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Etudes, analyses, statistiques et avis d'experts internationaux sur les marchés de l'environnement
et des technologies vertes, ou "greentech"

dimanche 13 juillet 2008

Nouveau site et nouvelle adresse pour GreenUnivers à compter du 14 juillet 2008

Pour mieux vous informer sur les marchés de l'environnement en pleine explosion, ce blog GreenUnivers devient le site GreenUnivers. Vous le retrouverez désormais à l'adresse www.greenunivers.com, avec une présentation plus claire et plus riche.

Nous poursuivons notre objectif : privilégier les études, statistiques, analyses et avis d'experts mondiaux, dans tous les domaines économiques et financiers de l'environnement, pour mettre en perspective les actualités quotidiennes.

Vous retrouverez ainsi sur GreenUnivers : l'article de "Une", le sommaire des articles les plus récents, les grandes rubriques thématiques, (énergies, CO2, investissements, développement durable, avis d'experts...), les articles les plus lus, avec la possibilité d'une recherche par mot-clé, par pays, par secteur ou par entreprise.

Nous comptons dès septembre vous proposer de nouvelles rubriques, consacrées notamment aux start-up et aux pratiques des entreprises, et vous fournir des études et analyses encore plus fouillées. Restez informés !

Nous nous réjouissons de continuer cette aventure avec vous et vous souhaitons une bonne lecture. N'hésitez pas à nous écrire pour nous dire ce que vous pensez du nouveau site, qui s'améliorera aussi grâce aussi à vos remarques.

Patricia Laurent et Laurence Benhamou, fondatrices de GreenUnivers.
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vendredi 11 juillet 2008

Vers un doublement des marchés et des emplois des greentech en France en 2012

Les marchés des énergies renouvelables et de l’amélioration énergétique pourraient atteindre 70 milliards d’euros en France en 2012, si on se base sur les objectifs du Grenelle de l’environnement. Ce qui représenterait un doublement du marché, qui a atteint un pic de 33 milliards d’euros en 2007, selon une étude publiée par l’Ademe.

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Les emplois directs devraient doubler, de 220 000 en 2007 à 440 000 en 2012. Avec 120 000 emplois dans les énergies renouvelables et 320 000 dans l'amélioration énergétique. Des chiffres en ligne avec d'autres récentes études européennes.

Le marché le plus dynamique dans les quatre prochaines années sera celui de la production pour les équipements d’énergies renouvelables, avec une croissance annuelle de 22% (aux prix constants 2007), selon les projections de l’Ademe. Quatre secteurs dépasseraient les 2 milliards d’euros en 2012 : les appareils de chauffage au bois, le photovoltaïque, l’éolien et les pompes à chaleur. Atteindre ces chiffres implique cependant une dépense annuelle moyenne de 5,3 milliards d’euros pour les ménages (systèmes de chauffage à base d’énergies renouvelables) et plus de 4 milliards d’investissement par an entre 2008 et 2012 de la part des producteurs d’énergies renouvelables.

Les activités liées à l’amélioration énergétique intégrées dans l’étude vont des équipements dédiés dans les logements existants aux transports collectifs en passant par les véhicules de classes A et B. Sur la base des objectifs du Grenelle de l’environnement, le marché de l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel serait le plus porteur avec une croissance de 19% par an d’ici à 2012, soit une très forte accélération par rapport à la période 2006/2007 où l’augmentation a été de 3 à 4% en volume. Cela nécessiterait une dépense annuelle moyenne de près de 15 milliards, à la charge essentiellement des ménages. A cela s’ajoutent les équipements de chauffage individuel liés aux énergies renouvelables (pompes à chaleur solaire thermique, appareils de chauffage au bois…) pour une dépense globale de 28 milliards d’euros en 2012.

Reste que ce scénario est soumis à des aléas : si le pétrole cher pousse les énergies renouvelables, le niveau de prix des solutions existantes est un frein. Surtout dans une conjoncture marquée par la faiblesse du pouvoir d’achat des ménages. Il faudra trouver des solutions de financement innovantes pour éviter ces écueils, souligne le rapport.

Le développement des éco-industries figure parmi les priorités du gouvernement. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie, Luc Chatel, viennent de mettre en place un comité stratégique des éco-industries dans le cadre du plan "écotech 2012". Objectif : que la France ne passe pas à côté de la «révolution verte». Le comité présentera ses propositions en novembre.

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jeudi 10 juillet 2008

Taxe carbone : pas facile à mettre en place !

Instaurer une taxe carbone est légitime mais difficile, selon un rapport de l’Institut de l’entreprise, association qui regroupe 120 grandes entreprises françaises. Définir le périmètre concerné, calculer les émissions de CO2 par produit ou encore fixer un niveau de taxation sont autant de points délicats.


La taxe carbone est défendue par l’économiste britannique Nicholas Stern, l’animateur écologiste Nicolas Hulot ou encore Jean-Charles Hourcade, directeur du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired). En France, le projet de loi « Grenelle de l’environnement » prévoit la mise à l’étude de sa faisabilité, un rapport devant être présenté devant le Parlement avant la fin 2008.

Première difficulté analysée dans le rapport : la taxe ne peut concerner que les activités exclues du système européen de quotas, qui cible les secteurs les plus intensifs en énergie (sidérurgie, verre, ciment, production d’électricité…). En 2005, ce système couvrait environ 45% des émissions de CO2 de l’Union européenne, soit 2,2 Gt de CO2. Gratuits jusqu’en 2012, les quotas de CO2 devraient devenir payants à partir de 2013 selon les projets de la Commission européenne. La taxe carbone s’appliquerait donc aux ménages (chauffage domestique, carburant…), au transport routier, à l’agriculture et à la pêche (pour le carburant utilisé) et à l’ensemble du secteur tertiaire pour son utilisation de bâtiments consommateurs d’énergie.

Cette nouvelle contribution aurait des effets négatifs tant sur les revenus des ménages que sur les secteurs concernés, dont la compétitivité risque de s’éroder. Il faudra choisir des compensations, sans toutefois priver la taxe de ses effets, souligne le rapport.

Deuxième point délicat : l’évaluation du volume de CO2 utilisé pour la production de chaque produit ou catégorie de produit. Etablir des barèmes représente un travail titanesque, impossible à mener pour l’ensemble des biens de consommation ! Reste donc l’option d’une taxation en amont, sur la consommation des énergies fossiles à l’origine des émissions de CO2. La mise en oeuvre d’une telle taxe conduirait logiquement non pas à créer un nouveau prélèvement, mais à réformer en profondeur la TIPP…

Troisième casse-tête : le niveau de taxation. L’idée étant de faire payer au consommateur le dommage subi par l’environnement, le seuil de taxation ne peut dépendre du prix de l’énergie à l’origine du préjudice (pétrole, gaz…). Il est possible de prendre en compte la valeur de la tonne de carbone : 27 euros actuellement, et une valeur de 100 euros par tonne à l’horizon 2030 recommandée par le rapport de la commission Quinet sur la mesure du pouvoir d’achat. Cela permettrait de donner de la visibilité aux ménages et aux entreprises, avec la mise en place d’un taux progressif. Mais le lien entre la taxe et ce prix du CO2 doit aussi dépendre d’éléments comme les mesures réglementaires, les permis d’émissions… Autant de contraintes supplémentaires.
Accéder à l'intégralité du rapport ici.
(Photo : DR)

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mercredi 9 juillet 2008

Avis d'expert : le recyclage, un marché qui offre de belles perspectives

Plus discret que les énergies renouvelables, le recyclage attire aussi les investisseurs. Il offre de très belles opportunités, explique Jean-Pascal Tranié, président du directoire d’Aloe Private Equity,
l’un des fonds les plus actifs dans les greentech, qui réalise 40% de ses investissements sur ce marché, 50% dans les énergies propres et 10% dans l’agriculture durable. La flambée du prix des matières premières tire le secteur, en forte croissance partout, notamment en France et aux Etats-Unis.

GreenUnivers : Quels sont les atouts du recyclage pour un investisseur ?
Le marché bénéficie à fond de la flambée des prix des matières premières. Elle rend le recyclage très attractif, que ce soit pour les métaux, le plastique ou le papier. Tant que les prix resteront à un niveau élevé, le recyclage en profitera. La réglementation est un autre puissant levier : en Europe notamment, les contraintes se multiplient et la collecte des flux s’organise. C’est vital car elle n’est pas rentable et doit bénéficier d’un soutien public pour fonctionner. Enfin, les consommateurs, de plus en plus sensibilisés au développement durable, sont prêts à payer pour des produits recyclés.

