatique. Il doit d'abord réduire d'urgence ses émissions de CO2 : il est à l’origine d'environ 5% des émissions mondiales, selon un rapport (en anglais) de l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO).



Mais il doit aussi se préparer à de profonds bouleversements liés à la hausse des températures sur la planète : certaines régions risquent de devenir moins attractives comme destinations de vacances (Alpes, côte méditerranéenne) quand d’autres pourraient tirer leur épingle du jeu (sud de l’Angleterre).

A court terme, le haut niveau des émissions de CO2 est le problème le plus crucial. Depuis 1950, le nombre d'arrivées de touristes internationaux (l'unité de mesure utilisée dans le secteur) progresse de 6,5% par an dans le monde. Il s'élevait à 898 millions en 2007. Un chiffre qui pourrait passer à 1,6 milliard en 2020, au plus tard.

Le transport génère 75% des émissions de CO2 du secteur, dont 40% sont imputables à l’aérien. Si rien n’est fait et en restant sur un rythme de croissance de l'ordre de 4% par an, les émissions de CO2 du secteur pourrait bondir de 161% d'ici à 2035…

Les solutions existent : recherche d’une meilleure efficacité énergétique via des innovations technologiques, recours aux énergies renouvelables, mutation entre les modes de transport pour favoriser les moins polluants… Selon les experts de l’Organisation mondiale du tourisme, si toutes ces solutions sont appliquées, les émissions de CO2 pourraient être réduites de 68% en 2035 avec le même rythme de développement du secteur.

A moyen terme, le tourisme va aussi être bouleversé par le réchauffement climatique à plusieurs niveaux :
- L’augmentation des températures va rendre certaines destinations moins attractives : s’il y a moins de neige dans les Alpes, les stations de ski seront désertées (malgré la neige artificielle). En Australie, la célèbre grande barrière de corail risque de blanchir et de perdre son intérêt. Certaines régions deviendront trop chaudes pour une partie des touristes (côte méditerranéenne) au profit d’autres lieux aujourd’hui boudés (sud de la Grande-Bretagne, du Canada…). Une gigantesque redistribution des cartes pourrait s'opérer.
- Des effets indirects sont à prévoir : les ressources en eau seront appauvries dans certaines régions, de même que la biodiversité.
- L'effet des politiques visant à réduire les émissions de CO2 va se faire sentir : les touristes pourraient privilégier des destinations plus proches et des séjours plus longs.
- Un risque de perte de pouvoir d'achat des consommateurs : selon le rapport Stern, un réchauffement climatique limité à 1 degré celsius peut être bénéfique au PIB mondial. Au-delà, la croissance économique pourrait souffrir et affecter le niveau de vie des populations. Ce qui ne manquerait pas d’avoir des conséquences rapides sur le tourisme.

Les grands tour opérateurs mondiaux devraient pouvoir s’adapter à cette révolution, les prestataires locaux des destinations menacées auront plus de mal.

>Lire la suite>

mercredi 18 juin 2008

Avis d’expert : la Chine pollue sans frein en Afrique

Attirée par les ressources naturelles dont elle manque, la Chine investit massivement en Afrique depuis l’an 2000, et mène des travaux à tour de bras, avec une rapidité de décision et d’exécution très appréciée des Africains, mais sans se soucier d’environnement, avertit Peter Bosshard, directeur de l’association américaine International Rivers. Une critique qui s’ajoute à celles des ONG africaines et mondiales sur les dérives des entreprises chinoises concernant les droits de l’homme ou du travail en Afrique, notamment la préférence donnée aux salariés chinois.

La présence chinoise en Afrique augmente en flèche, mais partait de très bas. Le commerce entre les deux pays est passé de 10 milliards de dollars en 2000 à 70 milliards en 2007, selon le gouvernement américain, et pourrait atteindre 100 milliards en 2010 selon le FMI. Les investissements directs de la Chine en Afrique ont atteint 2,5 milliards en 2007 (1% de tous investissements directs réalisés en Afrique), avec des opérations majeures comme l’achat par l’Industrial and Commercial Bank of China de 25% de la banque sud-africaine Standard Bank fin 2007 ou les crédits de 9 milliards au Congo, qui remboursera la Chine en cobalt et en cuivre.

