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Etudes, analyses, statistiques et avis d'experts internationaux sur les marchés de l'environnement
et des technologies vertes, ou "greentech"

vendredi 30 mai 2008

Des transports à la finance, six secteurs en danger face au réchauffement climatique

Pétrole et gaz, transport, aviation, santé, finance et tourisme : ces six secteurs sont « en danger » face au risque climatique, selon KPMG. Le cabinet d’audit et de conseil a mesuré l’impact du changement climatique et la manière dont il est pris en compte, à partir de l’examen de 50 rapports sectoriels émanant de banques, agences de notation et ONG.

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Quatre grands risques sont identifiés : évolution de la réglementation, dommages matériels, image et réputation, litiges judiciaires. Quasiment tous les secteurs sont exposés à au moins l’un d’entre eux, à un niveau moyen ou élevé. Mais la majorité des entreprises les sous-estiment.

72% des entreprises prennent en compte l’impact des changements de réglementation, comme le projet de loi Grenelle de l’environnement en France ou le Paquet climat-énergie au niveau européen. 50% intègrent la menace de dommages matériels : conséquences des tempêtes, des inondations dues au réchauffement climatique…

Mais les deux autres risques sont largement négligés. A peine plus d’une entreprise sur quatre appréhende le danger de ne pas agir contre le réchauffement climatique pour son image et sa réputation, malgré la demande croissante des consommateurs pour des produits et services respectueux de l’environnement. Et seules 14% anticipent le risque juridique, en dépit d’un cadre de plus en plus contraignant.

Les six secteurs en zone rouge font face à des périls différents : niveau élevé des émissions de CO2 pour les transports ou l’aérien, manque de prise en compte des implications climatiques dans les investissements pour la finance, conséquences désastreuses d’une éventuelle hausse des températures sur la nature pour le tourisme...

Neuf autres secteurs, dont l’automobile et l’assurance, sont considérés par KPMG comme évoluant « au milieu du chemin » avec une meilleure prise en compte du risque climatique. Enfin, trois secteurs sont jugés « à l’abri » en raison de leur moindre exposition au changement climatique ou de leur meilleure préparation : les télécommunications, la chimie et l’alimentation-boisson.

La conclusion de KPMG est claire : les entreprises doivent intégrer le risque climatique dans leur stratégie et sensibiliser toutes leurs « parties prenantes » (actionnaires, personnel…). Et si cette contrainte peut peser sur leurs coûts, elle représente aussi une opportunité pour développer leur business. Avec une approche des secteurs les plus menacés par le risque environnemental un peu différente, une récente étude d’Ernst & Young arrivait aux mêmes conclusions.

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mercredi 28 mai 2008

La publicité s'emballe pour l'environnement

Le nombre de publicités liées à l’environnement a triplé en France en 2007. Sur les 17 129 visuels visionnés au second semestre, 508 évoquaient l’écologie – soit 3% contre 1,2% sur la même période de 2006, selon le bilan publié par l’Ademe et le Bureau de Vérification de la publicité (BVP).


Si la proportion reste modeste par rapport à l’ensemble de la production publicitaire, elle est plus marquée dans certains secteurs. Elle atteint ainsi 5,5% dans les transports.

Seuls 30 manquements (non respect des normes légales ou déontologiques) ont été identifiés, soit un taux de 5,9%, un peu plus faible qu’en 2006 (6,1%). Les dérives les plus fréquentes ? L’incitation à une consommation excessive (publicité pour la Fiat 500…), l’utilisation de véhicules motorisés en espaces naturels (Volkswagen Touareg…), l’incitation à l’achat d’un produit polluant avant la mise en place d’une réglementation plus contraignante, le dénigrement d’une pratique éco-responsable…

Le secteur des transports est le plus mauvais élève avec 10,5% de visuels constituant des manquements, contre 5,5% pour le secteur habitat-construction et 3,4% pour l’énergie.

Parmi les trois médias examinés (TV, presse, affichage), la presse est celui qui compte le plus grand nombre de manquements : 8,4% du total des visuels évoquant l’environnement.

Plusieurs études montrent que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à privilégier les produits éco-responsables. Ils sont aussi très demandeurs d’informations, mais se méfient des allégations mensongères. « Il ne faut pas que le « greenwashing » s’installe, sinon gare à l'effet boomerang », avertit Chantal Jouanno, la présidente de l’Ademe.

Dans ce but, les professionnels de la publicité ont signé, en avril dernier, avec le ministère de l’Ecologie et du Développement durable une charte d’engagements et d’objectifs pour une publicité éco-responsable.

Autour de ce thème, lire aussi :
« Les Françaises prêtes à sacrifier les plats préparés pour l’environnement, mais pas leur lave-linge»
« Les produits écologiques trop chers pour les consommateurs »

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mardi 27 mai 2008

Conjuguer environnement et business ? Les solutions des entreprises américaines

Des outils télématiques puissants pour mieux gérer la flotte de camions chez UPS, un design intégrant des matériaux recyclés pour la nouvelle « Air Jordan XX3 » de Nike, un programme de recherche d’efficacité énergétique chez Johnson & Johnson, le télétravail à grande échelle pour les salariés de Sun Microsystems…

Quel est le point commun entre toutes ces initiatives ? Elles ont permis à ces entreprises américaines de protéger l’environnement (baisse des émissions de CO2...) tout en réduisant leurs coûts. Elles sont décrites dans un rapport de l’ONG américaine Environmental Defense Fund.

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Plus de 40 experts ont sélectionné une vingtaine d’actions sur plus de 230 répertoriés en tenant compte de quatre critères : intérêt pour l’environnement, intérêt pour le business, caractère innovant, accessibilité. Des process de fabrication aux ressources humaines en passant par les technologies, tous les domaines sont concernés.

Johnson & Johnson a, par exemple, une stratégie globale pour réduire ses émissions de CO2. Une checklist a été diffusée à tous les sites et filiales pour accroître l’efficacité énergétique et un fonds doté de 40 millions de dollars par an mis en place pour les projets les plus ambitieux sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Résultat : entre 2003 et 2006, les ventes du groupe ont augmenté de 27% et la consommation d’énergie de seulement 0,5%.

Autre exemple, UPS utilise des outils télématiques ultra perfectionnés pour mieux gérer sa flotte de véhicules. De multiples données sont analysées en permanence : vitesse, niveau de l’huile, usage de la ceinture de sécurité… Dès qu’un camion donne les premiers signes de faiblesse, il est envoyé en maintenance puis affecté sur des trajets moins longs. Autre initiative du géant des transports et de la logistique : la mise en place d’équipes de deux conducteurs. Ce qui a permis de réduire le temps d’oisiveté de chaque chauffeur de 24 minutes par jour et de réaliser des économies de carburant. Avec plus de 90 000 chauffeurs chez UPS, les sommes ne sont pas négligeables !

Sun Microsystems mise depuis plusieurs années sur le télétravail à grande échelle : 20 000 salariés (55% de l'effectif global) travaillent à plein temps chez eux ou se partagent entre leur domicile et les locaux de la société. A la clé, une économie sur les transports. Mais pas seulement : en 2006, l’entreprise a économisé 68 millions de dollars sur ses coûts immobiliers et afférents (électricité…) et accru sa productivité.

Pour Nike, c’est le design qui est au cœur de la stratégie : la nouvelle « Air Jordan XX3 » utilise moins d’adhésifs nocifs pour l’environnement et intègre du polyester issu de bouteilles en plastique recyclées. De son côté, Starbucks a obtenu l’accord de la FDA pour commercialiser des emballages fabriqués à partir de papier et fibres recyclés. Pour l’instant, cela coûte un peu plus cher que les emballages précédents mais la société mise sur une croissance du marché des emballages recyclés et donc une baisse des prix…

Sur ce même sujet, lire aussi :
- "Nike, IBM, Canon et Unilever en tête de la lutte contre le réchauffement climatique"
- "Les entreprises américaines passent doucement au vert"

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Les centres de données polluent déjà plus que l’Argentine

Les centres de traitement de données (data centers) qui se multiplient dans le monde produisent déjà davantage d’émissions de CO2 que l’Argentine ou les Pays-Bas, selon une étude-choc du cabinet McKinsey et de l’Uptime Institute, un institut spécialisé dans les centres de données.