GreenUnivers : Où se situent les principales opportunités ?
Beaucoup de produits sont déjà recyclés, comme le verre, le carton, les métaux, avec des process industriels calibrés… Mais il existe toute une catégorie de produits un peu plus élaborés que l’on ne recycle pas encore ou très mal, pour lesquels les technologies ne sont pas au point. Par exemple, on sait recycler certains plastiques mais pas les bouteilles en PET colorés, qui représentent la moitié des bouteilles sur le marché. L’enjeu est considérable : les brûler coûte cher en énergie et est néfaste pour l’environnement, si on les récupère, on économise 1 tonne de pétrole par tonne de plastique. Nous sommes entrés au capital, fin 2007, d’une société spécialisée dans ce domaine, Alpha PET.
Autre exemple, les batteries. Elles contiennent des métaux rares, comme le lithium ou le cobalt, dont la valeur a été multipliée par quatre en trois ans. Aloe a investi il y a deux ans dans une société de l’Isère, Recupyl, qui valorise la quasi-totalité de ces métaux grâce à un procédé d’hydrométallurgie, avec une dépense énergétique réduite. Les équipements électriques et électroniques, aujourd'hui recyclés en Europe, offrent aussi des perspectives : on sait récupérer les métaux, moins les plastiques, par exemple les emballages ou les portes de réfrégirateurs. A la collecte des flux, ils sont mélangés et donc difficiles à valoriser. Si on parvient à les séparer, on peut arriver à des prix de vente de 1000 à 1500 euros la tonne. Les innovations sont la clé pour ouvrir des marchés très rentables.

GreenUnivers : Le risque technologique est-il important ?
Il est clair que ce sont des process complexes et très longs à mettre au point. Avec de vraies technologies de rupture. Il faut rester prudent : ce qui fonctionne en laboratoire ne marche pas toujours au stade industriel.

GreenUnivers : Quels sont les pays les plus intéressants ?
L’Europe : la réglementation pousse le marché, la collecte est organisée et la tradition d’innovation y est forte, notamment en France, Allemagne, Scandinavie. L’Asie est aussi un marché très porteur, tiré par le besoin énorme de la Chine en matières premières. Même si la demande devait un peu faiblir, on part d’un tel niveau qu’elle restera soutenue. Et si la Chine faiblit, l’Inde prendra le relais.
(Propos recueillis par PL)

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mardi 8 juillet 2008

Une Prius avec un toit solaire pour 2010 ?


Selon le journal japonais Nikkei, Toyota compte proposer des Prius, son modèle hybride vedette, avec un toit équipé de panneaux solaires dès 2010. Pas de quoi faire rouler la voiture mais ils pourront alimenter le système d'air conditionné ou la radio. Reste du post
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Nouveau bond des investissements dans les greentech au 2e trimestre

Les investissements de capital-risque dans les greentech dans le monde ont atteint 2 milliards de dollars au 2ème trimestre 2008, un niveau record, surtout dans l'énergie solaire thermique et les nouveaux biocarburants tirés de la cellulose ou des algues, selon le rapport trimestriel du Cleantech Group.




Au total ces investissements (provenant des fonds, des sociétés de capital-risque, des banques ou autres) ont augmenté de 58% par rapport au 2ème trimestre 2007 et de 48% par rapport au 1er trimestre 2008. Leur montant bat le précédent record de 1,8 milliard, enregistré au 3e trimestre 2007.

L'énergie solaire thermique (où la chaleur du soleil est utilisée pour créer de la vapeur qui fait tourner une turbine) a attiré 278 millions d'investissements, notamment pour des sociétés comme eSolar, BrightSource Energy et SkyFuel.

Si l'on y rajoute le rachat de Stirling Energy Systems par NTR pour 100 millions de dollars et les 165 millions levés par Solel, Infinia et eSolar au 1er trimestre, le secteur du solaire thermique, souvent un peu oublié, a levé 543 millions de dollars depuis le début de l'année.

Les biocarburants de 2e génération, tirés des algues ou de la cellulose notamment, ont levé 280 millions, dont 136 millions pour l'éthanol cellulosique et 84 millions pour les algues. Un reflet de la course à l'éthanol cellulosique aux Etats-Unis et de la surenchère dans le secteur des algues.

Une dizaine d'entreprises en ont profité, dont Range Fuels, Sapphire Energy -- société de biocarburant tiré des algues, qui a levé 50 millions, le record du trimestre -- , Mascoma (éthanol cellulosique), EdeniQ, Amyris Biotechnologies, Greenline Industries, Fulcrum Bioenergy, Gevo, GreenFuel Technologies et Aurora BioFuels.

Tous secteurs confondus, quelque 96 entreprises ont reçu des fonds, les américaines se sont taillées la part du lion, avec 74% des investissements (soit 1,5 milliard de dollars) contre 13% pour les européennes et israéliennes (257 millions), talonnées par les chinoises qui ont levé 12% de ces fonds (235 millions). Les entreprises indiennes n'en ont reçu que 0,6%, soit 11 millions.

A noter que les fonds d'investissement centrés sur les cleantech chinois ont eux levé 6,9 milliards de dollars pendant le trimestre, signe de l'intérêt croissant des fournisseurs de capitaux.

Les cinq plus gros investisseurs ce trimestre ont été Kleiner Perkins Caulfield & Byers, Foundation Capital, Quercus Trust, Khosla Ventures et Draper Fisher Jurvetson.

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Un serpent géant qui convertit les vagues en électricité


Cet énorme tube en caoutchouc, baptisé Anaconda, est capable de convertir le mouvement des vagues en électricité, et, selon ses inventeurs, pour un coût moins cher que des turbines en mer.

L'Anaconda a été conçu par deux chercheurs britanniques, Francis Farley et Rod Raney (d'Atkins Oil and Gas), avec l'aide de l'organisme public de recherche britannique Engineering and Physical Sciences Research Council qui a accordé au projet 430.000 livres sur 2 ans, en collaboration avec Checkmate SeaEnergy.

Long de 200 mètres et d'un diamètre de 7 mètres, l'Anaconda doit être ancré au large et rester légèrement sous la surface de l'eau. Agité par les vagues, il transfert ce mouvement à des turbines fixées à son extrémité, qui produisent de l'électricité, convoyée à terre par un câble. L'idée des chercheurs est d'installer des parcs d'une vingtaine d'Anaconda, chacun pouvant produire environ 1 MW d'électricité.

Voici à quoi ressemblerait un parc d'Anaconda en mer -- reste à faire en sorte que les navires ne les heurtent pas.



Petite explication en image sur le mécanisme (graphique tiré du site thisinlondon):

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lundi 7 juillet 2008

Investir dans l’éolien offshore ? Rentable, calcule KPMG

Investir dans un parc éolien offshore en Europe est d’ores et déjà rentable dans la plupart des pays, surtout en Grande-Bretagne, Espagne et France, et deviendra très rentable en Grande-Bretagne à partir de 2009, calcule le cabinet KPMG, au vu des tarifs payés aux entreprises qui fournissent de l’électricité aux différents réseaux nationaux de distribution.


Un constat encourageant, alors que les Européens rivalisent de projets d’éoliennes en mer. Investir dans l’éolien ? Rentable ! calcule KPMG

Au moment de la réalisation de l’étude (courant 2007) l’Europe comptait environ 1 GW de capacités d’éolien offshore, essentiellement au Danemark (436 MW) et Grande-Bretagne (404 MW).

Mais les tarifs payés aux fournisseurs d’électricité qui alimentent le réseau (y compris les parcs éoliens) varient en Europe du simple au double : 6,19 centimes par kWh en Suède, 6,95 centimes au Danemark, 9,1 centimes en Allemagne, 13 centimes en France, 12,03 à 16,4 centimes en Espagne et 13,49 centimes en Grande-Bretagne.

Des disparités qui expliquent que la Grande-Bretagne soit le plus dynamique marché de l’éolien offshore d’Europe, et qui le restera d’autant que le pays prépare une nette hausse des tarifs à partir de 2009, à 17,03 centimes par kWh, selon KPMG. La Frnce est aussi le 2e pays le plus attractif pour ce secteur.

Quand à l’Allemagne, pourtant pionnière mondial de l’éolien, elle n’offre plus de condition compétitive aux parcs offshore, même avec les subventions aux infrastructures prévues par les programmes d’aides aux énergies renouvelables.

La rentabilité des investissements dans l’éolien offshore varie ainsi en Europe (cf. graphique ci-dessus) de -5% en Suède à +19,5% en Grande-Bretagne). La France, avec une rentabilité de 11,8% est plutôt attrayante, ainsi que l’Espagne avec 11,4%. L’Allemagne en revanche n’offre aux éoliennes offshore qu’une rentabilité de 1,2% en moyenne, mais si elle applique les hausses de tarifs prévues (aux environ de 14 centimes par kwh dans le meilleur scénario), sa rentabilité passera à 8,8%


Le taux de rentabilité d’un investissement permet à un investisseur de choisir le secteur où miser, au regard du coût de son capital et de la rentabilité d’autres investissements concurrents.

KPMG récapitule aussi les parcs éoliens offshore installés et en projet -- mais l’étude a été réalisée avant les récentes annonces de la Norvège et de la Grande-Bretagne – ainsi que les différentes subventions et modèles tarifaires existants en Europe.