« Depuis longtemps », explique M. Brossard, « l’Afrique a été un gisement de ressources naturelles pour l’Europe et l’Amérique, mais la Chine a pour politique d’exploiter des ressources jusqu’ici jugées trop difficiles d’accès, trop risquées politiquement ou trop limitées pour être exploitées ».

« D’où des investissements massifs dans les mines, l’exploration pétrolière et des infrastructures comme les oléoducs, les routes, les centrales et lignes électriques.

L’expansion chinoise en Afrique est réalisée par des milliers d’entrepreneurs individuels pour le commerce et les usines, et par des grosses sociétés publiques chinoises pour les infrastructures et l’exploration – comme les grandes entreprises américaines ou européennes l’ont déjà fait pour le pétrole.

Le gouvernement chinois les épaule via la China Exim Bank, agence de crédit à l’exportation qui a accordé 36 milliards de dollars de crédits en 2007, davantage que la Banque mondiale et toutes les agences nationales de crédit à l’exportation réunies. En mai 2007, la China Exim Bank a prévu d’accorder 20 milliards de dollars aux projets en Afrique sur les trois prochaines années – contre, par exemple, 4,8 milliards accordés par le Banque mondiale en 2006.

Championne des technologies en matière d'énergies renouvelables dans les zones rurales – par exemple les chauffe-eau solaires – et productrices d’équipements bon marché, la Chine offre des solutions idéales pour l’Afrique, et ses investissements massifs ont été un moteur de l’économie du continent ces dernières années. De plus, elle agit rapidement, libre des critères rigides des institutions internationales.

Mais la Chine cherche d’abord à accéder aux matières premières, comme avant elle les Occidentaux, sans trop se soucier d’environnement, ni d’autres principes comme le droit du travail, les droits de l’homme, avec par exemple souvent une préférence donnée aux employés chinois. Et elle risque fort d’exporter ses pratiques peu soucieuses de l’environnement, comme les barrages géants avec déplacement massifs de populations.

Les investissements chinois portent sur des secteurs polluants (bois, pétrole, gaz, mines, infrastructures de transport…), souvent dans des zones retirées et écologiquement fragiles, y compris des parcs naturels ou des régions mal contrôlées par des gouvernements faibles. Si les institutions internationales se sont dotées des principes environnementaux depuis les années 1990, ce n’est pas le cas des grands groupes chinois, ou du moins pas au même niveau.

Quelques exemples sont parlants : au Soudan, la China Exim Bank finance le projet de barrage de Merowe sur le Nil, qui déplacera 55.000 personnes qui devront quitter la fertile vallée du Nil pour s'installer dans des zone plus arides, un projet auquel le ministère soudanais de l’Environnement n’a jamais donné son feu vert.

Au Gabon, le groupe Sinopec procédait à des explorations pétrolière dans le parc national du Loango jusqu’à ce qu’en 2006, les services de production du parc en ordonne l’arrêt – là encore le groupe chinois n’avait jamais reçu l’autorisation du ministère de l’Environnement.

Le barrage du Kongou, proposé par les Chinois pour fournir de l’énergie au projet d’exploitation du fer de Belinga, au Gabon, dont la Chine est partenaire majoritaire, risque d’endommager les forêts du parc national d’Ivindo. Le projet de barrage de Bui (projet de Sinohydro), financé par la China Exim Bank, va inonder un quart du Parc national de Bui au Ghana. La barrage de Kafue, également de Sinhoydro, financé par la China Exim Bank en Zambie, menace les plaines de Kafue Flats et ses parc nationaux.

La Chine a commencé, depuis un ou deux ans, à annoncer publiquement la nécessité d’adopter des règles de protection de l’environnement, y compris la China Exim bank, mais d’une part ce sont des grandes lignes et non des règles contraignantes, d’autre part le gouvernement n’a pas forcément beaucoup d’influence sur les centaines de groupes chinois présents en Afrique.

Jusqu’ici les pays africains n’ont guère réagi, sauf la Sierra Leone qui début 2008 a stoppé les exportations de bois menées par des sociétés chinoises (et d’autres) sans respect de la loi. Les investisseurs occidentaux craignent que les banques chinoises ne financent des projets qu’ils avaient rejetés à cause de leur impact écologique.