30% des serveurs ne servent à rien, les capacités sont surdimensionnées, la température bien plus froide que nécessaire… Si la gestion des centres n’est pas radicalement améliorée, leurs émissions quadrupleront d’ici 2020, et dépasseront celles des avions.

Actuellement, les centres de données, ces vastes hangars réfrigérés où sont alignés des milliers de serveurs (ordinateurs à grande capacité), abritent déjà plus de 30 millions de serveurs dans le monde et leur nombre devrait atteindre 41 à 43 millions en 2010. Aux Etats-Unis, leur nombre croît de 13% par an et devrait atteindre 15 millions en 2010. Leur augmentation est bien plus rapide par exemple en Chine.

Les grandes entreprises multiplient les méga-projets de plusieurs centaines de millions de dollars, comme IBM, Google, ATT, Citibank, HP, Microsoft et Facebook. Plus généralement, 90% des grandes entreprises comptent agrandir leurs centres de données dans les trois ans.

Pourtant, McKinsey estime que 30% de ces serveurs sont « morts » (jamais utilisés, même aux heures de pointe) et qu’en moyenne 56% seulement des capacités des centres sont réellement utilisées.

Les centres, typiquement de 10.000 ou 20.000 serveurs, coûtent très cher en électricité : leur facture énergétique croît de 16% par an, et devrait passer de 6,5 milliards de dollars en 2004 à 9,3 milliards en 2008, 10,6 milliards en 2009 et 11,5 milliards en 2010. Grosso modo, les centres représentent un quart des dépenses IT des grandes entreprises

Et leurs émissions augmentent tout aussi vite : en 2007, elles se sont élevées à 170 millions de tonnes de CO2, soit 0,3% des émissions mondiales, contre 0,6% pour les transports aériens, 0,9% pour les transports par bateaux et 1% pour les aciéries.

C’est davantage que les émissions de l’Argentine (142 millions de tonnes de CO2 émises), des Pays-Bas (146 millions de tonnes) et presque autant que la Malaisie (178 millions de tonnes).

A titre de comparaison, un data center moyen consomme autant d’électricité que 25.000 logements.

La consommation d’énergie des centres a doublé entre 2000 et 2006, et l’énergie supplémentaire dont auront besoin les nouveaux centres de données aux Etats-Unis entre 2008 et 2010 représentera l’équivalent de 10 centrales électriques moyennes.

Leur consommation d’énergie va d’ailleurs croître plus vite que le nombre de serveurs. Et sauf réforme radicale de leur gestion, leurs émissions vont quadrupler d’ici 2020, passant de 170 millions de tonnes en 2007 à 670 millions en 2020 (+11% par an), dépassant celles des avions.

Pour « révolutionner » la gestion des centres, particulièrement inefficace selon McKinsey, l’étude propose d’éliminer tous les serveurs morts, d’installer les centres dans les régions froides (ce que font actuellement de plus en plus d’entreprises qui optent pour l’Islande ou même la Sibérie), de choisir des modes de refroidissement plus économes que l’air réfrigéré (l’eau, par exemple), de relever des températures inutilement trop froides, de choisir des sources d’énergie plus propres, etc. Et de nommer un "responsable énergie" chargé de surveiller les dépenses des centres, car jusqu’ici les directions financières ne s’en mêlent jamais.

Autre élément qui peut vite améliorer la situation : la virtualisation des serveurs (l’installation de logiciels permettant d’utiliser n’importe quel serveur libre) permettrait de diminuer leur nombre de 65%.

Il est à la portée de toutes les entreprises, affirme McKinsey, exemples à l’appui, de doubler l’efficacité énergétique de leurs centres. Pour cela, il propose un nouvel outil de mesure de l’efficacité des centres, qui met en rapport la consommation d’énergie et le taux d’utilisation du centre.

- Téléchargez l'intégralité de l'étude
Sur le même sujet: "Les nuisances insoupçonnées de l'industrie informatique", par Harold Esche, responsable des technologies de l’information de l’université canadienne de Calgary.


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samedi 24 mai 2008

Sony, Nintendo et Microsoft épinglés par Greenpeace pour leurs consoles polluantes

Des phtalates dans la PS3 de Sony et la Xbox 360 de Microsoft, des retardateurs de flamme bromés dans la Wii de Nintendo…

Le rapport « Playing Dirty » de Greenpeace sur les trois consoles de jeux vidéo les plus populaires est sévère : elles contiennent des substances chimiques dangereuses pour la santé des utilisateurs et l’environnement (ci-dessous analyse de la présence de phtalates utilisées comme stabilisateurs des plastiques PVC).

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Alors que les consommateurs sont demandeurs de produits high-tech moins polluants selon une étude PricewaterhouseCoopers, l’organisation écologiste reconnaît que les fabricants ont fait des efforts pour produire des consoles plus « vertes ». Elle n’a ainsi décelé aucune trace d’alliage de béryllium dans les contacts électriques de la Wii, et une utilisation limitée de PVC et phtalates. De même, la PS3 de Sony contient des cartes mères exemptes de brome, et Microsoft a limité l’emploi de matériaux bromés dans la conception du boîtier de sa Xbox 360.

Mais les consoles analysées présentent d’autres dangers. Des taux élevés de brome ont été découverts dans la composition des trois consoles, dont 13,8% pour la PS3 de Sony et 12,5 % pour la Wii de Nintendo. Certains composants de la Xbox 360 et de la PS3 contiennent des taux très élevés de phtalates, substances interdites dans la composition des jouets vendus dans l’Union européenne.

L’un de ces phtalates, le DINP, décelé dans la Xbox 360, est ainsi strictement interdit dans les jouets destinés aux enfants, à partir du moment où ils peuvent les mettre dans leur bouche. Le problème, c’est que les consoles de jeux ne sont pas considérées comme des jouets.

Greenpeace estime aussi que les consoles posent un problème de recyclage et que les machines usagées finissent bien souvent dans des décharges mal contrôlées de pays en développement.

Les analyses de Greenpeace ont été conduites dans son laboratoire de l’université d’Exeter en Grande-Bretagne et validées par deux laboratoires indépendants.

A noter : Greenpeace publie chaque trimestre son palmarès « Pour une high-tech responsable » sur les performances environnementales des plus gros industriels du secteur.

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Avis d'expert : les nuisances insoupçonnées de l'industrie informatique...

Les technologies de l’information sont responsables de plus d'émissions de CO2 dans le monde que toute l'industrie aérienne ! C'est le constat de Harold Esche, responsable des technologies de l’information de l’université canadienne de Calgary.

"D'après les estimations, les data centers consomment 1,5% de l’électricité produite dans le monde", écrit-il. La moitié sert à refroidir les ordinateurs. A cela s’ajoute l’électricité nécessaire aux innombrables processeurs situés en-dehors des centres. Sa conclusion ? L'industrie de l'informatique émet plus de CO2 que toute l'industrie aérienne...

Mais ce n’est pas le seul impact des NTIC sur l’environnement. Si on prend en compte le cycle de vie global, il faut intégrer les process de fabrication et la gestion du matériel informatique - renouvelé en moyenne tous les 3 à 4 ans - en fin de vie.

Sans oublier le papier : "on estime que chaque personne exerçant une profession intellectuelle utilise des ordinateurs et des imprimantes pour générer environ 1 000 pages par mois", selon Harold Esche. La production de papier de 500 universités de la taille de celle de Calgary permettrait de relier la lune…

Comment réduire l’impact des technologies de l’information sur l’environnement ? Les nouveaux serveurs et les technologies de refroidissement peuvent permettre de baisser de manière significative la consommation d’électricité dans les centres de données.

Autre piste : une utilisation plus raisonnable des ordinateurs, par exemple en évitant les économiseurs d’écran au graphisme trop sophistiqué.

Au-delà de ces mesures, les NTIC sont aussi pour Harold Esche une solution aux problèmes environnementaux. Comment ? En permettant de diminuer l’impact d’autres activités. Par exemple en aidant à mieux mesurer l’empreinte carbone ou à gérer de manière plus économe la température ou la lumière dans les bâtiments. Ou encore en évitant des déplacements très néfastes en termes de CO2 grâce à l’essor des outils collaboratifs à distance.
Sur le même sujet, lire aussi "Les centres de données polluent déjà plus que l'Argentine"(
(Photo : DR)

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vendredi 23 mai 2008

Les géants européens de l'énergie, les vraies start-up du "green" ?