L’étude, qui repose sur les réponses d’une soixantaine d’entreprises européennes, souligne aussi que ces projets dépassent – de très loin -- les capacités des fabricants et installateurs européens d’éoliennes en mer.

L’étude intégrale (80 pages, en anglais) est téléchargeable ici.

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Avis d'expert : le développement durable peut freiner la consommation !

C’est un cauchemar pour les industriels et les distributeurs : et si les consommateurs réduisaient leurs achats au nom du développement durable ? " Toutes les études montrent qu’ils sont de plus en plus sensibles à l’environnement et adoptent des comportements vertueux. Cette sensibilité à l’écologie peut les inciter à renoncer au superflu, provoquer une décroissance", avertit Babette Leforestier, directrice des études documentaires de l'institut TNS-Sofres. Entretien.

GreenUnivers : les consommateurs sont-ils prêts à privilégier les produits respectueux de l’environnement ?
Oui, à condition que cela ne leur coûte pas plus cher ! La sensibilité à l’écologie est de plus en plus forte. Il existe plusieurs types de comportements dans ce domaine : les militants, les suiveurs, les indifférents, les réfractaires… Toutes les études montrent que la proportion des indifférents diminue. On le voit dans l’électroménager : les produits qui consomment le moins d’énergie sont largement privilégiés, à prix équivalent, car si on touche au porte-monnaie, l’attitude change. Beaucoup de gens se disent même écologistes alors qu’ils veulent juste faire des économies. Ils vont prendre leur vélo à la place de la voiture parce que l’essence coûte cher et pas pour limiter les émissions de CO2.

GreenUnivers : est-ce que la consommation ne va pas en souffrir ?
Le risque est réel. De la même manière qu’ils ferment le robinet rapidement ou privilégient les douches sur les bains pour économiser l’eau, les consommateurs pourraient réduire leurs acquisitions. A quoi bon acheter un nouveau jean quand on en possède déjà un ? Aujourd’hui, on assiste à une restriction de consommation liée à la perte de pouvoir d’achat. Demain, elle pourrait venir de la volonté de préserver les ressources, de protéger la planète.

GreenUnivers : les entreprises encouragent les comportements vertueux en communiquant de plus en plus sur l’environnement. En font-elles trop ?
Elles n’ont pas le choix, compte-tenu des attentes très fortes. Les consommateurs veulent des produits « verts » et aussi des informations sur ce qui est bon pour l’environnement : ils sont un peu perdus, ont besoin de repères. En même temps, ils expriment une vraie méfiance : une majorité de gens estiment que lorsqu’une entreprise parle de développement durable, c’est avant tout une stratégie de communication. Ils ont peur du «greenwashing». Il n’est pas facile de faire la distinction entre les entreprises réellement engagées et celles qui communiquent sans agir.

GreenUnivers : les entreprises risquent-elles un retour de bâton ?
Elles vont devoir mettre en cohérence leurs messages et leurs actes, en étant attentives à tous les aspects, notamment leurs approvisionnements. Et gare aux manquements ! Unilever s’est fait épingler par Greenpeace parce que ses fournisseurs d’huile de palme pour son shampooing Dove détruisaient les forêts d’Indonésie. Le groupe a dû réagir très vite et s’est engagé à utiliser de l’huile de palme durable dès cette année. Autre exemple, l’emballage. Danone va passer aux bouteilles en PET recyclé pour ses marques Evian et Volvic. C’est dans la ligne de sa communication. Les secteurs de l’énergie, des transports, de la grande consommation sont très surveillés et les entreprises doivent s’engager en profondeur, sous peine de retour de bâton. D’autres, comme les banques et assurances, sont moins en première ligne pour l’instant mais leur tour viendra.
(Propos recueillis par PL, photo : DR)
Sur le même sujet, lire aussi :
- Quand l'économie souffre, l'environnement trinque
- Les produits écologiques trop chers pour les consommateurs
- Les Françaises prêtes à sacrifier les plats préparés pour l'environnement, mais pas leur lave-linge
- Comment développer la consommation durable ? Il faut communiquer et serrer les prix

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vendredi 4 juillet 2008

Les pays du G8 en retard dans la lutte contre le réchauffement climatique

Aucun des pays du G8 n’a respecté ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Les mesures qu’ils ont prises ne suffiront pas à limiter la hausse des températures mondiales à moins de 2 degrés, selon un rapport du cabinet Ecofys pour le WWF et l’assureur Allianz.

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Etats-Unis, Canada et Russie sont les trois plus mauvais élèves, alors que le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne affichent les meilleures performances.

La France affiche des émissions de CO2 (par habitant et par rapport à son PIB) relativement basses pour un pays industrialisé, en grande partie grâce à l’importance de son parc nucléaire. Et elles sont relativement stables depuis 1990. Mais elle pourrait se montrer plus ambitieuse dans le bâtiment, les transports et le secteur électrique, selon le rapport. La moitié de son industrie est concernée par le système européen des permis à polluer.

Les émissions de CO2 du Royaume-Uni sont inférieures à l’objectif du protocole de Kyoto, mais elles pourraient remonter dans les prochaines années, en raison du recours au charbon.

L’Allemagne est saluée pour sa promotion des énergies renouvelables. Mais elle utilise encore beaucoup de charbon et ne fait pas suffisamment pression sur son industrie automobile pour réduire les émissions de CO2.

Les pays du G8 se réunissent du 7 au 9 juillet au Japon. La lutte contre le réchauffement climatique sera l’un des sujets prioritaires. Lors du dernier sommet du G8 en Allemagne en 2007, les dirigeants des huit grandes puissances s'étaient mis d'accord sur une déclaration peu contraignante promettant simplement "d'examiner attentivement" l'idée d'une réduction de 50% des émissions polluantes d'ici à 2050. Au Japon, la Commission européenne milite pour un engagement fort.
Accéder au rapport ici

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Grande-Bretagne, Norvège, Irlande : surenchère d'éolien offshore en Europe

La Norvège et la Grande-Bretagne ont toutes deux affiché ces dernières semaines de grandes ambitions dans l'éolien, notamment en mer, profitant de leurs côtes venteuses.

Champs d'éoliennes en mer

Ce qui les rapprocherait un peu des quatre leaders mondiaux de l'éolien -- Allemagne, USA, Espagne et Chine. Arrivent aussi d'autres concurrents tout aussi fouettés par le vent, comme l'Irlande.

La Grande-Bretagne vient d'annoncer un très ambitieux programme de production de 30 à 40 GW d'énergies renouvelables, essentiellement éolienne, qui doit lui coûter 100 milliards de livres sterling (200 milliards de dollars) et créer 160.000 emplois.

Ce projet, présenté dans un discours du Premier ministre Gordon Brown le 26 juin, propose que, pour parvenir à l'objectif de 15% d'énergies renouvelables en 2020, la Grande-Bretagne multiplie par 10 la production de ces énergies, pour qu'elles fournissent 30% de son électricité, 14% de son chauffage et 10% de ses carburants. Cela réduirait ses émissions de CO2 de 20 millions de tonnes par an et ses importations de gaz de 16%.

D'ici 2 ans pourrait déjà être raccordé 1 GW d'énergie éolienne et d'ici 2020, selon M. Brown, la Grande-Bretagne devra installer des capacités de 14 GW d'éolien offshore, grâce à 3.000 nouvelles éoliennes en mer, et en outre implanter 4.000 nouvelles éoliennes à terre. Pour l'instant, le pays a installé des capacités éoliennes de 2,4 GW.

Ces prévisions sont cependant en retrait par rapport à l'objectif annoncé par le gouvernement en décembre 2007 qui visait l'installation de 33 GW d'éolien off-shore pour 2020.

Dès 2008, selon M. Brown, la Grande-Bretagne va devenir le premier pays pour l'énergie éolienne offshore, avec 400 MW installés, passant devant le Danemark.
Autre nouveau concurrent, sa voisine, l'Irlande prévoit dans quelques années d'installer 2 GW d'éolien off-shore qui fourniront 40% de son électricité.

De son côté la Norvège, qui a en janvier annoncé son intention de devenir le premier pays complètement neutre en carbone d'ici 2030, mais qui jusqu'ici avait négligé le vent, a dévoilé un programme à grande échelle.


Le Conseil de l'Energie (organisme qui réunit chercheurs, industriels et gouvernement), dans un rapport paru en mai (version en norvégien), recommande d'installer en mer 5 à 8 GW (soit par exemple 1.500 éoliennes de 5 MW)

L'investissement nécessaire, sur une base de 4 à 4,8 millions de dollars environ par MW installé en mer, représenterait 20 à 44 milliards de dollars. Au total, en y ajoutant plusieurs milliers d'éoliennes à terre, la Norvège pourrait produire 40 TWh d'énergie éolienne par an.

Cette ambition est bien supérieure à l'objectif du pays jusqu'ici, qui était d'atteindre 3 TWh en 2010 avec 1 GW de capacités installées.