Et de nombreux exemples montrent que les gouvernements africains utilisent la disponibilité des fonds chinois pour faire pression sur les financiers occidentaux afin qu’ils réduisent leurs exigences environnementales, ou celles liées aux conditions de travail.

La Banque mondiale tout comme la Banque européenne d’investissement, ont publiquement averti de ce risque, et estiment que les institutions internationales doivent diminuer leurs exigences, à cause de la concurrence chinoise.

Pourtant, à l’intérieur de la Chine, les progrès avancent. Récemment, les institutions chinoises ont créé des incitations importantes pour faire respecter les règles d’environnement. En août 2007, l’Agence de protection de l’environnement (SEPA, devenue ministère de l’Environnement), la People's Bank of China et la Commission de régulation bancaire chinoise ont élaboré des règles environnementales plus strictes et, en novembre 2007, 12 entreprises chinoises se sont vu pour la première fois retirer des financements au nom de l’environnement.

En octobre 2007, le ministère du Commerce et la SEPA ont annoncé qu’ils interdiraient d’exportations pour 3 ans les entreprises qui violent les règles sur l’environnement Et en janvier 2008, la SEPA a conclu un accord pour introduire les principes de l’Equateur - les normes environnementales qu’appliquent les banques privées internationales – en Chine.

Mais aucune de ces mesures ne s'appliquent aux firmes chinoises à l’étranger, et risquent même d’encourager les entreprises chinoises à délocaliser leurs activités les plus polluantes dans d’autres pays.

En septembre 2007, la vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka a annoncé que son gouvernement négociait avec la Chine pour déplacer en Afrique du Sud des industries chinoises polluantes, affirmant que le pays « avait la capacité de gérer les émissions » -- tout comme en 1991 l’économiste en chef de la Banque mondiale Lawrence Summers jugeait que certains pays africains étaient « largement sous-pollués » et que la Banque mondiale devait y encourager l’exportation des industries polluantes des pays développés. »
L'avis intégral (en anglais) peut être téléchargé ici

>Lire la suite>

mardi 17 juin 2008

CO2, la Chine passe en tête

Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 3,1% en 2007, après
+ 3,5% en 2006, selon l'étude annuelle de l’agence d’évaluation de l’environnement néerlandaise. Soit une progression de 800 millions de tonnes métriques. Principale responsable : la Chine ! Elle a contribué aux deux tiers de cette hausse.

(cliquer pour agrandir)

Cette progression fait passer la Chine en tête des pays qui émettent le plus de CO2 (24% des émissions mondiales), devant les Etats-Unis (21%), l’Europe des 15 (12%), l’Inde (8%) et la Russie (6%). A eux seuls, ces pays représentent 71% des émissions mondiales de CO2.

Cette première place de la Chine confirme un récent scénario de l’Agence internationale de l’énergie, présenté devant le Lisbon council, un think tank bruxellois, et l’avis d’experts comme Eberhard Rhein, pour qui la lutte contre le réchauffement climatique passera forcément par la Chine.

Le classement par habitant est un peu différent : les Etats-Unis sont toujours en tête (19,4 tonnes métriques de CO2), devant la Russie (11,8), l’Europe des 15 (8,6), la Chine (5,1) et l’Inde (1,8).

Depuis 1990, les émissions mondiales de CO2 liées aux énergies fossiles et à l’industrie du ciment ont augmenté de 34%. Les énergies fossiles restent de loin les plus utilisées pour répondre à la croissance de la demande mondiale en énergie.

L'industrie cimentière est la première émettrice de CO2, après les combustibles fossiles. Elle contribue à près de 5% du total des émissions de l’industrie et des combustibles. Avec une production qui a crû de 10% en 2007, la Chine produit aujourd’hui la moitié du ciment mondial. L’industrie cimentière est responsable de près de 20% des émissions de CO2 du pays, en intégrant les combustibles nécessaires pour les fours de chauffage. Le récent tremblement de terre dans la région du Sichuan pourrait encore faire bondir la demande en ciment pour la reconstruction des infrastructures et des bâtiments.

En 2007, la consommation d’énergie a été affectée par les conditions météo et la hausse des prix des carburants. En Europe, un hiver relativement clément et le prix élevé du pétrole ont eu un impact sur les émissions de CO2, qui ont diminué de 2%. Aux Etats-Unis, en revanche, un hiver assez frais et un été 2007 chaud ajoutés à un recul de la production d’électricité à base de combustibles non fossiles ont provoqué une hausse des émissions de CO2 liées au chauffage et à la climatisation. Au total, les émissions ont augmenté de 1,8% en 2007 dans le pays.