Le site américain Greentech Media propose une intéressante cartographie des actions des huit grandes compagnies européennes d'énergie dans le secteur des énergies renouvables. Leurs atouts: déjà 86,6 gigawatts de capacités installées d'énergies renouvelables, et encore 102 GW dans les tuyaux. Les vrais leaders mondiaux qui tirent tout le secteur ?


(Pour voir la carte en taille réelle, cliquer ici)

A noter que l'espagnol Iberdrola, qui compte investir 8 milliards de dollars dans les énergies renouvelables aux Etats-Unis sur 2008-2010, est le premier opérateur d'éoliennes aux Etats-Unis.
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Le solaire, chouchou des investisseurs américains

Les entreprises du secteur solaire ont la cote auprès des capitaux-risqueurs américains, alors que les biocarburants commencent à les faire fuir. Globalement, l'heure est aux "cleantech" chez les Venture Capitalists américains.

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Selon une étude de PricewaterhouseCoopers et de la National Venture Capital Association, les VC ont injecté 2,2 milliards de dollars dans les entreprises du secteur cleantech en 2007 aux Etats-Unis, 45% de plus qu’en 2006.

Tous les secteurs les attirent de plus en plus, sauf les biocarburants. Les Européens aussi d'ailleurs, au vu des vastes projets d'investissements d'Iberdrola aux USA.Le secteur du cleantech représente déjà 7,4% des investissements totaux des capitaux-risqueurs en 2007, selon cette étude -- d'autres études, qui suivent aussi les financements du secteur mais avec d'autres critères, concluent à des progressions similaires même si les chiffres diffèrent.

Les VC ont d'abord misé sur le solaire, qui a reçu des fonds en hausse de 133%, avec 600 millions de dollars et 39 levées de fonds en 2007. Sur ce total 101 millions sont allés à HelioVolt (fabricant de films photovoltaïques), 76 millions à Advent Solar (cellules photovoltaïques) et 64 millions à SolFocus (concentrateurs solaires).

L’éolien a levé 115 millions de dollars, avec 9 opérations, dont 55 millions versés à Everpower Renewables Corp. C'est encore modeste mais c'est dix fois plus que les 10 millions de dollars (et trois deals) de 2006,

Le secteur biocarburant et nucléaire a vu son étoile sérieusement pâlir: vedette en 2006, il a reçu 290 millions en 2007, bien moins que les 462 millions de 2006, malgré davantage d'opérations en 2007 (34 contre 22). Un ralentissement sans doute davantage lié à la perte de rentablité du bioéthanol, provoquée par l'envolée du prix du maïs, qu'à la controverse sur son bénéfice pour l'environnement.

Un domaine discret mais qui progresse, celui du recyclage et de la pollution (purification et filtrage de l’eau), qui a obtenu 202 millions contre 137 millions en 2006, une hausse de 47%.

Les batteries et piles à combustible séduisent également, avec des investissements de 281 millions (+20%) dont 64 millions pour la star du secteur, A123Systems, fabricant de batteries lithium-ion de nouvelle génération.

L’étude montre enfin que la sécurité de l’approvisionnement en énergie préoccupe de plus en plus les dirigeants américains : 40% des cadres estiment que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la gestion des déchets deviendront l’une des priorités dans leur entreprise dans les 5 ans. 64% des PDG s’inquiètent de la hausse des prix des carburants et 45% des questions de sécurité énergétique.

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jeudi 22 mai 2008

Avis d'expert : pour le climat, tout se jouera en Chine


La Chine, bientôt ou déjà plus gros pays émetteur de CO2 du monde, possède aussi le plus impressionnant potentiel mondial d’énergies renouvelables, grâce à son soleil, ses déserts, au vent et à ses barrages qui se multiplient.

Le pays prévoit grand dans ce domaine, mais il faudra l’aider à financer ces énergies propres, presse Eberhard Rhein, analyste de l’European Policy Centre, un think tank de Bruxelles, après les récentes réunions UE-Chine à Pékin, largement consacrées au climat.

"Si ce n’est déjà fait, comme l’affirment plusieurs études, la Chine va dépasser les Etats-Unis comme premier pays émetteur de CO2, conséquence de son boom économique, alors que les émissions des Etats-Unis se stabilisent.

La Chine et les USA produisent déjà 40% du CO2 mondial. La Chine n’a donc pas le choix, et a annoncé en 2004 vouloir en 2020 que 15% de sa consommation d’énergie provienne d’énergies renouvelables. Presqu’autant que les 20% que s’est fixé l’Union européenne.

Il lui faudra pour cela d’énormes investissements : 100 milliards d’euros par an entre 2008 et 2020.

Ses réserves nationales de charbon devraient suffire à satisfaire sa demande intérieure pour les prochaines 50 années. Mais le pays est déjà importateur net de charbon. Et au vu de ses faibles ressources en gaz et en pétrole, Pékin est obsédé par le spectre de l’augmentation de sa dépendance énergétique – comme les Etats-Unis et l’UE.

Elle est en revanche très bien pourvue en énergies renouvelables. Voici une estimation du potentiel de ses trois principales ressources:
• Solaire 1000 TW (Terawatts)
• Eolien :1 TW
• Hydro-électricité: 0,7 TW

Son énorme potentiel solaire suffirait à satisfaire ses besoins énergétiques pour l’éternité avec plus de 2.200 heures de soleil par an dans les deux-tiers de son territoire, dont d’énormes étendues désertiques.

Mais elle ne prévoit pas pour l’énergie solaire d’investissements à grande échelle, en raison des problèmes de stockage, qui ne sont toujours pas résolus, et d’une moindre grande expérience technologique que dans l’éolien et l’hydroélectrique.
Dans le futur proche, la Chine va plutôt se concentrer sur l’éolien et l’hydro-électricité, dont elle maîtrise bien la technologie.

Ses réserves hydro-électriques sont plus importantes que celles d’aucun autre pays. Les barrages, grands et petits, se multiplieront dans les prochaines années.
La fonte prévisible des glaciers de l’Himalaya dans les décennies à venir forcera la Chine (tout comme l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh) à remplacer au maximum les stockages naturels que fournissaient les glaciers par des barrages.

L’énergie éolienne va également augmenter rapidement : les capacités installées actuellement en Chine ne sont que de 1,3 GW, moins de 2% de celles en place dans l’UE.

Elle a aussi commencé à investir dans les technologies du « charbon propre ». En mars 2008, elle a signé un accord de coopération avec l’Australie pour installer une usine pilote pour le piégeage et le stockage du carbone (technologies CSS).

Si ce test réussit, elle veut rendre obligatoire ces technologies CSS pour toutes les nouvelles centrales au charbon, si d'autres pays comme l’Australie, les Etats-Unis, l’UE et la Russie le décidaient eux aussi.

Cela marquerait une avancée importante dans la réduction des émissions de CO2. Mais comme l’électricité tirée du charbon deviendrait plus chère à produire, de telles mesures ne sont guère probable avant 2020.

La Chine veut aussi accroître sa production d’énergie nucléaire, mais prudemment.

Que devrait donc faire l’UE pour encourager la Chine dans ses efforts de réduction des émissions de CO2 ?

D’abord, engager un dialogue bilatéral régulier avec la Chine, ce qui pourrait aussi pousser les Etats-Unis à faire d’avantage dans ce domaine.

Ensuite, soutenir les investissements dans le cadre du mécanisme de développement propre (CDM) instauré par le Protocole de Kyoto.

Les entreprises de l’UE sont déjà impliquées dans quelque 500 projets en Chine portant sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Ils représentent des investissements totaux de 5 milliards d’euros, ce qui peut sembler beaucoup mais n’est qu’une goutte d’eau dans les 100 milliards d’euros dont la Chine a besoin d’ici 2020.

L’UE doit donc aider à abonder amplement le futur “Clean Development Fund”.

Enfin, elle doit accélérer la création d’un Institut des énergies renouvelables (Institute for clean and renewable energy, ou ICARE) et y faire participer les grands centres de recherches et entreprises européens.