La Norvège ne disposait fin 2007 que de 333 MW.

Avec 40 TWh d'électricité éolienne, la Norvège économiserait 20 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an, soit plus du tiers de ses émissions 2007, qui étaient de 55 millions de tonnes.

Et quand le vent fait défaut, selon le gouvernement, les éoliennes peuvent être relayées par des centrales hydro-électriques, autre richesse de la Norvège qui en tire déjà la plupart de son électricité.

La Norvège pourrait ainsi doubler sa production d'électricité produite à partir d'énergies renouvelables (hydro-électrique compris), à 240 TWh. Une manne d'autant plus intéressante que le pays vient de réviser en baisse de 100.000 barils par jour ses prévisions de production pour 2008, à 2,4 millions de bpj.



C'est aussi en Norvège que la société pétrolière nationale StatoilHydro planche sur de nouvelles éoliennes flottantes sur lesquelles elle a investi 80 millions de dollars. (photo ci-contre).

Au total, selon l'European Wind Energy Association (EWEA), l'Europe pourrait avoir installé en 2030 des capacités éoliennes de 300 GW , moitié à terre, moitié en mer. Et dans le monde, l'institut allemand DEWI prévoit pour 2012 des capacités installées de 288 Gigawatts (GW) dans le monde dont 129 GW en Europe.


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jeudi 3 juillet 2008

Les investissements dans les greentech vont tripler en 5 ans

Les énergies renouvelables et les technologies d’efficacité énergétique ne connaissent pas la crise financière : elles ont attiré 148 milliards de dollars de nouveaux investissements dans le monde en 2007, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Soit un bond de 60% en un an.

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La croissance devrait continuer en 2008 : après un début d'année difficile, lié notamment à la restructuration du secteur de l'éthanol aux Etats-Unis, les investissements ont rebondi au deuxième trimestre. Et ce n'est pas fini ! Ils pourraient atteindre 450 milliards de dollars par an d'ici à 2012, un triplement par rapport à 2007, et plus de 600 milliards de dollars par an à partir de 2020, selon le rapport.

La flambée du pétrole, le soutien croissant des gouvernements dans le monde et les problèmes de sécurité énergétique attirent les fonds. L’énergie éolienne a capté les sommes les plus importantes l’année dernière, avec 50,2 milliards de dollars. Elle a dépassé les 100GW en mars 2008, au niveau mondial. Mais c’est le solaire qui progresse le plus vite : il enregistre un taux annuel moyen d’augmentation de 254% depuis 2004 pour atteindre 28,6 milliards de dollars de nouveaux capitaux l’année dernière. C'est lui qui a attiré le plus de capital-risque et capital-investissement (3,7 milliards de dollars).

Le volume total des capitaux dans les énergies durables a grimpé à 204,9 milliards de dollars, dont 98,2 milliards de dollars dans la nouvelle génération d'énergies renouvelables (l'éolien aux États-Unis, en Chine et en Espagne, notamment), 50,1 milliards de dollars sont allés dans le développement de la technologie et la fabrication à grande échelle, et 56,6 milliards de dollars ont été transférés a travers les fusions et les acquisitions.

Avec 31 gigawatts de nouvelle génération installée, les énergies renouvelables ont représenté 23% de la nouvelle capacité énergétique ajoutée au niveau mondial en 2007, environ 10 fois celle du nucléaire.

L'investissement dans les technologies d'efficacité énergétique a atteint un record de 1,8 milliard de dollars (+ 78% en un an). Le bâtiment, qui représente 40% des émissions de CO2, offre le plus grand potentiel pour les économies d'énergie.

Les nouveaux investissements sont surtout concentrés en Europe, suivie par les Etats-Unis. Mais le Chine, l’Inde et le Brésil attirent de plus en plus : 26 milliards de dollars en 2007, soit une hausse de 22%.

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mercredi 2 juillet 2008

Développement durable : 630 entreprises éjectées par l'ONU

L’ONU tape du poing sur la table : 630 entreprises ont été exclues de son programme Global Compact (Pacte mondial, en français) depuis janvier. Motif : une absence totale de communication sur une action de progrès dans le domaine de l’environnement ou du social depuis trois ans.

Parmi les sociétés sanctionnées, 71 sont françaises. On trouve sur la liste Manpower France, Fiat France, Altedia Cogef, Schindler…


Le Global Compact a été lancé en juillet 2000 par Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU. Les adhérents s’engagent à respecter dix principes touchant l’environnement, les droits de l’homme, les normes du travail et la lutte contre la corruption. Chaque année, ils doivent rédiger un exemple de bonne pratique et le mettre en ligne sur le site du Global Compact pour rendre compte de leurs progrès et partager leurs expériences.

4619 entreprises de près de 120 pays adhèrent au programme, qui rassemble aussi 1300 non entreprises (associations…). En France, le Global Compact compte 490 membres (dont 44 non entreprises). 52% des sociétés adhérentes ont moins de 500 salariés. La moitié des bonnes pratiques sur lesquels elles s’engagent concernent l’environnement.

Les critiques sur le manque d’engagements concrets de nombreuses entreprises à pousser le Global Compact à mettre en place une « politique d’intégrité » afin de sanctionner les adhérents qui utilisent l’image de l’organisation mais ne respectent pas sa charte.

Si une entreprise ne communique pas sur une action de progrès une année, elle est considérée comme « non communicante ». Si cela se reproduit l’année suivante, elle est classée comme « inactive ». Ce n’est qu’au bout de trois ans de silence qu’elle est radiée de la liste. Outre les 630 sociétés exclues depuis janvier, 317 sont aujourd’hui dans la catégorie des «inactives», dont 184 pourraient être radiées d’ici à la fin de l’année.

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mardi 1 juillet 2008

Interview de Martin Eberhard (Tesla Motors), "père" de la voiture de sport électrique


Fabriquer une voiture de sport électrique, c'est l'idée folle qu'a pourtant concrétisée Martin Eberhard, le fondateur du désormais célèbre groupe Tesla Motors. Née en 2003, l'aventure de sa voiture de luxe écolo, le roadster, dont déjà trois exemplaires roulent sur les routes américaines, et bientôt mille, a secoué toute l'industrie automobile. Quel est son business model ? Interview exclusive, réalisée par Green Univers à la Conférence Franco-Américaine des Entrepreneurs, les 27 et 28 juin à Paris, où il a présenté son étonnante épopée.

Green Univers : Combien de modèles pensez-vous vendre ? Tesla sera-t-elle rentable ?
M. Eberhard : Le tout premier modèle est vendu 100.000 dollars. Nous avions prévu au départ d'en vendre 2.000 par an. Nous avons déjà plus de 1.000 commandes. Mais le modèle suivant devrait être commercialisé "seulement" 60.000 dollars, et ainsi être davantage vendu. Pour l'instant, 3 exemplaires roulent sur les routes. Et la mienne a eu un accident... La voiture a une autonomie d'environ 350 km. Ce sera probablement rentable, et Tesla prévoit à terme une introduction en Bourse.

Green Univers : Comment un particulier peut-il avoir eu l'audace de créer un constructeur automobile ?
M. Eberhard : Je suis ingénieur électrique de formation, et j'aimais juste bricoler dans mon garage. En 2003, nous savions tous une chose : la voiture électrique était morte. Son image était exécrable, personne n'en voulait. J'ai eu l'idée de redorer son image en choisissant un modèle qui séduirait : une voiture de sport. Depuis, nous avons réussi au total à lever 100 millions de dollars, et nous nous sommes alliés au constructeur Lotus (groupe britannique racheté par le constructeur national malaisien Proton) qui va la fabriquer en série. Mais nous avons eu des surprises : par exemple les crash-tests ont coûté bien plus cher que ce que j'avais inscrit au départ dans mon business plan. Chaque test nous coûtait 300.000 dollars...

Green Univers : Avez-vous été imités ?
M. Eberhard : Enormément ! Nous avons révolutionné le secteur. Si vous allez sur internet, vous trouverez des dizaines de petits sociétés qui disent construire elles aussi une voiture électrique. Mais la plupart sont complètement bidon, sauf deux, l'une aux Etats-Unis et l'autre en Norvège. Nous sommes portés par deux idées qui montent : celle de lutter contre le réchauffement climatique et celle de réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole acheté à l'étranger. (Un leimotiv aux Etats-Unis, ndlr). Et surtout les grands constructeurs s'y sont tous mis : maintenant la plupart annoncent l'un après l'autre la sortie de modèles électriques ! Mais c'est grâce à l'émergence du green business qu'un nouveau venu a pu se lancer dans l'automobile...

Green Univers: vous n'êtes plus chez Tesla : quels sont vos projets ?
M. Eberhard: Mon principal actionnaire m'a évincé en 2007. Mais j'ai d'autres projets, à nouveau dans les "greentech". J'en étudie trois actuellement. Vous en saurez plus bientôt.
(Propos recueillis par LB)
Dans l'actualité : Tesla a annoncé le 1er juillet qu'il produirait sa berline (son prochain modèle) en Californie, avec la bénédiction du gouverneur Arnold Schwarzenegger.