L’agence néerlandaise a établi son classement à partir de données sur l’énergie publiées récemment par le groupe pétrolier BP et de statistiques sur l’industrie cimentière mondiale.

>Lire la suite>

lundi 16 juin 2008

Plus d'une entreprise sur deux n'a pas de stratégie de développement durable

Seules 45% des entreprises ont une vraie stratégie de développement durable, selon une étude (en anglais) menée dans 26 pays par le groupe de communication The Vandiver group et l’agence Pinnacle Worldwide. 27% sont en train d’en bâtir une alors que 18% n’ont aucun projet. Un résultat qui corrobore une autre enquête récente, selon laquelle la majorité des entreprises ne s’intéressent que superficiellement au sujet.

(cliquer pour agrandir)

Et pourtant, 55% des groupes interrogés affirment que le développement durable va prendre de l’importance dans les prochaines années et nécessite de l’attention et des ressources dédiées.

Les entreprises qui ne font rien avancent deux raisons principales : elles n’utilisent pas beaucoup de ressources naturelles (31%), leur management ne comprend pas le besoin d’une stratégie de développement durable (24%)

Dans les autres, le président en personne conduit ce dossier dans 42% des cas. Les directeurs de la communication ou des affaires publiques en sont très rarement responsables. Les entreprises identifient quatre opportunités majeures dans le développement durable : diminuer leur consommation d’énergie et de matériaux (7,1 sur 10), assurer la pérennité des ressources naturelles (6,78), réduire la pollution (6,61) et développer des technologies propres pour de nouveaux produits et services (6). Les motivations économiques dominent puisque ces entreprises espèrent avant tout tirer un avantage compétitif de leur engagement. L'amélioration de leur image est aussi un argument clé.

Mais les moyens sont encore limités : seule une entreprise sur trois a une équipe dédiée. Et dans 48% des cas, elle compte entre 1 et 5 personnes.

Quels sont les budgets alloués aux programmes de développement durable ? Moins de 100 000 dollars par an pour 41% des sociétés, entre 500 000 dollars et 1 million pour 3%. Une entreprise sur deux consacre moins de 50 000 dollars par an à la communication sur le développement durable.



>Lire la suite>

Qui dit mieux sur les algues ?

A les entendre, les producteurs de biocarburants tirés des micro-algues -- ces organismes unicellulaires qu’on trouve dans n'importe quel étang -- semblent pouvoir sauver le monde tant leurs promesses sont grandioses. Jusqu'ici aucun résultat industriel, mais les annonces de techniques révolutionnaires et les méga-financements se multiplient.


(cliquer pour agrandir)
La plus ambitieuse est la start-up américaine, Algenol Biofuels, qui a affirmé la semaine dernière avoir mis au point une technologie inédite et peu coûteuse pour produire directement de l’éthanol -- des dizaines de millions d'hectolitres ! -- à partir d’algues bleues sélectionnées. Et ces dernières semaines ont aussi vu fleurir une dizaine d'autres annonces alléchantes.

Algenol cultive les algues dans des bioréacteurs (des pochettes plastiques étanches géantes) additionnés d’eau de mer et de CO2 et exposés au soleil. Les algues fermentent et produisent de l’éthanol, explique la société, qui a conclu un accord de franchise de 850 millions de dollars avec une nouvelle société mexicaine, BioFields, qui doit vendre de l’éthanol au gouvernement mexicain.

Algenol est en train d’installer un centre de production sur la côte mexicaine dans le désert de Sonora, qui doit démarrer en 2009.

La société, forte de 70 millions de dollars fournis par ses fondateurs, dit pouvoir produire 6.000 gallons d'éthanol par acre (56.000 litres par hectare) par an -- un rendement géant comparé aux 3.400 litres d'éthanol/ha du maïs -- et même atteindre 10.000 gallons/acre (93.000 litres/ha) fin 2008.

Elle prévoit de produire 3,8 milliards de litres d’ici fin 2012, avec 2,5 millions de bioréacteurs, pour moins de 3 dollars par gallon (50 centime d’euros /litre). Des ambitions qui dépassent de très loin tous ses concurrents.