Parmi ses priorités, l’Institut devra promouvoir les bâtiments économes en énergie en Chine, qui construira en masse dans les années à venir".

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mardi 20 mai 2008

Réduire d’un quart les émissions de CO2 ? Facile, selon McKinsey

Sans changer de mode de vie, quasiment sans rien payer, des pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni peuvent réduire de 25% leurs émissions carbone en 2020, et même de 70% pour l’Australie, selon le cabinet McKinsey. Coût : 170 milliards de dollars -- 0,4% du PIB mondial -- , dont 28 milliards en Chine, mais qui seront vite auto-remboursés par une moindre consommation d'énergie. A condition de démarrer immédiatement.


La moitié des fonds devront être dépensés dans les industries, un quart dans les logements et un quart dans les transports et le commerce.
Mieux encore, les mesures à prendre seront rentables : il s’agit pour la plupart d’économies d’énergie –meilleure isolation des bâtiments, appareils électriques et machines-outils plus économes, systèmes de chauffage ou d’air conditionnés plus efficaces -- qui allègeront la facture énergétique.

A plus long terme cependant, ces efforts ne suffiront pas. Il faudra aussi des décisions plus coûteuses de lancement de nouvelles technologies, changement de comportements des consommateurs et lutte contre la déforestation.

L’IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) a recommandé de réduire les émissions de carbone de 90%, de 50 milliards de tonnes actuellement à 5 à 10 milliards - voire moins - d’ici 2050, afin de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés centigrades.

McKinsey calcule que si les Etats-Unis ne faisaient rien (scénario « business as usual »), leurs émissions passeraient de 6 milliards de tonnes actuellement à 9 milliards en 2030.

Ils pourraient au contraire réduire leurs émissions annuelles de 3 à 4,5 milliards de tonnes s’ils adoptent systématiquement des mesures qui leur coûteront moins de 50 dollars par tonne : accroître l’efficacité des véhicules, promouvoir des biocarburants de seconde génération, améliorer la gestion des émissions de gaz méthane des mines de charbon, accroître les cultures sous serre en hiver, planter de nouvelles forêts et installer des champs d’éoliennes dans les régions venteuses.

Au Royaume-Uni et en Allemagne, le scénario « business as usual » ne produirait pas une aussi forte augmentation d’émissions qu’aux Etats-Unis, mais ces deux pays pourraient eux aussi réduire considérablement leurs émissions, d’environ 230 millions de tonnes au Royaume-Uni et 290 millions de tonnes en Allemagne, pour un coût d’environ 40 euros par tonne.

L’Australie pourrait elle les réduire de 560 millions de tonnes (contre 800 millions de tonnes en 2030 si le pays ne faisait rien), notamment en remplaçant les centrales thermiques à charbon par des sites qui piègent le dioxyde de carbone.
McKinsey note que bien des mesures d’économies d’énergies (ampoules plus efficaces, isolation, etc.) non seulement réduiraient les émissions de plus de 10% mais « paieraient pour elles mêmes » via une moindre facture énergétique.

Par exemple, les industries allemandes pourraient réduire leurs émissions de 30 millions de tonnes par an en 2020 grâce à des machines-outils et des moteurs plus économes.

Pourquoi donc, si ces techniques sont rentables, consommateurs et entrepreneurs ne les ont-ils pas encore adoptées ? Par manque d’information et inertie, selon le cabinet, manque de produits sur le marché (par exemple, des voitures économes parmi les gammes les plus populaires).

Les consommateurs hésitent aussi devant l’investissement de départ s’il n’est pas amorti dans les deux ans, par exemple les coûts pour isoler une maison. Par manque aussi d’incitations pour les promoteurs immobiliers, par exemple, à isoler davantage que le minimum requis.

Pour aller plus loin que cette réduction des émissions pour 2020, et atteindre les 90% de réduction préconisés d’ici 2050, il faudra frapper bien plus fort, avertit en revanche McKinsey, et cela coûtera bien plus cher.

Par exemple, en Allemagne, réduire la consommation d’énergie d’un logement de 25 litres-équivalent-pétrole par mètre carré à 7 litres est rentable en soi. Mais passer à 2 litres pourrait coûter jusqu’à 700 à 1.000 euros par tonne d’émission carbone réduite.

De même, il est possible d’installer des éoliennes dans des régions moins venteuses, des panneaux solaires dans des zones moins ensoleillées, mais le coût par tonne de CO2 montera à 100 euros.

Subventionner les voitures hybrides, autre choix possible, sera également coûteux, tout comme l’installation de systèmes de piégeage du carbone.

Autre nécessité, arrêter la déforestation, responsable de 10 à 30% des émissions actuelles, les réduirait de 7 milliards par an environ. Il faut réussir à trouver dans les pays tropicaux des réglementations ou incitations adéquates pour l'éviter.

Incitations et régulations devront aussi changer les comportements des consommateurs : les pousser à voyager moins, acheter des voitures plus petites, utiliser davantage les transports en commun débrancher les appareils, etc.

McKinsey plaide aussi pour une forme de taxe-carbone mais souligne les dangers de perte de compétitivité sans système global. Par exemple une taxe carbone de 20 euros par tonne en Europe augmenterait de 15 le prix de l’acier européen, qui ne serait plus compétitif.

La conclusion du cabinet : ces solutions sont faisables, en en bonne partie indolores, pourvu que l’on commence dès maintenant et non pas en 2015.

A noter que cette étude repose sur un prix du baril de pétrole à 50 dollars : le baril dépassant actuellement les 125 dollars, ses chiffres sont faussés. Les mesures d’économies d’énergie seront en fait bien plus rentables, mais le coût des projets additionnels risquent d’être supérieur.


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lundi 19 mai 2008

Les Français sont les Européens les plus préoccupés par le réchauffement climatique

Huit Français sur dix estiment que le réchauffement climatique va avoir un impact direct sur leur mode de vie, contre 69% en Grande-Bretagne et 61% en Allemagne. En Europe, ce sont eux qui se sentent les plus concernés, selon une enquête (en anglais) publiée par Havas Media.

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L'enquête identifie trois groupes de citoyens dans le monde : les "éco-indifférents" jugent le problème du réchauffement climatique marginal, les "éco-attentifs" sont préoccupés par ses conséquences et les "éco-absorbés" sont les plus engagés dans l'action. Ce dernier groupe concentre un tiers des Français, deux fois plus que de Britanniques (17%) ou d'Allemands (15%). Et c'est en France que l'on compte le moins d'indifférents (17%).


Près de neuf Français sur dix préféreraient acheter des produits à des entreprises qui essaient de réduire leur impact sur le réchauffement climatique, score le plus élevé en Europe. Mais ils ne sont que 26% à être prêts à payer un peu plus pour ces produits, le taux le plus faible. Une autre enquête récente montre la volonté des consommateurs français de ne pas payer plus chers les produits "verts".

Les résultats montrent les différences entre les pays développés et les pays émergents (Brésil, Mexique, Inde, Chine). Dans les premiers, les habitants craignent que la lutte contre le réchauffement climatique ne soit synonyme de perte d'avantages, de qualité de vie. Les seconds sont les plus concernés et les plus demandeurs d'actions. On y retrouve la plus forte proportion de citoyens "éco-absorbés" : 58% au Brésil, 50% en Inde, 46% en Chine. Et ils sont prêts à faire des efforts : 43% des Indiens acceptent de payer plus pour des produits "verts", le score le plus élevé des neuf pays examinés.

L'image des secteurs d'activité dans l'opinion dépend beaucoup des stéréotypes. Sans surprise, le secteur pétrolier, l'automobile ou l'aérien ont la plus mauvaise image en termes d'impact sur l'environnement. A l'opposé, la distribution, les télécoms ou la banque bénéficient des meilleures notes. En France, le secteur de l'électricité obtient la meilleure note (4,12), le secteur pétrolier la plus mauvaise (2,38). A l'intérieur des secteurs, les différences entre les entreprises peuvent être importantes.

Cette enquête montre une forte attente des consommateurs vis à vis des entreprises et des marques. Une grande majorité d'entre eux estiment qu'elles ont un rôle important à jouer, tout comme les gouvernements. Ils attendent bien sûr des produits et services respectueux de l'environnement, mais aussi des informations et des conseils sur les moyens de lutter contre le réchauffement climatique. Ils sont toutefois de plus en plus méfiants sur le décalage pouvant exister entre le discours et la réalité.