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Boom des investissements dans la production de cellules photovoltaïques

Les investissements dans la production de cellules photovoltaïques seront, en 2010, aussi élevés que ceux de l’industrie des semi-conducteurs, selon une analyse du cabinet iSuppli.

La production mondiale de cellules photovoltaïques grimperait à 12 GigaWatts (GW) en 2010, contre 3,5 en 2007. Le marché devrait croître à un rythme annuel de 40% jusqu’en 2010, et de 20% au-delà.

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D'autres organismes font état de prévisions optimistes mais avec des projections légèrement différentes, comme l'European photovoltaic industry association (EPIA) : dans un scénario de soutien public à la filière, elle anticipe un marché du photovoltaïque cinq fois plus gros en 2012 qu'en 2007 (voir graphique ci-dessus).


En 2010, il devrait y avoir dans le monde environ 400 sites pouvant produire chacun au moins 1 MegaWatt (MW) de cellules photovoltaïques par an, quatre fois plus qu’en 2007. Des usines capables de produire l’équivalent d’1 GW par an devraient aussi apparaître pour répondre aux besoins du marché.

Cela nécessitera de gros investissements : chaque usine de cellules photovoltaïques coûtera au moins 500 millions de dollars, avec environ 1.000 salariés, pour un chiffre d'affaires annuel de 1 milliard par an, voire plus. Des chiffres comparables à ceux des usines de semi-conducteurs.

Les investissements sont déjà en forte hausse : selon l'European photovoltaic industry association (EPIA), ils ont atteint 1,3 milliard d'euros dans le monde en 2007. Et ce n'est pas fini ! Le groupe norvégien REC (Renewable energy corporation), l'un des leaders mondiaux des cellules photovoltaïques, vient d'annoncer un méga-investissement de 1,6 milliard d'euros dans la première tranche d'un site industriel à Singapour. Le projet total s'élèvera à 3 milliards de dollars avec 3.000 salariés pour fabriquer des panneaux solaires et des "galettes" de silicium qui, coupées en fines tranches, donnent naissance aux cellules photovoltaïques.

Plusieurs facteurs attisent la demande sur le photovoltaïque : la flambée du prix du pétrole et du gaz bien sûr, mais aussi l’augmentation de la demande mondiale en électricité. La planète aura besoin de trois à quatre fois plus d’électricité dans les 50 prochaines années pour répondre à la croissance de la population et de l’économie. Et les énergies renouvelables doivent occuper une place de plus en plus importante dans le mix énergétique des pays.

L'Europe, par exemple, s'est fixée en 2007 un objectif de 20% d’énergie d’origine renouvelable en 2020. Aux Etats-Unis, selon un récent rapport de Clean Edge, 10% de l’électricité consommée en 2010 devrait être d’origine solaire.

Parallèlement, les prix des cellules photovoltaïques vont progressivement diminuer. Des fabricants comme REC ou l'allemand Q-Cells estiment que leur coût pourrait baisser de 40% entre 2006 et 2010. Dans les pays très ensoleillés, l’électricité d’origine photovoltaïque pourrait être au même prix que l'électricité traditionnelle dès 2012. Dans les autres pays, la parité serait atteinte en 2018.

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lundi 30 juin 2008

La plus grosse éolienne du monde : 7,5 MW

C'est la Couronne d'Angleterre qui vient d'acquérir le prototype de la plus grosse éolienne du monde, la "Britannia Project" du groupe Clipper, capable de générer 7,5 MegaWatts et destinée à des centrales offshore. Une initiative logique, puisque la Couronne possède la quasi-totalité des eaux terrotoriales britanniques jusqu'à 12 miles nautiques, et le droit de louer les eaux territoriales pour des projets d'énergies renouvelables dans une zone qui va jusqu'à 200 miles nautiques au large.


Le précédent record était détenu par la E-126 du groupe allemand Enercon, capable de générer 7 Mégawatts -- sept fois la puissance d'une éolienne classique -- et d'alimenter en énergie 5.000 logements. L'E-126 possède des pales d'un diamètre de 126 mètres, la tour est haute de 138 mètres et ses parois ont 45 cm d'épaisseur. Elle vise une production terrestre et son prototype (photo ci-contre) a été installé à Emdem, en Allemagne.

Sur le même sujet: La Terre se couvre d'éoliennes, les mers aussi

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samedi 28 juin 2008

Les "super-riches" investissent leur argent dans le "green"

De plus en plus de "super-riches" (ces 10 millions de personnes sur Terre qui possèdent plus d'un million de dollars à placer) et d'"ultra-riches" (les 100.000 qui ont plus de 30 millions) financent des entreprises des secteurs de l'environnement, séduits tant par l'idée d'investir utile que par la perspective de gros profits, selon l'étude annuelle de Merrill Lynch et Cap Gemini sur les comportements des plus riches du monde, qui ensemble détiennent 40.000 milliards de dollars.

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Début 2008, le milliardaire Richard Branson réunissait sur son île des Caraïbes, Necker Island, des dizaines de grands patrons et leaders mondiaux pour discuter d'opportunités d'investissements dans les greentech, qui seraient à la fois rentables et utiles pour l'environnement.Un signe de la popularité du secteur auprès des grandes fortunes.

Grosso modo, 12% des "super-riches" et 14% des "ultra-riches" ont placé une partie de leurs fonds dans le secteur du "green". Leur proportion est plus importante encore (17%) au Moyen-Orient (où l'émirat d'Abou Dhabi a lancé le projet colossal de construire la toute première métropole à émissions zéro), ainsi qu'en Europe, où le taux de participation va de 17% à 21%.

En revanche, le taux est nettement plus bas en Amérique du Nord (5% à 7%), la région qui héberge le plus grand nombre de très riches.

A noter que près de la moitié des riches citent comme première raison de miser sur le "green" non pas des préoccupations environnementales, mais d'abord les profits espérés.

Globalement, le secteur des greentech a attiré 117 milliards de dollars d'investissements en 2007, toutes origines confondues (+41% en un an), dont l'immense majorité dans le solaire et l'éolien. Deux secteurs où se sont multipliées les introductions en Bourse, certaines géantes comme celle du groupe espagnol Iberdrola Renovables, qui a levé 6,5 milliards de dollars.

Sur ce total, les venture capitalists ont investi 5,2 milliards (+44%), dont 3,9 milliards en Amérique du Nord et 1,8 milliard dans la seule Californie. Une bonne partie des capitaux des VC viennent de riches individus, qui ont aussi acheté beaucoup plus d'actions d'entreprises "vertes" l'an dernier que les années précédentes.

Les riches restent cependant fidèles à leurs passions: les yachts, Ferrari, tableaux de prix, bijoux et autres objets de grand luxe gardent pour eux tout leur charme, surtout auprès des nouveaux milliardaires qui fleurissent en Russie et dans les autres pays émergents.

L'intégralité du World Wealth Report 2008 (en anglais) est ici

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Gagner 500 milliards d’euros par an en énergie grâce aux nouvelles technologies

Les technologies de l'information et de la commmunication pourraient réduire les émissions mondiales de CO2 de 15% en 2020 et permettre d'économiser plus de 500 milliards d’euros par an en efficacité énergétique. Un scénario décrit dans un rapport publié par l'institut britannique The Climate group.

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Les technologies de l’information et de la communication sont aujourd’hui responsables de 2% des émissions globales de CO2, selon McKinsey. Ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2020. Mais tout peut encore changer : si on améliore leur efficacité énergétique et si on les utilise pour réduire les dépenses d’énergie dans d’autres secteurs, notamment l’industrie et le bâtiment, elles peuvent générer d’importantes économies.

Premier objectif : réduire leur propre empreinte carbone. Il y a urgence : la demande en nouvelles technologies continue à exploser, et avec leurs émissions de CO2. Entre 2007 et 2020, le nombre de PC va quadrupler à 4 milliards de postes dans le monde et les émissions de CO2 afférentes vont doubler dans la période, avec les portables comme première source d’émissions (22% du total). Le nombre de téléphones portables en circulation devrait lui grimper à 5 milliards en 2020, avec une hausse des émissions de CO2 limitée à 4%.

Le secteur est au pied du mur : il doit réduire ses émissions de CO2 à tous les niveaux, dans les data centers (très gros consommateurs d’électricité), les réseaux à large bande pour les télécoms et lors de la fabrication des produits. Le rapport préconise plusieurs solutions : recours aux énergies renouvelables, allongement de la durée de vie des produits, virtualisation des data centers…

Mais si les nouvelles technologies doivent revoir leurs propres process, elles ont aussi un formidable rôle à jouer pour réduire les émissions de CO2 d’autres activités, et générer ainsi d’importantes économies d’énergie. Avec d’abord, la dématérialisation pour se substituer à des produits ou services physiques. Vidéo-conférence, e-commerce, télétravail ou encore e-paper sont déjà largement utilisés mais il est possible d’aller plus loin.