Il est vrai que les micro-algues sont très riches en huile et extraordinairement efficaces à transformer l'énergie solaire tout en absorbant du CO2 – leur productivité en huile est, sur une même surface de culture, de 30 à 100 fois celle du soja. Et cette huile peut être transformée en biodiésel, avec des cultures placées sur des sols arides, sans voler de terrain aux cultures vivrières.

Beaucoup de start-up et d’universités travaillent sur les algues, soit pour produire du biodiesel (à utiliser directement dans un moteur diesel), soit de l’éthanol (qui s’ajoute à l’essence pour la rendre moins polluante), et la plupart extrapolent des résultats obtenus en laboratoire.

Jusqu’ici toutes ont buté sur les coûts de production des algues, que ce soit en étang ouvert, en serre ou dans des bioréacteurs.

Pourtant ces dernières semaines aux Etats-Unis, les annonces prometteuses s’accumulent, ainsi que les méga-financements venus d’investisseurs convaincus.



A part Algénol, l’une des seules à affirmer être déjà engagée dans un processus à l’échelle industrielle est la société californienne Solazyme, créée en 2003, qui fabrique du biodiesel à partir d’algues et a annoncé un partenariat avec Chevron, le deuxième groupe pétrolier américain. Son biocarburant vient de passer les tests d’homologation aux Etats-Unis.

Un autre producteur de biodiesel tiré d’algues, la sociétée GreenFuel, dirigée jusqu'à récemment par l'investisseur Bob Metcalfe, inventeur d'Ethernet et l'un de ces gourous de l'internet passés au green, espère passer à une production industrielle très prochainement. GreenFuel a récemment levé 13,9 millions de dollars et aurait, selon la presse de Boston, conclu un accord de 92 millions de dollars pour contruire un premier site de production industriel en Europe. GreenFuel a une technologie séduisante : elle a conçu des bioréacteurs qui produisent des algues à partir des émissions de CO2 des centrales électriques classiques.

La start-up Sapphire Energy vient elle de lever fin mai 50 millions de dollars auprès d’investisseurs (Arch Venture Partners, The Wellcom Trust, Venrock) et annoncé qu’elle avait réussi à produire un équivalent du pétrole “sweet light” directement à partir d’algues, ce qui lui a permis de fabriquer une essence à indice d’octane 91.

Aurora BioFuels, créée par un groupe d’étudiants de l’université californienne de Berkeley en 2006, et qui produit de l’huile tirée d’algues pour la transformer en biodiesel, vient de lever 20 millions de dollars (Oak Ventures, Noventi, Gabriel Partners Ventures.

A citer encore Petro Algae, basée en Floride, née fin 2006, et Cellana, joint venture créée fin 2007 par le groupe pétrolier Shell et le producteur hawaïen HR Biopétroleum, qui cultive des algues dans des étangs d’eau de mer à Hawaïi.


>Lire la suite>

samedi 14 juin 2008

L'Inde, condamnée à réussir dans les greentech

L'Inde pourrait bien devenir un des leaders mondiaux des technologies de l'environnement, tout simplement parce qu'elle n'a pas le choix, et attire des investissements en forte croissance dans ce secteur, selon un rapport du Cleantech Group.

(cliquer pour agrandir)

Les investissements totaux dans les cleantech, toutes sources confondues, ont décuplé entre 2006 et 2007, passant de moins de 200 millions de dollars à 2,4 milliards, gonflés par un investissement majeur du producteur indien d'éoliennes Suzlon, l'un des leaders mondiaux, qui a racheté pour 1,9 milliard de dollars son concurrent allemand RePower en 2007.


Pour l'Inde, l'enjeu est vital : sans réduction des émissions de CO2, l'avenir du pays, où vit 16% de la population mondiale avec seulement 4% des ressources en eau, est plus qu'inquiétant.

D'ici 2030, la fonte des glaciers de l'Himalaya assèchera le Gange, qui fournit eau et irrigation à 500 millions de personnes, la hausse du niveau des mers menace des dizaines de millions de personnes sur les côtes et dès 2020 l'eau potable se fera trop rare pour les habitants, et la température y augmentera davantage que dans le reste du monde, perturbant la mousson, selon la Banque mondiale et le rapport de l'ONU 2007.