L'enquête a été réalisée par l'institut Ipsos dans neuf pays. 11 000 personnes ont été interrogées.

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samedi 17 mai 2008

En France, une voiture vendue sur deux est "propre"

La moitié des 2 millions de véhicules vendus en 2007 dans l'Hexagone appartiennent aux classes dites vertes (A,B et C) , qui émettent moins de 140 grammes de CO2/km, selon le palmarès annuel de l'Ademe. Soit une hausse de 21% en six ans. C'est la première année que ces classes franchissent le cap du million de ventes.

La classe C arrive en tête avec un peu plus de 30 % de parts de marché. La classe D (de 141 à 160 grammes de CO2/km) perd du terrain : moins 13% de parts de marché en six ans.

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Le marché des véhicules les moins polluants (voir graphique ci-dessus) progresse même s'il reste marginal : les modèles hybrides (Toyota Prius...) décollent avec plus de 7000 ventes en 2007, un chiffre qui a presque triplé en trois ans. Mais les ventes de véhicules GPS ont chuté de 30% et les voitures électriques sont en voie de disparition.


Six modèles français se placent dans les premiers rangs des ventes de véhicules les moins émetteurs de CO2 (moins de 120 grammes au km) : Renault Clio, 207 Peugeot, Citroën C3, Renault Mégane, 107 Peugeot, Citroën C1 et 206 Peugeot.
Parallèlement, la part des véhicules diesel continue de progresser (+ 35% en dix ans). Ils représentent près des trois quarts des ventes de 2007.

La mise en place du bonus/malus début 2008 devrait renforcer ces tendances. Les véhicules émettant plus de 160 grammes de CO2/km ne représentent déjà plus que 13,5% des ventes sur les quatre premiers mois de l'année, contre 24% en 2007. A l'opposé, les véhicules émettant moins de 120 grammes réalisent 31% des ventes, contre 20% l'année dernière. Et l'offre des constructeurs s'améliore : 207 modèles émettant moins de 120 grammes de CO2/km en 2007 selon l'Ademe, soit un bond de 50% en un an.

Mais tous les consommateurs ne sont pas convaincus par les véhicules "verts". Le marché des 4X4 a regagné du terrain en 2007 avec une part de marché de 6,7%, contre 5,5% en 2006. Et la moyenne des émissions du parc automobile français (voitures neuves et occasion) restent de 160 grammes de CO2/km. Si ce niveau passait à 130 grammes, le gain sur les émissions de gaz à effet de serre serait de l'ordre de 14 millions de tonnes de CO2, soit une baisse de 20%.

Au niveau européen, la France se maintient au 3e rang des pays les moins polluants avec une moyenne de 149 grammes de CO2/Km pour l'ensemble des véhicules vendus. Elle est devancée par le Portugal (143) et l'Italie (148), deux pays où le marché de l'automobile est très porté sur les petits modèles et une forte diésélisation. L'Allemagne (171), la Finlande (178) et la Suède (188) font partie des plus mauvais élèves.

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vendredi 16 mai 2008

20% d’éolien aux USA en 2030 ? Le gouvernement y croit !

En 2030, les Etats-Unis pourront tirer 20% de leur électricité des éoliennes, soit autant que de leurs centrales nucléaires, affirme le Département de l’Energie dans un nouveau rapport.

(source: US Department of Energy) (cliquer pour agrandir)

Aujourd’hui, l’éolien ne représente que 1% de l'électricité américaine, malgré une hausse de 45% l’an dernier.

Pour attendre ces 20%, il faudra produire 300 Gigawatts contre 17 GW actuellement, grâce à 75.000 nouvelles éoliennes plus grandes que les actuelles. Où ? 54 GW viendraient d'éoliennes installées en mer, offshore.

Parallèlement, la part du charbon et du gaz reculerait, et les émissions de CO2 du pays baisseraient de 825 millons de tonnes par an : l’équivalent du retrait de 140 millions de voitures. Ce serait 25% des émissions liées à l’électricité en moins.

L’objectif est “techniquement faisable”, la question est de savoir s’il l’est économiquement, reconnaît le DoE. Point délicat, il faudra améliorer le réseau électrique pour l'adapter à la production erratique des éoliennes.

Actuellement les énergies fossiles représentent 70% de la production américaine d’électricité , où la demande ne cesse d'augmenter.

A noter parmi les mégas-projets éoliens une « ferme d’éolienne » de 4 GW financée par le magnat du pétrole T. Boone Pickens .

Sur le même sujet : les Etats-Unis et la Chine vont dépasser l'UE dans l'éolien


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jeudi 15 mai 2008

Le marché du CO2 décolle

2007 restera comme l’année de l’envol du marché du carbone : le montant des transactions a doublé en un an pour dépasser les 64 milliards de dollars, selon le bilan annuel de la Banque mondiale.

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L’Europe réalise la plus grosse part : 50 milliards de dollars, soit 2 milliards d’équivalent CO2 échangés.

Qui achète ? Les entreprises privées ont réalisé 79% des transactions (en volume), devant les institutions financières qui s’intéressent de près aux perspectives de développement des marchés secondaires.

Derrière l’Europe, le Japon accroît également ses investissements, avec une part de marché de 11% en 2007, contre 6% en 2006.

Les mécanismes de développement propre (MDP), lancés dans le cadre du protocole de Kyoto et destinés aux industriels ou Etats occidentaux désireux de financer des actions dans les pays émergents, progressent aussi : ils atteignent 12,8 milliards en 2007, contre 6,2 milliards l’année précédente. 73% des projets de MDP sont localisés en Chine.

Mais le marché des MDP souffre d’un engorgement important : 3000 demandes d’agrément pour des projets variés (installation d’éoliennes, captage et stockage de CO2…) ont été déposées. 2 000 d’entre elles sont en attente de réponses avec un délai qui atteint souvent deux ans. La lourdeur des procédures administratives mises en place par les Nations Unies et le manque d’administrateurs expliquent cet embouteillage préjudiciable à l’essor des projets MDP.

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Europe et Etats-Unis misent sur des millions d’emplois "verts"

Plus d’un million d’emplois « verts » en Grande-Bretagne d’ici à 20 ans selon le Foreign Office, 40 millions aux Etats-Unis en 2030 d’après les projections les plus optimistes, plus de salariés allemands dans les technologies de l’environnement que dans l’ensemble de l’automobile en 2020 d’après le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)...

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Le boom des investissements dans les énergies renouvelables et les technologies d’efficacité énergétique pour lutter contre le réchauffement climatique font espérer des millions de créations de postes. Avec un double avantage : ce seront pour la plupart des emplois qualifiés et difficilement délocalisables. Tout ce dont rêvent l’Europe et les Etats-Unis !


En Europe, une hausse de 20% de l’efficacité énergétique créerait environ 1 million d’emplois, d’après le PNUE. En Allemagne et en Espagne, les programmes de développement des énergies renouvelables (éolien, biomasse…) ont déjà suscité des centaines de milliers d’emplois en dix ans.

Au Royaume-Uni, les industries de l’environnement – du traitement des eaux usées au marché du CO2 - emploient quelque 400 000 salariés pour 25 milliards de chiffre d'affaires. Un nombre qui pourrait être multiplié par 2,5 d’ici à 20 ans.
Aux Etats-Unis, les industries de l’environnement comptaient 8,4 millions de salariés en 2006, selon un récentrapport de l’American solar energy society.

Sur ce total, 450 000 travaillent dans les énergies renouvelables et 8 millions dans les industries d’efficacité énergétique (production de voitures propres dans l’automobile, construction de bâtiments à énergie positive, recyclage...).

Des projections ont été faites d’ici à 2030 : les énergies renouvelables pourraient créer entre 1,3 et 7,9 millions d’emplois et les industries d’efficacité énergétique entre 14,9 et 32,1 millions, selon la rapidité de leur développement. Au total, ce sont entre 16 et 40 millions d’emplois verts (directs et indirects) qui verraient le jour outre-Atlantique (voir graphique ci-dessus).