L'intérêt énergétique des nouvelles technologies va bien au-delà. Elles peuvent aider à diminuer les émissions globales de CO2 de 15% d’ici à 2020. Soit une économie de 7,8 gigatonnes d’équivalent CO2, plus que le niveau actuel d’émissions d’un pays comme la Chine ou les Etats-Unis.

Dans quatre secteurs (voir graphique ci-dessous), leur rôle pour accroître l’efficacité énergétique est capital : l’industrie (monitoring de la consommation d’énergie, optimisation des systèmes à moteur, automatisation…), la logistique (tracking via la RFID, systèmes de communication entre les fournisseurs et les clients…), le bâtiment (adaptation des conditions de chauffage et de lumière en fonction du comportement des occupants…) et enfin la gestion des réseaux et la distribution électrique.

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C’est dans ce dernier domaine que les bénéfices pourraient être les plus importants. En Inde, par exemple, plus de 30% de l’électricité produite est perdue en raison de problèmes techniques ou commerciaux. Une perte qui pourrait être réduite grâce au déploiement des nouvelles technologies. Globalement,la réduction globale d’émissions de CO2 des réseaux d'énergie pourrait atteindre 2,03 GtCO2e en 2020, soit une valeur de 79 milliards d’euros.

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jeudi 26 juin 2008

Avis d'expert : CO2, les entreprises doivent vite se préparer à payer

Dès 2013, les entreprises européennes risquent de devoir payer leurs quotas d’émissions de CO2. Il faut impérativement qu'elles soient fixées au plus vite pour pouvoir s'y préparer, avertit Vincent Brenot, avocat au cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer, spécialiste du droit de l’environnement et des secteurs de l’énergie et des infrastructures.

Cette tarification est prévue dans le paquet Climat Energie de la Commission européenne, qui pourrait être adopté sous la Présidence française.

En France, les quotas sont actuellement alloués gratuitement dans le cadre du Plan national d’allocation de quotas (PNAQ). Connaître les conditions d'attribution futures devient une urgence, car certaines entreprises suspendent leurs investissements en attendant d’y voir plus clair, tandis que d’autres ignorent le risque. Interview.

G.U.: Les entreprises anticipent-elles le risque de quotas d’émissions de CO2 payants à partir de 2013 ?

Certaines l’anticipent totalement, par exemple les grands groupes pétroliers. Ils font de la prospective sur l’après 2012 : quelles seront les modalités d’achat des quotas s'ils ne sont plus attribués gratuitement ? A quel tarif ? Comment intégrer ce coût supplémentaire dans le prix de revient de leurs produits ? Beaucoup d’entreprises redoutent une perte de compétitivité qui entraînerait des délocalisations. Elles font un lobbying intensif à Bruxelles pour faire passer le message. Certaines mettent aussi en place des directions carbone dans leur organisation, signe de l’enjeu du dossier dans leur stratégie.

A l’opposé, d’autres vivent la situation au fil de l’eau et anticipent peu ce risque. Elles gèrent le problème des quotas, mesurent leurs émissions de CO2 une fois par an. Mais elles ne perçoivent pas la contrainte carbone comme un élément majeur. La différence tient bien sûr à l’activité et au volume de CO2 émis, mais aussi à l’image : les industriels gros consommateurs de ressources ou d’énergie ont d'abord intégré la donnée environnementale en termes de communication puis sur le plan financier.


Les secteurs non concernés aujourd’hui par les permis à polluer mais qui le seront dans les prochaines années sont-ils prêts ?

Les plus gros émetteurs de CO2 anticipent cette évolution dans leurs projections financières. C’est le cas du secteur des transports, notamment l’aérien, responsable de 2 à 4% des émissions globales de CO2 de l’Union européenne. Il devrait être concerné par le système des permis de polluer en 2012, voire dès 2010. L’enjeu est donc majeur. Dans le BTP également, les entreprises sont déjà incitées à réduire la consommation d’énergie et même à construire des bâtiments à énergie positive. Il est vraisemblable qu'à court ou moyen terme, elles se verront assigner des objectifs plus ambitieux en matière de réduction de consommation énergétique des bâtiments .


G.U: Par rapport à ses voisins, la France a-t-elle bien intégré la contrainte carbone ?

L’Allemagne ou la Grande-Bretagne s’en préoccupent davantage et depuis plus longtemps. Chez nous, c’est un sujet émergent, qui a certes beaucoup progressé depuis le Grenelle de l’environnement et va encore évoluer avec l’adoption des lois qui le mettront en œuvre ainsi que celle sur la responsabilité environnementale. Le retard se voit dans les entreprises. Outre-Rhin par exemple, les industriels ont déposé plusieurs centaines de recours contre les décisions d'allocations de quotas car ils trouvaient les volumes attribués insuffisants. Cela témoigne d’une perception du risque carbone très forte. En France, les contentieux sont beaucoup moins développés. Seuls 44 recours ont été déposés en 2007. C’est assez peu. Et seulement la moitié émanent d’industriels, les autres sont le fait d’établissements hospitaliers ou de centrales thermiques des Dom-Tom.

Au niveau national, l’Etat a sous-évalué les réserves nécessaires pour l’attribution de permis aux nouveaux entrants ou dans le cadre des extensions d’activité. Résultat : il est aujourd’hui déficitaire ! Potentiellement, il pourrait devoir acquérir 100 millions d’euros de quotas supplémentaires sur le marché pour répondre aux nouvelles demandes des industriels… L’idée défendue par le ministère chargé de l’environnement est de mettre aux enchères une partie des quotas attribués aux électriciens (EDF et SNET) afin de financer l’achat de quotas supplémentaires sur le marché européen sans préjudice pour les nouveaux entrants afin de ne pas freiner l'investissement industriel en France. Cette piste n’a pas été retenue par la commission des affaires économique de l'Assemblée nationale qui propose d’étudier un nouveau mécanisme au sein du projet de loi de finances pour 2009.


G.U.: Que peuvent faire les entreprises pour se préparer à l’évolution de la réglementation sur les permis à polluer ?

Pas grand-chose, si ce n’est de la veille et du lobbying. Car le gros problème actuellement, c’est le manque de visibilité. On ne sait pas ce qui se passera après 2012. Or en termes d’investissement, c’est aujourd’hui qu’il faut prendre les décisions. Ce brouillard est clairement un frein. Les entreprises peuvent certes acheter des crédits carbone via les mécanismes de développement propre (MDP) initiés par le protocole de Kyoto. Mais personne ne peut dire quel sera le cours du carbone, ce qui fragilise la démarche ! Il est urgent de trouver une solution au niveau international pour apporter de la visibilité sur l’après 2012.

Propos recueillis par PL
(Photo : DR)


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mercredi 25 juin 2008

Sony Ericsson et Sony en tête du huitième palmarès high-tech de Greenpeace

Sur les dix-huit entreprises de high-tech évaluées par Greenpeace pour son huitième classement trimestriel "Pour une high-tech responsable", Sony Ericsson et Sony sont les seules à obtenir la moyenne. Et encore, leur note est juste passable : 5,1 sur 10 ! Nintendo finit encore une fois en dernière position avec 0,8 point.

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Pour cette nouvelle édition, l’ONG a introduit une nouvelle dimension : la prise en compte des économies d’énergie et de l’enjeu climatique (réduction des émissions de CO2 des sites de fabrication, soutien aux objectifs les plus contraignants post-Kyoto...). Elle s’ajoute à l’évaluation de la gestion des substances chimiques toxiques et à la gestion des déchets électroniques. Cette évolution bouleverse le palmarès : Samsung et Toshiba, numéros un ex-aequo du précédent classement, se retrouvent respectivement 4ème et 6ème.

L’efficacité énergétique est l’un des aspects privilégiés par les fabricants mondiaux de téléphones mobiles, ordinateurs, téléviseurs et consoles de jeux passés au crible. Un argument qui porte tant auprès des clients institutionnels que des consommateurs, observe Geenpeace.

Sony Ericsson rafle la première place grâce à un assez bon score global sur le barème énergie : tous ses produits dépassent les exigences du standard Energy Star. Sur le plan des substances chimiques, ses produits sont exempts de PVC et l’entreprise a éliminé les composés d’antimoine et de béryllium et les phtalates des modèles commercialisés depuis janvier 2008. En revanche, des traces de retardateurs de flamme bromés ont été observées à un niveau jugé déraisonnable par Greenpeace. En matière de gestion des déchets, la marque obtient un score médiocre de 1 à 13%.

Sony obtient la même note mais avec un score « substances chimiques » plus faible, déterminant pour départager les ex-aequo. Le groupe japonais obtient de bonnes notes sur le critère des déchets, grâce à son soutien à la Responsabilité Individuelle du Producteur (RIP), à la mise en place de programmes volontaires de reprise et de recyclage des déchets issus des produits de sa marque et à ses performances de recyclage de 53% des ventes passées de TV et de PC.