Voila pourquoi l'Inde se bat contre le réchauffement, avec un paradoxe : elle est à la fois l'un des pays où les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus vite (+65% en 5 ans, le 2ème taux derrière la Chine), à cause d'une croissance économique de 8% par an, mais aussi l'un des plus actifs dans les greentech, avec un savoir-faire notamment pour les zones rurales.

Les investissements des seuls capitaux-risqueurs dans des projets "green" en Inde ont plus que doublé en 2007, à 290 millions de dollars contre 140 millions en 2006, rattrapant presque les montants investis en Chine. Les investisseurs ont surtout misé sur les énergies renouvelables -- éolien surtout, et solaire -- qui ont reçu 36% des fonds. Ils croient à un boom similaire à celui de la high-tech en Inde.



Certains capitaux-risqueurs deviennent des acteurs importants en Inde, comme le fonds Khosla Ventures, le Global Environment Fund, Barings Private Equity, 2i Capital et IDFC Private Equity.

En 2007, parmi les transactions divulguées, le plus gros montant a été obtenu par le producteur de cellules solaires Moser Baer Photo Voltaic, qui a reçu 100 millions de dollars de GIC Special Investments, CDC Group et d'IDFC Private Equity. Moser Baer, à l'origine un fabricant de disques compacts qui s'est diversifié dans les équipements solaires, a investi dans des start-up américaines et compte entrer en Bourse sur le Nasdaq américain.

Vient ensuite le fabricant d'éoliennes Vestas RRB India, filiale du danois Vestas, le leader mondial qui détient 25% du marché mondial des éoliennes. Vestas RRB India a reçu 54 millions de la banque d'affaires américaine Merrill Lynch.

Troisième plus gros bénéficiaire de fonds, l'industriel de l'énergie ICSA, qui a reçu 52 millions de dollars des banques Citigroup et Goldman Sachs. Le spécialiste des énergies renouvelables Auro Mira Energy (vent, biomasse, hydro) a lui reçu 50 millions du fonds Barings Private Equity et le producteur de biocarburants Praj Industries a obtenu 29,3 millions des fonds Khosla Ventures, Kleiner Perkins et Caufield & Buyers.

Au plan international, l'Inde est déjà le 2e pays vendeur de crédits-carbone prévus par le mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Kyoto -- permettant aux pays développés de compenser leurs émissions en finançant des projets de réduction des émissions de CO2 dans les pays en développement. Des centaines de projets indiens en profitent.

Mais si les projets indiens sont les plus nombreux à avoir reçu des fonds -- 294 sur les 852 projets mondiaux à fin octobre 2007 -- ce sont aussi des projets modestes car en montant de crédit, l'Inde n'en a perçu que 20%, contre quelque 70% pour la Chine, qui attire davantage les gros investissements.

Autre moteur, le gouvernement indien vise 10% d'énergie renouvelable dans 5 ans dont 4% à 5% de la production électrique, dans un pays où les besoins en énergie devraient être multipliés par 5 d'ici 2030, croissance et démographie obligent.

L'inde est déjà l'un des 5 premiers marchés mondiaux pour les éoliennes.
Le pays compte maintenant installer des capacités de production d'énergie supplémentaires de 70 GigaWatt dans les 5 ans, en plus des 135 GW déjà installés, et sur ce total environ 20%, soit 14,5 GW, devraient provenir d'énergies renouvelables.

Elle prévoit ainsi de faire passer ses capacités d'énergie éolienne de 7,7 GW actuellement à 17,5 GW en 2012, et ses surfaces de panneaux solaires de 3 MW par km2 à 136 MW par km2. Sa production hydraulique passera de 2 GW à 3,4 GX.
Atteindre ce but coûtera cher : Cleantech Group calcule qu'il faudra 19 milliards de dollars d'investissement au total, dont 15 milliards de dollars investis dans l'éolien et 2 milliards dans les petites centrales hydro-électriques.

Et les besoins en eau de l'Inde y créent un marché du traitement des eaux évalué à 420 millons de dollars, qui va croître de 15% à 20% par an ces prochaines années.