En quoi consistent ces nouveaux emplois ? Ils n’ont souvent de « vert » que le nom. La grande majorité sont des postes classiques : comptables, auditeurs, conducteurs d’engins, ingénieurs, ouvriers ou encore assistantes. Les "spécialistes" (biophysiciens, biochimistes...) ne sont pas les plus nombreux. Aux Etats-Unis, en 2006, il y avait plus d’employés de bureaux que d’ingénieurs en environnement dans le secteur des énergies renouvelables !

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mardi 13 mai 2008

Nike, IBM, Canon et Unilever en tête de la lutte contre le réchauffement climatique

Nike est le groupe le plus actif contre le réchauffement climatique, selon l’organisation américaine Climate Counts. Le spécialiste des vêtements et articles de sport établit chaque année son empreinte carbone et a diminué ses émissions de gaz à effet de serre. Avec une note de 82 sur 100, il succède à Canon à la tête du palmarès (en anglais).
Google est le groupe qui a le plus progressé en un an avec un gain de 38 points. Il se classe au premier rang du secteur internet/logiciels avec un score de 55 points.

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Ce deuxième tableau de bord publié par Climate Counts marque une nette amélioration globale : la note moyenne des 60 groupes classés atteint 39, contre 30 l’année dernière. 84% des entreprises ont fait des efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et informer le public de leurs actions.

Plusieurs grands noms de l’industrie font partie de la catégorie des groupes les plus en pointe : IBM (avec une note de 77), Unilever (75), Canon (74), General Electric (71), Toshiba (70), Procter (69), Danone (64)…

Mais il reste bien des efforts à accomplir. Une dizaine d’entreprises sont considérées comme « bloquées » et affichent de piètres performances : Apple (11 sur 100), eBay (5), Burger King (0)…

Sur les neuf secteurs répertoriés, le plus avancé dans la lutte contre le réchauffement climatique est celui des produits de grande consommation avec une note moyenne de 55 (+ 13,6% en un an) et trois entreprises bien classées (Procter, Kimberly-Clark et L’Oréal). A l'opposé, la restauration rapide fait figure de lanterne rouge avec une note moyenne de 11,5. Seul Starbucks tire son épingle du jeu (49).

Ce tableau de bord annuel vise à inciter les industriels à agir en faveur de l'environnement et les consommateurs à privilégier les marques les plus vertueuses dans leurs achats. 22 critères sont passés au crible dans quatre grands domaines : empreinte carbone réalisée par les entreprises, efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, soutien à la réglementation contre le changement climatique, qualité et transparence de l’information diffusée au public. L’organisation à but non lucratif Climate Counts a été fondée par le groupe Stonyfield Farm.

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lundi 12 mai 2008

Aux USA, le recyclage vaut de l'or

Les Américains recyclent de plus en plus : la majorité du papier, de l'aluminium ou de l'acier américain proviennent de recyclage, devenu rentable. Seul point noir : l'invasion des bouteilles en plastique, très peu recyclées.
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L'industrie du recyclage pèse désormais 236 milliards de dollars (chiffre de 2007), soit 2% du PIB américain, et emploie 1,1 million de personnes. Les Etats-Unis comptent 56.000 sites de recyclage publics et privés.
L’industrie américaine du recyclage génère deux fois plus de chiffre d'affaires que les 100 milliards de dollars de l'industrie des déchets, selon la Fédération professionnelle américaine de la gestion des déchets(National Solid Wastes Management Association) même si beaucoup plus de déchets sont jetés que recyclés. Pourquoi ? Parce que les matériaux recyclés génèrent une valeur économique, et pas les déchets.
Au rythme actuel du tarissement des ressources, le monde ne peut déjà plus satisfaire la demande actuelle de papier et d'acier avec des matériaux vierges. Le recyclage est devenu une nécessité absolue pour la croissance industrielle. Nous ne pourrions plus imprimer un journal, construire une voiture ni emballer un produit dans un carton sans matériaux recyclés. D'autant que le cuivre et le zinc risquent d'être complètement épuisés dans quelques décennies.

Outre la réduction des déchets et protection des forêts et des habitats face à l'exploitation minière ou la déforestation, le recyclage permet de fabriquer avec moins d'énergie, donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Aux Etats-Unis, au début des années 90, des associations ont essayé de pousser les municipalités à recycler, mais en vain : jeter des déchets en décharge ne coûtait que 79 dollars la tonne, alors que collecter des matériaux pour le recyclage coûtait 400 à 1.000 dollars la tonne, et les vendre ne rapportait que 15 à 60 dollars la tonne.

Mais depuis le milieu des années 90, l'industrie s'est développée car le prix des matériaux recyclés a augmenté. Aujourd’hui, avec la hausse du coût des matières premières et de la demande, l'industrie du recyclage est non seulement économiquement viable mais rentable, grâce à des technologies améliorées. Aux Etats-Unis, des taxes rendent les décharges coûteuses et les décharges sauvages ont fermé.

Tous les produits sont maintenant recyclés : le papier, les métaux, les pièces détachées auto, les tapis et l’électronique. Les pontons des ports, par exemple, sont faits entièrement en matériaux recyclés.

Actuellement, le taux de recyclage des produits fabriqués aux Etats-Unis est de 30,6%, ce qui économise 256 milliards de barils de pétrole -- comme si 22 millions de voitures étaient retirées de la circulation.

Les professionnels du recyclage se répartissent entre les re-fabricants (qui fabriquent à partir de matériaux recyclé), qui représentent 75% des recettes du secteur avec un chiffre d’affaires de 180 milliards (usines d’acier, de plastiques, de verre, fonderies d’aciers, fabricants de produits en caoutchouc...), les vendeurs de papiers recyclés et les processeurs de métaux (41 milliards soit18% du secteur), les entreprises qui remettent à neuf des pneus, réassemblent des ordinateurs ou revendent des pièces détachées automobiles (6 milliards, soit 6% du secteur) et l'industrie de la collecte qui ne représente que 1% du chiffre d’affaires, soit 2 milliards par an.

Les matériaux recyclables qui ont le plus de valeur à la tonne sont les métaux non-ferreux et les plastiques, ceux qui ont les moins de valeur sont le verre et les déchets des jardins. Le fer, l’acier, le papier et les pneus sont les produits qui sont le plus recyclés.

Fer et acier : 56% de l’acier américain vient du recyclage

L’acier est le produit le plus recyclé avec un taux de 75,7% aux Etats Unis en 2005 (Steel Recycling Institute).
Déjà 56% de l’acier américain provient du recyclage, contre 38% en 1992, et il peut être recyclé à l’infini. Le fabriquer à partir du recyclage coûte 74% d'énergie en moins qu’à partir de matières premières vierges.

Les producteurs sont répartis en une myriade de 1.200 mini-fonderies, dont le plus grand détient moins de 15% du marché, mais la tendance actuelle est à la consolidation.

Le prix des déchets de fer explose depuis 5 ans, passant de 100 dollars la tonne en 2001 à plus de 250 dollars la tonne en 2008.

Les produits de grande consommation les plus recyclés sont les voitures : 100% de l’acier utilisé dans les voitures est maintenant recyclé.

Les Etats-Unis recyclent actuellement 76 millions de tonnes d’acier et de fer par an, générant 62 milliards de chiffre d’affaires, ce qui économise assez d’énergie pour alimenter 18 millions de logements. Récupérer une tonne d'acier économise 1,13 tonne d’acier, 0,6 tonne de charbon et 0,05 tonne de calcaire, selon l’American Iron & Steel Institute. Selon l’Institut, cette industrie réduit de 45% les émissions de gaz à effet de serre par tonne d’acier livré.

Métaux non-ferreux : 52% des canettes recyclées
Le recyclage des métaux non-ferreux (notamment aluminium, cuivre, zinc, plomb, nickel, titane, cobalt, chrome et métaux précieux comme l’or et l’argent) rapporte environ 28 milliards de dollars de chiffre d’affaires. 60% de la production américaine vient du recyclage.

L’aluminium est le plus précieux des métaux recyclés et finance le coût du recyclage d’autres métaux ayant moins de valeur. Utiliser de l’aluminium recyclé économise 96% de l’énergie nécessaire à fabriquer à partir de minerai de bauxite. L’aluminium est une source majeur de PFC, des gaz à effet de serre des milliers de fois plus nuisibles que le gaz carbonique selon l’EPA (Environmental Protection Agency, l’agence américaine de l’environnement).

