L’Europe des 27 a réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de seulement 0,3% en 2006, selon le bilan officiel (en anglais) de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), soit 14 millions de tonnes en moins. Au total, ses émissions ont dépassé 5,1 milliards de tonnes, un niveau inférieur de 7,7% à celui de 1990.
L’Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui rejettent le plus de GES : un tiers à eux deux. La France arrive en quatrième position, juste derrière l’Italie. Responsable de 11% des émissions européennes en 2006, elle a réduit son niveau de 4% par rapport à 1990, grâce surtout à une baisse des émissions de N2O (le protoxyde d'azote) pour la production d'acide adipique. En revanche, les émissions liées au transport routier y ont beaucoup augmenté.
Les quinze plus anciens Etats membres ont diminué leurs émissions de 2,7% entre 1990 (année de référence) et 2006. C’est encore loin de l’objectif fixé par le protocole de Kyoto, qui consiste à maintenir les émissions moyennes entre 2008 et 2012 à un niveau d’au moins 8% inférieur à celui de l’année de référence. Il reste bien des efforts à fournir, a remarqué le commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas.
Ce bilan mitigé de 2006 est surtout dû au transport routier dont les émissions de CO2 ont crû de 0,7% (+ 6,5 millions de tonnes) dans l’Europe des 27. L’industrie sidérurgique enregistre également une progression de ses émissions de CO2, tout comme la production d’électricité publique et de chaleur.
Trois facteurs ont en revanche joué un rôle positif : une baisse de la consommation d’énergie des ménages et des services (-2,2%, soit un recul de 16,6 millions de tonnes de CO2), une diminution des émissions de CO2 dans l’industrie (hors fer et acier) et un recul des émissions de N20 dans l’Europe des 15.
vendredi 20 juin 2008
La France, quatrième émetteur de gaz à effet de serre d'Europe
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La Bourse du CO2 s'envole avec la flambée du pétrole
Le marché des quotas de CO2 s'active, les prix grimpent, et ont tendance à suivre l'évolution des prix du gaz et du pétrole. La flambée du cours du CO2 devrait pousser les industriels à investir dans des infrastructures moins émettrices de dioxyde de carbone.
L'envolée des prix du pétrole pousse à la hausse le marché européen du carbone sur lequel s'échangent des permis d'émission de CO2, ou "droits à polluer", mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto sur le climat. Jeudi matin, la tonne de carbone se négociait ainsi à 26,08 euros sur le marché au comptant de BlueNext, bourse européenne du CO2 basée à Paris. Les prix des derniers jours sont les plus hauts depuis le début de l'année, sur ce marché dont l'objectif ultime est d'inciter les industriels à investir dans des technologies propres.
Lorsque le prix du gaz, étroitement corrélé à celui de l'or noir, augmente, les producteurs d'électricité se détournent du gaz au profit du charbon, fortement émetteur de CO2, ce qui provoque une plus forte demande de permis d'émission. "C'est logique, c'est un des facteurs d'évolution du marché: plus c'est cher de faire de l'électricité avec du gaz, plus on va utiliser de charbon et donc plus on va émettre de CO2", souligne Damien Demailly, chargé du programme énergie et climat au WWF-France. "Les traders de carbone regardent en permanence le spread (l'écart) entre le prix du charbon et le prix du gaz", explique-t-il.
Le marché des échanges de quotas de CO2 dans l'industrie est l'un des outils mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto qui vise à endiguer les émissions de dioxyde de carbone, un des principaux gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Chaque Etat membre de l'UE s'est vu allouer un quota d'émissions de CO2 qui a été réparti entre les différentes industries.
Gros business à finalité écologique
Dans la pratique, les entreprises concernées, au premier rang desquelles les producteurs d'électricité, les cimentiers et les sidérurgistes, reçoivent gratuitement des permis à émettre du CO2. Celles qui émettent plus que leur quota ont la possibilité d'acheter des droits d'émission à celles qui en émettent moins (et qui revendent leurs tonnes de CO2 excédentaires sur le marché).
Au-delà de l'évolution relative du prix des ressources énergétiques, les conditions climatiques et le climat politique jouent un rôle déterminant sur ce marché qui a démarré en juillet 2005, souligne Thierry Carol, directeur général adjoint de BlueNext, détenu par NYSE Euronext et la Caisse des dépôts. "Il suffit qu'il y ait un hiver froid ou un été caniculaire pour qu'il y ait des problèmes de production et que vous vous retourniez vers les centrales au charbon", explique-t-il. Les discussions, publications ou déclarations que peuvent faire les Etats ou la Commission européenne font aussi réagir les acteurs du marché, ajoute-il.
D'un point de vue environnemental, l'espoir est que cette hausse, qui signifie concrètement que "le droit d'émettre" une tonne de CO2 coûte plus cher, favorise une meilleure prise de conscience des enjeux de Kyoto. "C'est un aiguillon pour faire travailler les industriels sur cette question dès aujourd'hui, faire plus d'innovations, aller trouver des gisements d'économie de CO2", explique Damien Demailly, qui souligne l'impérieuse nécessité de quotas plus exigeants.
La fixation des quotas pour la prochaine phase, qui débutera en 2013, sera cruciale pour ce "marché financier de l'environnement". "La visibilité est courte car on n'a que 2012 (le cadre actuel s'arrête à la première période d'engagements du protocole de Kyoto soit 2008-2012). Evidemment, il y a une croyance forte de l'ensemble des acteurs sur la pérennité de ces modèles, il y a des déclarations fortes de l'Europe, mais pour autant, on n'a pas le niveau de contraintes, on manque encore de visibilité", explique Thierry Carol-Trends.be, avec Belga
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