Quelques grosses entreprises émergent au niveau mondial : le groupe indien Suzlon, l'un des plus gros fournisseurs d'éoliennes au monde -- le groupe revendique 10,5% du marché mondial --, prévoit d'investir 1,5 milliard de dollars pour tripler sa capacité de production d'ici 2009. Le producteur d'électricité et vendeur de crédits-carbone Greenko, qui s'est introduit en Bourse fin 2007 et a levé 64 millions de dollars, a récemment racheté 8 sociétés pour agrandir sa taille.

Commentaires de Green Univers :
L'auteur du rapport, le CleanTech Group, un groupe américain de recherche sur le secteur, s'intéresse de près aux possibilités de l'Inde, d'autant qu'il a été cofondé par le célèbre investisseur Vinod Khosla, né en Inde, et qui, après avoir été un gourou de l'internet et cofondé Sun Microsystems, est devenu un passionné de l'investissement vert, comme avec lui de nombreuses autres stars des high tech.

Un bémol cependant : les VC intéressés par les greentech ne trouvent pas suffisamment de sociétés indiennes viables où investir. “Nous voulons investir sur ce secteur mais nous avons du mal à cibler des sociétés qui nous intéressent assez. Nous recherchons des innovations crédibles et des talents d'exécution mais nous n'en avons pas trouvé beaucoup", a commenté dans une interview l'investisseur Alok Mittal, de Canaan Partners.

>Lire la suite>

vendredi 13 juin 2008

Brevets de technologies propres : tassement aux USA, piles à combustible n°1

Le nombre de brevets de technologies vertes déposés au 1er trimestre aux Etats-Unis s'est légèrement tassé (220 brevets contre 227 au 4e trimestre 2007 et 228 au 1er trimestre 2007), indique l'indice trimestriel publié par le Cleantech group et le cabinet juridique Heslin Rothenberg Farley & Mesiti.

(cliquer pour agrandir)
Comme les trimestres précédents, les brevets les plus nombreux, et de loin, ont porté sur des modèles de pile à combustible, avec 124 brevets, soit 56% du total. Cette technologie tatonne encore, pour l'instant en vain, afin de trouver la bonne formule technique et un modèle économique rentable pour tenter de remplacer les moteurs à essence. Egalement en hausse, les brevets de géothermie et d'énergie marine.

Ces données reflètent les tendances que privilégient les investisseurs et les entreprises, pas forcément les percées majeures en termes d'innovation. Le cabinet juridique publie cet indice depuis 2002 par secteur et par pays d'origine.

35 brevets concernent l'éolien, 4 pour la géothermie et 9 pour l'énergie marine, trois secteurs en hausse.

En revanche, les brevets portant sur des modèles de voitures hybrides ou électriques sont en recul (19) ainsi que ceux concenant l'énergie solaire (23) et les biocarburants ou la biomasse.

Les brevets provenaient pour moitié de firmes américaines et pour moitié de firmes étrangères, tout aussi actives. Les américaines sont moins présentes sur les brevets concernant le solaire mais davantage sur ceux pourtant sur les biocarburants ou la biomasse.

Honda Motor était l'entreprise la plus productive en brevets déposés aux Etats-Unis pendant le trimestre (16) suivie de General Electric (11) et General Motors (6).


>Lire la suite>

La Chine, fantastique marché du chauffe-eau solaire

Moins médiatique que les cellules photovoltaïques, mais plus efficace et bien plus répandu, le chauffe-eau solaire est devenu un phénomène massif en Chine, pays qui domine le marché mondial tant en consommation qu’en production et en exportations de chauffe-eau bon marché.



Plus de 200 millions de Chinois disposent déjà d’un chauffe-eau solaire, un nombre qui a été multiplié par 6 depuis 2001, grâce à un prix des appareils inférieur à 200 dollars, grosso modo équivalent à celui d’un chauffe-eau électrique – mais sans facture d’électricité à payer ensuite.

Selon une étude de Research in China, la production de chauffe-eau a crû de 30% pour l’année 2007, atteignant 23,4 millions de m2 (mesurée en surfaces de panneaux solaires). Une vingtaine de grandes firmes chinoises se disputent le marché.

En Chine sont déjà installés 108 millions de m2 et les exportations chinoises de chauffe-eau ont augmenté de 28%, à 65 millions de dollars en 2007. Parmi les plus gros producteurs, Huangming , Linuo, Sunrain (qui a installé des filiales en Corée du Siud et en Espagne), Sangle, Tsinghua, Huayang, Huaiyin Huihuang, Sunshore et Tianpu.