L’industrie de l’aluminium recycle environ 52% des 51 millions de cannettes produites chaque année et 90% de ces cannettes recyclées sont utilisées dans l’automobile (Aluminum Association). Depuis 1888, environ 75% de l’aluminium produit est toujours utilisé, selon le producteur américain Alcoa. La demande insatiable de la Chine et la tendance à l’utilisation de l’aluminium pour faire des voitures plus légères augmentent encore le marché. Fabriquer de l'aluminium recyclé coûte 96% d’énergie en moins.

Papier et carton

Avec environ 50,5 milliards de ventes annuelles, le recyclage du papier et du carton est le deuxième secteur aux Etats-Unis. Environ 37% des matières utilisées pour fabriquer du papier sont des matériaux recyclés. Fabriquer à partir de recyclé coûte 36% d’énergie en moins et beaucoup moins de produits chimiques que la fabrication première. 51% de la production américaine de papier vient du recyclage.

Plastiques

C’est le 2ème secteur du recyclage avec environ 28 milliards de chiffre d’affaires. Mais malgré la demande des recycleurs, seuls 20% des plastiques sont recyclés, en baisse par rapport aux 40% de 1994. Et pourtant fabriquer du plastique recyclé nécessite 80% d’énergie en moins qu’à partir de produits pétroliers.
La cause : l’énorme augmentation des eaux en bouteilles plastiques, qui sont rarement recyclées car elles sont souvent consommées hors domicile. Et rares sont les poubelles dédiées.

L’impact sur l’environnement est considérable : il faut 1,5 milliard de barils de pétrole pour satisfaire la demande d’eau minérale [Earth Policy Institute]. Le nombre de bouteilles en plastiques a triplé depuis 19976 et atteint presque 200 bouteilles par personne et par an, selon le Container Recycling Institute.

Electronique

La prolifération de gadgets électroniques à courte vie comme les téléphones portables ou les baladeurs ont fait de l’électronique le secteur du recyclage en plus forte croissance. Sans oublier les quelque 100 millions de télévisions qui seront obsolètes quand les chaînes de télévisions américaines passeront au tout-numérique en février 2009.

Pourtant, 70% des métaux lourds et 40% du plomb dans les décharges américaines proviennent de produits électroniques jetés selon l’EPA et 80% des déchets électroniques sont envoyés en Afrique ou en Asie, où les produits sont jetés après que les métaux ont été récupérés.
Le prix croissant des métaux et la pression des gouvernements et des ONG devraient doper le secteur.
L’UE a voté deux lois clés sur la diminution des substances dangereuses et les déchets électroniques, cette dernière étant appliquée depuis juin 2006 et obligeant à un certain pourcentage de matériaux recyclables dans les produits électroniques.

Aux Etats-Unis, 35 Etats ont interdit de jeter des produits électroniques dans les décharges. Le pays compte plusieurs grosses sociétés de recyclage et 400 petites qui génèrent 700 millions de dollars de ventes et traitent environ 750.000 tonnes de produits électroniques, selon l'International Association of Electronics Recyclers (IAER) et récupèrent 450.000 tonnes, soit un taux de 60%.
L’IAER prévoit un doublement du traitement, à 1,5 million de tonnes par an en 2010.

(Waste Management, première entreprise de gestion des déchets aux Etats-Unis, a annoncé qu’il allait doubler son activité de recyclage d’ici 2020, passant de 8 millions de tonnes par an actuellement à 20 millions de tonnes).

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dimanche 11 mai 2008

Avis d’expert : il faut une taxe-carbone !

Taxer les combustibles fossiles en fonction de leurs émissions de CO2 ? Ce serait un aiguillon pour les chercheurs et pour les consommateurs, plaide Jean-Charles Hourcade,
directeur du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), directeur de recherche au CNRS et directeur
d’études à l’EHESS.
Alors que le projet de loi « Grenelle de l’environnement » prévoit la mise à l’étude
d’une « contribution climat-énergie » intégralement compensée, il défend cette "idée d'avenir".

Elle aurait, selon lui, deux grands avantages :
- Inciter les industriels à développer la recherche sur des techniques peu carbonées, dont la diffusion permettrait d’en faire baisser peu à peu le coût.
- Pousser les citoyens dans leurs choix futurs en termes de logement (prise en compte de l’isolation…), d’équipements et de modes de transports.
Pour Jean-Charles Hourcade, la taxe-carbone doit se faire à pression fiscale constante. Sa mise en œuvre va de pair avec une baisse des cotisations sociales.

Elle permettrait aussi d’élargir l’assiette des prélèvements en touchant des revenus non salariaux (rentes immobilières…). Les fonds ainsi collectés bénéficieraient à la recherche mais aussi à notre système de protection sociale.

Mais la taxe-carbone peut avoir des effets pervers. Elle pèserait sur la compétitivité de certaines industries - en l'absence de contraintes identiques dans tous les pays - et sur le pouvoir d’achat des bas revenus. Jean-Charles Hourcade propose des solutions pour éviter ces impacts négatifs :
- Mettre en place des abattements à la base pour les industries très exposées à la contrainte carbone et ne bénéficiant pas suffisamment de la baisse des cotisations sociales ou renforcer l’expérience européenne de marchés de permis négociables.
- Instaurer des mesures spécifiques pour les ménages à bas revenus : crédits d’impôt permettant d’exonérer les besoins de base (ex : 4500 kilomètres de déplacement automobile par an), aides financières et techniques à l’efficacité énergétique des bâtiments.

Créer une taxe-carbone à l’heure de la flambée du prix du pétrole ne sera pas facile. Jean-Charles Hourcade propose d’instaurer une taxe faible destinée à croître à chaque baisse du prix de baril d’or noir, celui-ci connaissant des fluctuations constantes si l’on observe son évolution sur les 50 dernières années.

Le modèle suisse peut aussi servir d’exemple : le pays lie la taxe-carbone au respect d’une trajectoire de baisse de ses émissions de CO2 correspondant aux engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto. Résultat : pas de taxe si les objectifs sont respectés, une taxe renforcée dans le cas contraire.

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mercredi 7 mai 2008

Le Royaume-Uni croit au potentiel des piles à combustible

Réduire de 26% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 par rapport à 1990. C’est l’objectif ambitieux que s’est fixé le Royaume-Uni. Pour y parvenir, il mise notamment sur le développement de la filière hydrogène et sur les piles à combustible, selon un rapport réalisé par le service Science et Technologie de l’ambassade de France à Londres.


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Les piles à combustible permettent d’obtenir de l’électricité et de la chaleur à partir d’hydrogène ou de combustibles riches en cet élément. Elles offrent un double avantage : des rendements de conversion élevés et une absence d’émissions de CO2.
Le marché mondial reste aujourd’hui très marginal : 12 000 unités vendues en 2007, soit malgré tout une hausse de 75% en un an. Mais compte-tenu des verrous technologiques existants, les experts estiment qu’il faudra attendre 2020 pour un déploiement massif.
Une centaine d’entreprises britanniques sont impliquées dans le domaine des piles à combustible. Avec des compétences importantes dans les secteurs des matériaux ou encore de l’intégration des systèmes. Plus de 50% de leur production est exportée. Une vingtaine travaillent depuis plus de quinze ans dans le domaine et certaines sont en pointe au niveau mondial : Johnson Matthey Fuel Cells dans les matériaux et les catalyseurs ou Rolls-Royce dans les piles à oxyde solide. La grande majorité de ces entreprises sont des petites sociétés développant des produits innovants.
Pour conduire cette technologie à maturité, la recherche joue un rôle primordial. 35 groupes travaillent sur des thèmes relatifs à ce domaine, dont beaucoup bénéficient de financements publics, britannique et européen. La recherche est surtout axée sur les technologies à membrane échangeuse de protons (PEMFC) et à oxyde solide (SOFC).
Parmi les programmes de recherche les plus importants, le « FuelCells consortium », dirigé par le département Energy Future Lab de l’Imperial College London avec des partenaires industriels comme Rolls-Royce, travaille sur l’augmentation de la durabilité des piles à combustible, l’amélioration de leurs performances et la baisse des coûts de production. Ses recherches pourraient déboucher sur des applications industrielles à court terme. Mais il faudra encore des solutions technologiques pour une diffusion à grande échelle.