A la dix-huitième et dernière place, Nintendo est plombé par un zéro pointé sur les critères de recyclage des déchets. Le spécialiste des consoles de jeux s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 2% chaque année mais, en 2006, la croissance de ses parts de marché a entraîné une hausse de 6% de ses émissions de CO2.

A noter : deux marques perçues par les décideurs informatiques mondiaux dans une récente enquête parmi les plus écologiques, HP et Microsoft, sont mal notées par Greenpeace : la première arrive en 9ème place, avec 4,3, alors que la seconde est reléguée en 17ème et avant-dernière position, avec 2,15.

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mardi 24 juin 2008

Apple, HP et Microsoft : les marques les plus "vertes" pour les décideurs informatiques

Les trois marques high-tech les plus en pointe en matière d'environnement sont Apple, HP et Microsoft, selon 3 500 décideurs informatiques de 11 pays interrogés pour GreenFactor, une étude menée par trois sociétés de marketing et communication (Strategic Oxygen, GCI group, Cohn & Wolfe). Aucune marque n'est reconnue comme un leader incontesté en la matière. En bas de classement, on trouve SAP, Alcatel-Lucent, Nortel et EMC.

Les marques les plus associées à une technologie "verte"
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A noter : les trois marques distinguées par les décideurs informatiques ont été épinglées par Greenpeace qui publie tous les trois mois un classement des entreprises high-tech les plus responsables.

Selon GreenFactor, 70% des décideurs informatiques mondiaux privilégieraient les produits d’une marque verte s’ils en perçoivent les bénéfices pour l’environnement et le business. Et près de 60% sont prêts à payer plus pour des produits verts.

La sensibilité aux produits respectueux de l’environnement varie selon les pays : l’Inde arrive largement en tête, avec un décideur informatique sur cinq prêt à privilégier une high-tech écologique et à payer un surcoût de 5% dans cet objectif. En France, la proportion est de seulement un peu plus de un sur dix.

Les pays les plus demandeurs de produits informatiques écologiques


Les Allemands sont les plus réticents : 24% estiment qu’acheter des produits informatiques verts n’a pas vraiment d’impact sur l’environnement. Une proportion au moins deux fois plus importante que dans les autres pays. En France, elle atteint 11%.

Le prix reste le nerf de la guerre : dans neuf pays sur onze, il est la première barrière à l’adoption d’une attitude plus écologique. Parmi les autres raisons invoquées, la plupart sont d’ordre économique : une efficacité qui ne compense pas le coût supplémentaire, un retour sur investissement insuffisant… En France, 49% des décideurs informatiques s’attendent à devoir payer entre 1 et 9% de plus pour avoir une technologie plus « verte ».

Si le surcoût reste un frein majeur, la grande majorité des décideurs informatiques pensent privilégier les produits écologiques pour le renouvellement de leur matériel dans l’année qui vient : 74% vont probablement ou certainement chercher des versions plus écologiques pour les ordinateurs portables et 72% pour les ordinateurs de bureaux.
L'enquête a été réalisée au premier trimestre 2008. Elle sera renouvelée au 4e trimestre. 26 marques ont été incluses dans l'enquête.


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Avis d’expert : le coût réel des éoliennes aux USA

Les hélices des éoliennes, un gouffre pour le contribuable américain ? Au contraire, calcule General Electric : l’éolien rapporte davantage au gouvernement américain qu’il ne lui coûte en déductions fiscales. Un plaidoyer mathématique pour le maintien de ces aides qui expirent fin 2008, que le Sénat américain vient de bloquer. Et un récapitulatif des coûts et recettes des nouveaux parcs éoliens.

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Selon Steve Taub, vice-président de GE Energy Financial Services, une division de General Electric (GE), les parcs éoliens installés courant 2007 ont rapporté au Trésor américain 250 millions de dollars nets, une fois déduits les coûts des crédits d’impôts. A noter que GE est l'un des plus gros producteurs mondiaux de turbines d'éoliennes.

Les nouvelles éoliennes installées aux Etats-Unis en 2007 ont accru les capacités installées aux Etats-Unis de 5,2 GigaWatts, rappelle M. Taub. L’actuel crédit d’impôt, dit « PTC » (Production Tax Credit) a été selon lui la clé du développement de l’énergie éolienne aux USA.

"Le PTC offre un crédit d’impôt de 1,5 cent par kilowatt-heure (kWh) (en dollars de 1993) pendant les 10 premières années de fonctionnement du parc d’éoliennes. Comme le PTC est indexé sur l’inflation, en 2008, il est de 2,1 cents par kWh pour l’éolien (ainsi que pour la biomasse et la géothermie) et de 1 cent pour l’énergie tirée des déchets et l’hydro-électrique). Les actifs des parcs d’éoliennes sont dépréciés sur 5 ans, ce qui réduit encore les charges fiscales dans les premières années de production.

Le PTC doit expirer le 31 décembre 2008. Depuis sa mise en place en 1992, il a été interrompu trois fois, en 1999, 2001 et en 2003. A chaque fois, l’augmentation annuelle des capacités éoliennes a chuté considérablement. Depuis 2005, ces capacités ont grimpé, en partie grâce au PTC et à la confiance qu’il serait maintenu. Sans lui, la construction de nouveaux parcs d’éoliennes ralentira nettement. Déjà l’incertitude sur le sort du PTC refroidit promoteurs et investisseurs. Début 2008, la Chambre des représentants a approuvé une prolongation d’un an, mais le Sénat vient de la rejeter en juin.

A long terme, les projets d’éoliennes rapportent aux caisses de l’Etat. Dès qu’arrivera à son terme le dispositif (au bout de 10 ans d’exploitation), les parcs d’éoliennes deviendront des contributeurs fiscaux importants -- environ 400 millions de dollars par an entre 2013 et 2025.

Mais dès 2007, leur première année d'existence, les nouvelles éoliennes, à travers l’impôt sur les bénéfices des entreprises et l’impôt sur le revenu des salariés du secteur (y compris les sous-traitants nécessaires à la construction des parcs), ont rapporté plus à l'Etat que les coûts du PTC.

L’étude prend en compte tous les collaborateurs, des conducteurs de camions aux comptables.

Ainsi pour les nouveaux parcs d’éoliennes installés en 2007, GE calcule qu’ils ont rapporté 1,9 milliard de dollars d’impôts sur les bénéfices, 540 millions d’impôts sur le revenu et 280 millions en impôts sur les recettes des vendeurs, sans oublier les taxes sur les loyers et royalties payés aux propriétaires des terrains.

Au total, ces nouvelles éoliennes ont rapporté 2,75 milliards de dollars en 2007, un montant supérieur aux coûts totaux du PTC qui étaient de 2,50 milliards, d’où une recette nette pour le Trésor américain de 250 millions de dollars.

Autres bénéfices, les parcs d’éoliennes créent des recettes fiscales locales et de l’emploi et réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Selon GE, les nouvelles éoliennes installées en 2007 ont créé 17.200 emplois pendant leur construction et 1.600 emplois permanents (20 ans et plus) pour leur exploitation.

Elle ont aussi évité l’émission de 10 millions de tonnes par an de CO2 (équivalent au retrait de 1,8 million de voitures) ainsi que des émissions d’autres gaz qu’auraient généré les centrales thermiques classiques à leur place. Elles ont par ailleurs économisé l’eau nécessaire au refroidissement des centrales classiques".

Ces calculs se basent sur les hypothèses suivantes:
- Un parc d’éoliennes fonctionnant 8.760 heures par an, avec un rendement de 35%, produira 3.066 kWh par an pour chaque kW de capacité installée.
- Coût moyen d’un projet de parc d’éoliennes : 2.000 dollars par /kW
- Rendement moyen : 35%
- Recette moyenne de vente d’électricité : 7,5 c/kWh
- Coût d’exploitation moyen: 15 dollars par kW et par an
- Coût moyen par éolienne : 20.000 dollars par an
- Achat d’éoliennes : pour moitié hors des Etats-Unis pour les turbines et les hélices, mais pas pour les tours.

Le calcul suppose aussi que les crédits d’impôts ont été financés par le Trésor américain par un emprunt de 4% par an. Autre hypothèse, un taux d’inflation de 2% par an.

L'avis intégral de Steve Taub est ici
A titre de comparaison, le projet d'une centrale dans le Midwest, qui prévoit l'installation de 400 MW de capacités, ce qui générerait des recettes de 80 millions de dollars par an et un bénéfice d'exploitation de 40 à 45 millions.

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lundi 23 juin 2008

Floraison d’indices boursiers “verts”

Signe de l'intérêt des grands investisseurs comme des petits porteurs, les indices qui suivent les cours des entreprises des greentech ont fleuri ces derniers mois, alimentant les échanges en plein essor autour des produits financiers qui y sont adossés. Car les retours sur investissement peuvent être spectaculaires, souvent plus de 30% par an.