Marché mondial des chauffe-eau solaires en 2006



Source: REN21 (cliquer pour agrandir)

Exportations chinoises de chauffe-eau solaires, en millions de dollars


Source: douanes chinoises, Research in China

L’année 2008 devrait voir leurs ventes bondir encore plus vite, car déjà au 1er trimestre, favorisées par la hausse du pétrole, les ventes des grandes firmes ont accéléré : celles de Sunshore ont augmenté de 76%, celles de Sangle de 56%, celles de Sunrain de 66%.

Cette production fait de la Chine de très loin le plus gros producteur d’énergie solaire du monde, grâce à ces capteurs inventés dès 1760 par le suisse Horace-Bénédict de Saussure. Et cette habitude du solaire pourrait propulser le pays comme leader également dans les technologies plus sophistiquées.

Le gouvernement chinois a pour objectif que soient installés 50% de plus de chauffe-eau solaires en 2010, soit 150 millions de m2, en étendant leur usage notamment dans les régions rurales, ou des millions de foyers n’ont pas accès à l’électricité. La consommation annuelle des Chinois de capteurs solaires représente dix fois celle des Européens, les deuxièmes plus gros utilisateurs du monde.

La Chine économiserait ainsi plus de 50 millions de tonnes de charbon en 2010. Et il veut aussi que d’ici 2020, un quart des Chinois passe aux chauffe-eau solaires, qui couvriraient alors 270 millions de m2.

La capacité de chauffage d’eau solaire de la Chine atteindrait ainsi bientôt l’équivalent de 40 centrales nucléaires.

Mais la Chine s’est aussi lancée dans la production à grande échelle de centrales solaires dans le désert, avec des panneaux photovoltaïques reliés au réseau électrique, et le gouvernement souhaite porter la part du solaire à 20% dès 2010. Pour l’instant le pays a une capacité installée de production de 15 MW.

Si le gouvernement américain ou canadien accordait aux chauffe-eau solaires ce qu’il accorde en aides aux énergies pétrolières, l’Amérique du Nord en serait couverte, plaide Brian Gordon, un candidat du parti Vert au Canada.

Pour en savoir plus: Brillante explication sur l’histoire et l’enjeu des capteurs solaires par l’expert John Perlin (en anglais) ici et aussi cette vidéo sur les chauffe-eau solaires chinois


>Lire la suite>

mercredi 11 juin 2008

Développement durable : les entreprises en font peu !

Malgré leurs grandes déclarations, les entreprises ne n’intéresseraient que du bout des lèvres au développement durable, selon une étude (en anglais) du cabinet conseil Arthur D.Little. Leurs actions seraient superficielles, dépourvues d'ancrage stratégique et de suivi.

Même les groupes scandinaves, souvent présentés comme des modèles, seraient à la traîne. Seuls 48% ont communiqué leurs émissions de CO2 en 2007. Et ils ne sont que 29% à le faire en suivant les standards internationaux établis par la GRI (Global reporting initiative).

(cliquer pour agrandir)

Résultat : dans les prochaines années, ces entreprises risquent de passer à côté d’opportunités de marchés et de faire fuir les investisseurs, qui sont de plus en plus nombreux à estimer que les sociétés performantes en matière d’environnement seront plus compétitives que les autres à moyen terme.

Les investissements dans les fonds intégrant des critères sociaux et environnementaux ont bondi de plus de 40% entre 2005 et 2006 en Europe. Et les indices intégrant des éléments comme les émissions de CO2 se multiplient : Dow Jones sustainability index, FTSE4Good… La plupart d’entre eux enregistrent des performances supérieures aux autres indices (graphique ci-dessous).

(cliquer pour agrandir)

Le focus sur 99 entreprises cotées scandinaves révèle l’absence d’une vraie stratégie intégrant la dimension environnementale, le manque de transparence dans le reporting, le manque d’objectifs chiffrés et des lacunes dans les procédures de suivi.

Dans les pays nordiques, 78% des industriels et 93% des entreprises du secteur agro-alimentaire n’ont pas réussi à atteindre les scores de réduction des émissions de CO2 exigés pour intégrer le « carbon winners equity index », un indice boursier lancé en 2007 qui tient compte du niveau des émissions de carbone.

>Lire la suite>