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mardi 6 mai 2008

Avis d'expert : piéger le carbone, les pour et les contre

site norvégien de stockage de CO2
Tant les experts que les défenseurs de l'environemment sont divisés sur l'intérêt de piéger le dioxyde de carbone (C02).

D'un côté, des organisations comme le WWF et de nombreux gouvernements militent pour que les industries utilisent cette technique de stockage souterrain des émissions, mais Greenpeace et 112 organisations environnementales de 21 pays viennent de partir en guerre contre ces projets dans un document de 44 pages titré "Faux espoir" (en anglais).
"Capturer le carbone est une tricherie. C'est le rêve des industriels du charbon" selon Emily Rochon, spécialiste du climat chez Greenpeace International et auteur du rapport, pour qui cette technique risque seulement de maintenir les centrales au charbon en activité.

D'autres y voient une technique d'urgence utile: "capturer le carbone n'est pas la solution idéale mais elle nous offre un répit, selon Stephan Singer, responsable du climat au WWF. C'est une solution d'ugence".

Il rappelle que la Chine ouvre une centrale thermique au charbon par semaine et qu'il vaut mieux étudier comment piéger les gaz plutot que d'expérer que Pékin les ferme. L'Europe a actuellement 34 projets industriels de piégeage du carbone prévus.


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samedi 3 mai 2008

Avis d'expert : l'éthanol, le mauvais choix

Lester BownLe "J'accuse" de deux experts américains
Lester Brown (ci-contre), président du Earth Policy Institute, organisation américaine de défense de l'environnement respectée, et Jonathan Lewis, expert du climat à l'organisation Clean Air Task Force, accusent la production d'éthanol des Etats-Unis de dégâts majeurs: hausse des prix alimentaires, famine, déforestation, pollution accrue et -- un comble -- quasiment aucune réduction de la consommation américaine de pétrole. Ils demandent au Congrès américain de revoir les quotas de production d'éthanol tiré du maïs.
La loi sur l'énergie votée par le Congrès américain en décembre dernier prévoit que l'utilisation de l'éthanol atteigne 136 milliards de litres par an d'ici 2022, six fois plus qu'aujourd'hui, et que la production d'éthanol de maïs monte à 56,7 millions de litres.

Mais à l'instar de ces deux experts, alors qu'un quart du maïs américain finit maintenant dans les réservoirs des voitures, de plus en plus de voix aux Etats-Unis condamnent l'éthanol.


" Nous appelons le Congrès à réviser les quotas qui exigent qu'une partie de la production alimentaire soit destinée aux biocarburants. Ces obligations "food-to-fuel" (aliments-vers-carburant) devaient apporter aux Etats-Unis davantage d' indépendance énergétique, et lutter contre le réchauffement climatique.Mais les preuves montrent qu'au contraire, tout cela nuit à l'environnement et provoque une crise alimentaire.

D'abord, produire de l'éthanol requiert une énorme quantité d'énergie, qui vient surtout du charbon, sans oublier les déchets dangereux issus des usines d'éthanol ainsi que les eaux usées, polluantes.

Ensuite, ces quotas "aliments vers carburants" font augmenter le prix des produits alimentaires, avec des dégâts environnementaux considérables. Aux Etats-Unis, les agriculteurs utilisent des terres qui sortent ainsi des réserves naturelles, et menacent les habitats d'espèces fragiles. La hausse de la production fait aussi augmenter l'utilisation d'engrais. La National Academy of Sciences a estimé récemment que si les quotas du Congrès de hausse de la production d'éthanol était réalisés, en 2022 la taille de la zone morte du Golfe du Mexique augmenterait de 10 à 19% -- une zone si polluée qu'aucune forme de vie aquatique n'y survit.

Le plus grave est la hausse des prix alimentaire pousse à la déforestation, notamment en Amazonie, où de larges zones forestières sont éclaircies pour l'agriculture, comme le montre un reportage de Time Magazine. Le résultat est dévastateur. Nous perdons un trésor écologique et des habitats cruciaux pour certaines espèces protégées, et le plus grand "puits de carbone" de la planète. Et quand les forêts sont coupées et la terre labourées pour la culture, le carbone qui était piégé pour les plantes et le sol se trouve libéré.

Un chercheur de Princeton, Tim Searchinger, a modelisé cet impact dans un article dans le magazine Science qui montre que le programme aliments-vers-carburants augmentera les émissions de CO2.

Ce programme en outre ne réduit pas notre dépendance énergétique. l'an dernier les Etats-Unis ont transformé en éthanol environ un quart de leur production de maïs, ce qui n'a réduit que de 1% la consommation de pétrole du pays.

Et la dévolution d'un quart de la production américaine de maïs au carburant fait monter les prix alimentaires mondiaux. Aux Etats-Unis les prix alimentaires augmentent deux fois plus vite que l'inflation, ce qui frappe surtout les plus pauvres. Au niveau mondial les l'ONU et d'autres organisations d'aide alimentaire manquent de produits car le coût de la nourriture dépasse leurs moyens d'aider les 800 millions de personnes qui souffrent de malnutrition. Des émeutes de la faim, parfois meurtrières, se multiplient dans des dizaines de pays, tout récemment en Haïti et en Egypte. Le président de la Banque Mondiale Robert Zoellick a avertit d'une urgence alimentaire mondiale.

La première mesure nécessaire est d'augmenter l'aide alimentaire, mais l'Amérique doit aussi arrêter de contribuer à l'inflation des prix par des quotas qui nous forcent à alimenter nos voitures plutôt que les gens.

La conclusion s'impose : les quotas d'aliments-vers-carburants ont échoué. Le Congrès a pris un gros risque sur les biocarburants, qui n'a pas payé. Tirons-en les leçons et agissons rapidement pour limiter les dégâts et prendre d'autres voies."

Le site du Earth Policy Institute
(Crédit photo : DR)

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jeudi 1 mai 2008

Les Françaises prêtes à sacrifier les plats préparés pour l'environnement, mais pas leur lave-linge

Les Françaises sont prêtes à ne plus acheter leur produit cosmétique favori, des produits alimentaires en portions individuelles ou encore des plats préparés s’ils ont un impact négatif avéré sur l’environnement. Mais 74% d’entre elles ne renonceront pas à utiliser leur machine à laver le linge et 34% à prendre leur voiture pour faire leurs courses (voir tableau ci-dessous), selon une enquête réalisée par l’institut TNS Sofres pour l’hebdomadaire
« Femme actuelle ».


(cliquer pour agrandir)

Les femmes veulent bien modifier certaines de leurs habitudes sans pour autant sacrifier tout leur confort. 64% déclarent faire déjà des efforts mais estiment que cela n’a pas un grand impact. Quels sont leurs gestes les plus fréquents pour l’environnement ? Utiliser un caddie, un cabas ou des sacs réutilisables pour les courses (93% d’entre elles), trier les déchets ménagers (89%) et réduire leur consommation d’eau en faisant la vaisselle ou leur toilette (84%). Mais seules 52% font très attention à l’emballage quand elles achètent un produit et 45% achètent des produits recyclés.
71% se disent inquiètes et 61% concernées par la situation de l’environnement en France. La pollution des sols et de l’eau est leur premier sujet de préoccupation, devant la pollution de l’air. Mais la disparition de certaines espèces (plantes, animaux) ou les risques industriels ne les affolent guère.
Une large majorité essaie d’inculquer à leurs enfants et petits-enfants des petits gestes en faveur de l’environnement. Ce sont les médias - et en premier lieu la télévision - qui les informent sur les actions permettant de réduire leur impact sur l’environnement.
Elles font essentiellement confiance aux associations et instituts de recherche pour les informer sur l’état de l’environnement et les risques pour leur santé. Seules 9% font confiance aux pouvoirs publics nationaux.

(Enquête réalisée les 23 au 24 janvier 2008 par TNS-Sofres pour le magazine Femme Actuelle auprès d'un échantillon de 546 personnes représentatif de l'ensemble des femmes françaises âgées de 18 ans et plus)
Accéder à l'intégralité de l'étude

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