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mardi 1 juillet 2008

Interview de Martin Eberhard (Tesla Motors), "père" de la voiture de sport électrique


Fabriquer une voiture de sport électrique, c'est l'idée folle qu'a pourtant concrétisée Martin Eberhard, le fondateur du désormais célèbre groupe Tesla Motors. Née en 2003, l'aventure de sa voiture de luxe écolo, le roadster, dont déjà trois exemplaires roulent sur les routes américaines, et bientôt mille, a secoué toute l'industrie automobile. Quel est son business model ? Interview exclusive, réalisée par Green Univers à la Conférence Franco-Américaine des Entrepreneurs, les 27 et 28 juin à Paris, où il a présenté son étonnante épopée.

Green Univers : Combien de modèles pensez-vous vendre ? Tesla sera-t-elle rentable ?
M. Eberhard : Le tout premier modèle est vendu 100.000 dollars. Nous avions prévu au départ d'en vendre 2.000 par an. Nous avons déjà plus de 1.000 commandes. Mais le modèle suivant devrait être commercialisé "seulement" 60.000 dollars, et ainsi être davantage vendu. Pour l'instant, 3 exemplaires roulent sur les routes. Et la mienne a eu un accident... La voiture a une autonomie d'environ 350 km. Ce sera probablement rentable, et Tesla prévoit à terme une introduction en Bourse.

Green Univers : Comment un particulier peut-il avoir eu l'audace de créer un constructeur automobile ?
M. Eberhard : Je suis ingénieur électrique de formation, et j'aimais juste bricoler dans mon garage. En 2003, nous savions tous une chose : la voiture électrique était morte. Son image était exécrable, personne n'en voulait. J'ai eu l'idée de redorer son image en choisissant un modèle qui séduirait : une voiture de sport. Depuis, nous avons réussi au total à lever 100 millions de dollars, et nous nous sommes alliés au constructeur Lotus (groupe britannique racheté par le constructeur national malaisien Proton) qui va la fabriquer en série. Mais nous avons eu des surprises : par exemple les crash-tests ont coûté bien plus cher que ce que j'avais inscrit au départ dans mon business plan. Chaque test nous coûtait 300.000 dollars...

Green Univers : Avez-vous été imités ?
M. Eberhard : Enormément ! Nous avons révolutionné le secteur. Si vous allez sur internet, vous trouverez des dizaines de petits sociétés qui disent construire elles aussi une voiture électrique. Mais la plupart sont complètement bidon, sauf deux, l'une aux Etats-Unis et l'autre en Norvège. Nous sommes portés par deux idées qui montent : celle de lutter contre le réchauffement climatique et celle de réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole acheté à l'étranger. (Un leimotiv aux Etats-Unis, ndlr). Et surtout les grands constructeurs s'y sont tous mis : maintenant la plupart annoncent l'un après l'autre la sortie de modèles électriques ! Mais c'est grâce à l'émergence du green business qu'un nouveau venu a pu se lancer dans l'automobile...

Green Univers: vous n'êtes plus chez Tesla : quels sont vos projets ?
M. Eberhard: Mon principal actionnaire m'a évincé en 2007. Mais j'ai d'autres projets, à nouveau dans les "greentech". J'en étudie trois actuellement. Vous en saurez plus bientôt.
(Propos recueillis par LB)
Dans l'actualité : Tesla a annoncé le 1er juillet qu'il produirait sa berline (son prochain modèle) en Californie, avec la bénédiction du gouverneur Arnold Schwarzenegger.

4 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour,
Je vous trouve un peu léger sur le coup de "père de la voiture de sport électrique".

La première voiture de sport électrique est française et s'appelle la Venturi Fetish. Elle a été présenté au mondial de l'auto de Paris en 2004, soit bien avant la Tesla.

http://www.venturifetish.fr/fetish.html

Unknown a dit…

Oups, du coup je suis confus, en 2003 la Tesla !! Toutes mes excuses.

Unknown a dit…

Par contre lui, il a pas l'air de la connaître la Fetish, étrange que tout cela.

Promis, j'arrête de polluer ce blog fort intéressant.

Green Univers a dit…

Aucun problème, cela valait la peine de citer la Venturi Fetish, au design inspiré des années 50 et qu'aurait adoré James Bond, mais proposée en seulement 25 exemplaires et pour 297.000 euros, trois fois plus que le Roadster de Tesla. LB