Cette semaine sont nés deux nouveaux indices : le FTSE – groupe détenu par le Financial Times et la Bourse de Londres, qui gère plusieurs indices dont le FTSE 100 – s’est allié au fonds d’investissement spécialisé dans les greentech Impax pour créer le FTSE Environmental Opportunities All-Share Index.

Il regroupe 450 sociétés dont plus de 20% des revenus viennent de secteurs comme les énergies renouvelables, la gestion des déchets, les économies d’énergie, le traitement des eaux, etc.

Déjà en 1999, Impax et FTSE avaient lancé le FTSE ET50, qui suit les 50 plus grosses valeurs « pure-players » des greentech, et qui a affiché un retour sur investissent de 31,7% sur 5 ans contre 19,7% pour le FTSE Global All Cap Index.

Ces indices comprennent de grosses sociétés comme le danois Vestas, leader mondial des éoliennes, le fabricant chinois de cellules photovoltaïques SunTech Power et son rival américain First Solar, ainsi que les sociétés espagnoles Gamesa et Iberdrola Renovables.

Autres nouveaux venus, les indices lancés par l'opérateur boursier américano-scandinave Nasdaq OMX pour suivre le marché du carbone, un marché né en Europe et qui ne cesse de croître.

Mais d’autres s’efforcent déjà d’occuper le terrain.

En janvier, la banque UBS a elle aussi lancé un indice pour surveiller les prix du carbone, ainsi que Barclays Capital.

Plus ambitieuse, l’agence de notation Standard & Poor’s a lancé début 2008 un indice tourné vers l’environnement, le S&P Eco, qui suit les 30 plus grosses sociétés du secteur de l’environnement, réparties dans une douzaine de pays en Asie, Europe et Amérique.

Il s’ajoute à une série d’indices déjà créés par l’agence, très présente sur le secteur. Fin février 2007, S&P a lancé trois indices spécialisés : le S&P Global Clean Energy Index, qui mesure les 30 plus grosses valeurs mondiales (actuellement la première est MEMC Electronic Materials, fabricant de wafers de silicium), le S&P Global Water Index (composé d’un panier de 50 grandes entreprises, la première étant le français Veolia) et le S&P Global Infrastructure Index (avec 75 grosses sociétés d’infrastructures, la plus importante de la liste étant l’espagnole Abertis).

A citer aussi un pionnier, l’homme d’affaires Robert Wilder, fondateur du groupe WilderShares, qui a lancé un indice « green » dès 2004, et en 2006 un autre plus ciblé, le WilderHill Clean Energy Global Innovation Index (cf graphique ci-dessus), en partenariat avec New Energy Finance.

Autre indice reconnu, celui de la firme de Boston KLD, le KLD Global Climate 100 Index.

Plus pointus, le Ardour Solar Energy Index et le Claymore MAC Global Solar Energy Index suivent les valeurs du solaire, et le Palisade Water Index qui suit le secteur de l’eau. Ou encore le Ludlow Energy SmallCap Index, l’un des rares qui traquent les petites valeurs des greentech.

La banque d’affaires Merrill Lynch a lancé en 2007 un indice original basé sur la demande plutôt que sur l’offre, l’Energy Efficiency Index (EEI) : il couvre 40 grands groupes non pas fournisseurs du secteur, mais qui bénéficieront d’une amélioration de leur efficacité énergétique. La banque possédait déjà divers indices centrés sur les valeurs "vertes" comme le Merrill Lynch Renewable Energy Index.

En Europe, le Renewable Energy Industrial Index, créé en 2006 par le groupe d'information allemand IWR, suit les 30 plus grosses valeurs mondiales du secteur greentech. La Société Générale a elle lancé récemment un certificat, le SGI Global Environment.

De même, plusieurs organisations américaines de recherche et d'informations, comme le groupe Clean Edge ainsi que le groupe Cleantech ont eux aussi lancé leurs propres indices depuis 2 ans: le NASDAQ Clean Edge U.S. Index créé en 2006 en partenariat avec le Nasdaq, regroupe une soixantaine de valeurs du secteur, et le Cleantech Index suit 46 leaders du secteur (à condition qu’ils tirent plus de la moitié de leurs revenus des greentech)

Enfin au Canada l'opérateur boursier TSX a mis en place un indice des 50 plus grosses valeurs du secteur cleantech cotées au Canada. La première en taille est actuellement la firme chinoise Zongshen PEM Power Systems, qui fabrique des vélos électriques, suivie de Questor Technology, fabricant d’incinérateurs de déchets, et de NaiKun Wind Energy, qui va créer une centrale éolienne offshore au large de la Colombie britannique.

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samedi 21 juin 2008

2% du PIB français consacré à l'environnement

La France a dépensé 36,2 milliards d’euros dans des actions de lutte contre la dégradation de l’environnement, la prévention et l’élimination des pollutions en 2006, un chiffre en hausse de 4,2%. Soit 2% du PIB, selon le bilan annuel de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement. La gestion des eaux usées représente le plus gros poste (12,1 milliards) devant la gestion des déchets (11,6 milliards).

(cliquer pour agrandir)

La part des dépenses liées à l’environnement dans le PIB est stable depuis 2002, alors qu’elle avait augmenté continuellement entre 1990 et 2002.

Les administrations publiques, les entreprises et les ménages financent environ un tiers chacun de la dépense totale (voir graphique ci-dessous). En revanche, l’initiative des dépenses est moins bien répartie : les administrations publiques sont responsables des deux tiers mais n’en prennent en charge que 34%, alors que les ménages sont responsables de 7% de la dépense mais en payent 31%.



Entre 1990 et 2006, la répartition du financement a évolué : la part des entreprises a baissé de 43 à 34%, alors que celle des ménages a progressé de six points. L’accroissement des dépenses en 2006 est surtout financé par les ménages (42%), et provient essentiellement du coût de la gestion des déchets. Les entreprises financent en grande partie la gestion des déchets radioactifs et près de la moitié des dépenses pour les déchets, l’air et la recherche et développement.

Les activités "vertes" sont très capitalistiques. Le coût des investissements atteint 30% de la dépense en 2006, alors que pour l’ensemble de l’économie, il ne représente que 20% du PIB.

L’emploi environnemental occupe près de 376 000 personnes, soit 1,5% de l’emploi total. Il a crû de seulement 0,6% en 2006 (2100 emplois supplémentaires), en net repli par rapport à un rythme annuel de 2,4% enregistré depuis 1997. Tous les postes ne requièrent pas forcément une formation environnementale, une donnée également présente dans plusieurs rapports sur les perspectives d’emplois verts dans le monde. La gestion des déchets et des eaux usées représentent la moitié des emplois. Les trois quarts des offres d’emploi recensées par l’ANPE concernent des niveaux de qualification inférieurs au Bac. Le métier d’agent d’entretien et d’assainissement représente 59 % des offres.

Le secteur privé génère les deux tiers des postes, dont 140 200 dans les services et 67 800 dans le BTP lié à l’environnement.

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vendredi 20 juin 2008

La France, quatrième émetteur de gaz à effet de serre d'Europe

L’Europe des 27 a réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de seulement 0,3% en 2006, selon le bilan officiel (en anglais) de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), soit 14 millions de tonnes en moins. Au total, ses émissions ont dépassé 5,1 milliards de tonnes, un niveau inférieur de 7,7% à celui de 1990.



L’Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui rejettent le plus de GES : un tiers à eux deux. La France arrive en quatrième position, juste derrière l’Italie. Responsable de 11% des émissions européennes en 2006, elle a réduit son niveau de 4% par rapport à 1990, grâce surtout à une baisse des émissions de N2O (le protoxyde d'azote) pour la production d'acide adipique. En revanche, les émissions liées au transport routier y ont beaucoup augmenté.

Les quinze plus anciens Etats membres ont diminué leurs émissions de 2,7% entre 1990 (année de référence) et 2006. C’est encore loin de l’objectif fixé par le protocole de Kyoto, qui consiste à maintenir les émissions moyennes entre 2008 et 2012 à un niveau d’au moins 8% inférieur à celui de l’année de référence. Il reste bien des efforts à fournir, a remarqué le commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas.

Ce bilan mitigé de 2006 est surtout dû au transport routier dont les émissions de CO2 ont crû de 0,7% (+ 6,5 millions de tonnes) dans l’Europe des 27. L’industrie sidérurgique enregistre également une progression de ses émissions de CO2, tout comme la production d’électricité publique et de chaleur.



Trois facteurs ont en revanche joué un rôle positif : une baisse de la consommation d’énergie des ménages et des services (-2,2%, soit un recul de 16,6 millions de tonnes de CO2), une diminution des émissions de CO2 dans l’industrie (hors fer et acier) et un recul des émissions de N20 dans l’Europe des 15.

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